Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
« La Communauté » : plongée dans la ville de Trappes, de Jamel Debbouze au fondamentalisme musulman
En apparence, c’est une ville. Dans ses profondeurs, le monde d’aujourd’hui.
Elle sert de décor aux spectacles de Jamel Debbouze. Benoît Hamon croyait en faire son laboratoire présidentiel. De Los Angeles, Omar Sy ne la quitte pas des yeux. Le rappeur La Fouine fut l’un de ses dealers. Parfois, Nicolas Anelka revient y frimer en Ferrari.
On y croise aussi des profs héroïques, des imams, un prêtre, et des gamins à la tchatche d’enfer.
C’est contre la promesse d’une mosquée que son maire l’a conquise. Une nuit, la synagogue est partie en fumée.
Plus tard, de Syrie, certains de ses enfants ont posté des vidéos célébrant les attentats de l’Etat islamique.
Aujourd’hui, dans le grand café de la place du marché, les « sœurs », comme ils disent, n’osent plus entrer.
Y rester, c’est accepter ses codes, ses interdits. Pour briller, il faut en partir.
Plus qu’une ville, c’est une communauté. Attachante comme une famille. Redoutable comme un clan.
Extrait de albin-michel.fr : Ouvrages. La Communauté
[...] Léo-Lagrange n’est plus le square d’il y a dix ans, quand les Algériens, les juifs d’Afrique du Nord et les Portugais se mélangeaient aux « Gaulois » et que leurs enfants jouaient ensemble au pied de l’immeuble (…) Les halls se sont déglingués, des bandes « biznessent » dans les escaliers et plus une boîte aux lettres ne ferme (…) Il a fallu murer les caves pour tenter de limiter les trafics et le local à poubelles est devenu un coupe-gorge. Au collège, les enfants des pavillons surnomment le square « Léo-la-jungle ».
Extrait de lemonde.fr du 03.01.18 : « La Communauté » : plongée dans la ville de Trappes, de Jamel Debbouze au fondamentalisme musulman
[...] C’est un livre jeté à la face de notre déni. Déni des familles qui ne veulent pas voir que leurs enfants sont des proies faciles pour les islamistes qui quadrillent la ville. Déni des institutions culturelles ou sociales et de leurs représentants qui œuvrent quasiment comme si de rien n’était. Déni des politiques qui se sont nourris des voix de « la communauté » et qui, en dépit des avertissements lancés depuis plus de dix ans (comme celui du très documenté Rapport Obin), n’ont jamais voulu prendre de mesures politiques pour lutter contre les causes d’un tel délitement du lien social et humain. Après avoir lu ce livre, on se demande si ce gouvernement continuera ou non dans le déni. On se dit qu’il y a un moment où, de toute façon, il faudra bien sortir de la schizophrénie dans laquelle nous vivons ! On pense aux morts. À la bêtise humaine. Et l’on aimerait que ce livre, au demeurant si joliment écrit, soit lu et entendu. »
Extrait de mediapart.fr du 04.01.18 : La Communauté : un livre contre le déni
Sur le site OZP,
voir le nouveau mot-clé Versailles 78/