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Nouvelles réactions au plan Robien pour les ZEP : FSU-assistants sociaux, SNES, PCF, PS, LO...

16 décembre 2005

Extrait du site « VousNousIls », le 16.12.05 : Réforme des ZEP : les assistants sociaux oubliés, selon la FSU

Le syndicat FSU des assistants sociaux a dénoncé jeudi dans un communiqué "l’absence totale de créations de postes d’assistants-sociaux" dans le plan de relance de l’éducation prioritaire annoncé mardi par le ministre de l’Education nationale.

"Le gouvernement crée des collèges labellisés +Ambition réussite+ disposant de moyens renforcés. A la lecture des 18 mesures, aucune ne fait mention du travail fait par les assistants sociaux de l’Education nationale auprès des élèves les plus en difficulté", s’est indigné le Snuasfp-FSU dans ce communiqué.

Il dénonce "l’absence totale depuis trois ans de créations de postes d’assistants sociaux alors que les demandes des élèves sont de plus en plus nombreuses et exigent un travail en partenariat de plus en plus diversifié".
Les mesures en faveur des ZEP sont "très loin", toujours selon ce syndicat, d’être "adaptées". Il exige des créations de postes d’assistants sociaux massives dont "200 immédiatement dans les collèges « Ambition réussite ».

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Extrait de « L’Humanité » du 15.12.05 : Robien comprime la carte des ZEP et le parcours des élèves

Éducation .

Les moyens alloués à l’éducation prioritaire seront recentrés sur environ 200 établissements, baptisés « collèges ambition réussite ». L’individualisation y sera renforcée.

Avec deux jours d’avance et une heure de retard, Gilles de Robien a présenté hier ce que sera demain l’éducation prioritaire : recentrée. Comme attendu, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé une refonte de la carte des ZEP et des REP (zones et réseaux d’éducation prioritaire). D’ici deux mois, un nouveau classement sera opéré.

Evaluation dès l’entrée de la 6e

Un niveau EP1 distinguera les collèges les plus en difficulté, rebaptisés collèges « ambition réussite ». Ils devraient être entre 200 et 250, sur les 911 existants aujourd’hui, à être ainsi labellisés sur la base de quatre critères : situation sociale des familles, retards scolaires, évaluation des résultats à l’entrée de la 6e et nombre d’élèves non francophones. Les écoles de leur secteur - soit près de 1 000 établissements - bénéficieront de la même appellation. Le niveau EP2 concernera les ZEP ou REP considérés comme moins sensibles et qui poursuivront leur mission à moyens constants. Le niveau EP3, enfin, distinguera les collèges et leur réseau d’écoles appelés à sortir, en trois ans, de tout dispositif d’aide. Aucune indication n’a été donnée quant à leur nombre... qui pourrait bien égaler celui des EP1.

Un budget constant

Car c’est là l’idée phare des mesures : donner beaucoup plus à ceux qui ont beaucoup moins... mais à budget constant. Ainsi, Gilles de Robien mise l’essentiel de son plan sur ces fameux collèges « ambition réussite » (CAR) et n’use, pour ce faire, que de redéploiements ou de budgets déjà inscrits au projet de loi de finances 2006. Dès la rentrée 2006, 1 000 enseignants « expérimentés » supplémentaires seront affectés aux CAR. Ponctionnés dans d’autres établissements, ils auront pour tâche d’accompagner les élèves dans le cadre de programmes personnalisés de réussite éducative ou d’aider les jeunes enseignants. Leurs postes seront « profilés » localement, en liaison avec les chefs d’établissements.

En outre, Gilles de Robien met en oeuvre une série de mesures pédagogiques dérogatoires à l’enseignement général commun. Afin de donner aux élèves la « fierté de leur établissement », chaque CAR sera doté d’une spécialité - linguistique, sportive ou encore environnementale -, laquelle « irriguera l’ensemble des activités » et sera parrainée par une institution extérieure. Surtout, l’individualisation des parcours y sera renforcée. Pas de redoublement dans les CAR, mais des groupes de compétences par discipline, recentrés sur les enseignements fondamentaux du socle commun. L’option de découverte professionnelle y sera proposée dès la classe de quatrième (contre la classe de troisième ailleurs). Enfin, tous les élèves de CAR ayant obtenu mention « bien » ou « très bien » aux épreuves du brevet national pourront déroger à la carte scolaire et postuler dans le lycée de leur choix.
Une éducation spécialisée ?

Au-delà de ces mesures - 15 au total -, Gilles de Robien a énoncé 18 dispositions concernant toute l’éducation prioritaire. Parmi elles, la nomination d’un délégué ministériel affecté à son pilotage, et des avancements de carrière accélérés pour les enseignants qui y auront exercé plus de cinq ans. Concernant leur formation, le ministre s’est contenté d’affirmer qu’il fixera, dans un futur cahier des charges, les compétences que ceux-ci devront acquérir prioritairement pour exercer dans ce qui semble devenir une spécialité.

Marie-Noëlle Bertrand

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Extrait de «  L’Humanité » du 15.12.05 : « Des établissements sortiront du réseau prioritaire »

Bruno Mer est professeur au Val-Fourré et membre du secteur « collège » au SNES, principal syndicat chez les enseignants du secondaire.

Le ministre de l’Éducation crée trois niveaux de priorité. Qu’en pensez-vous ?

Bruno Mer. Qu’il faille renforcer les moyens sur des établissements qui concentrent davantage de difficultés sociales et scolaires, c’est parfaitement légitime et nécessaire. Nous avions, lors de notre dernier congrès, émis l’idée de dotations progressives. Le problème est que les moyens actuels, jusqu’à preuve du contraire, sont à fonds constants. Or, en concentrant davantage de moyens sur certains établissements, cela conduit à en sortir d’autres du réseau prioritaire. On ne peut pas accepter de relance des ZEP avec un redéploiement des moyens à l’intérieur de la carte scolaire. D’accord pour réévaluer la situation scolaire et sociale des établissements, mais à condition que cela se fasse selon des critères objectifs, transparents et nationaux. Il est positif que ce type de critères apparaisse dans le document du ministère. Mais il n’est pas certains qu’ils soient contraignants.

Il est peu question de formation des enseignants de ZEP. Qu’en pensez-vous ?

Bruno Mer. La formation continue des enseignants a déjà été l’objet de fortes réductions budgétaires. Or, il est souhaitable que les enseignants soient mieux préparés à l’enseignement en ZEP. Mais quelle que soit la formation des enseignants, elle sera insuffisante tant que ceux-ci seront confrontés à des moyens restreints.

Le SNES a émis dix-sept propositions, parmi lesquelles le maintien d’un « niveau d’exigence » dans les ZEP...

Bruno Mer. Au-delà des moyens, nos craintes portent sur des mesures concentrées surtout sur les individus, et non plus sur des zones prioritaires : les bourses au mérite, les filières d’excellence, etc. On risque d’aboutir à une désertification des espérances scolaires à l’intérieur du collège, dans la droite ligne de la loi Fillon. Parce qu’on considère que des élèves ne peuvent plus réussir, ils sont cantonnés à un socle commun insuffisant pour s’insérer culturellement et professionnellement. En parallèle, d’autres établissements pourront ouvrir des perspectives plus larges d’orientation.

Entretien réalisé par Vincent Defait

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Extrait du site du PS, le 16.12.05 : Plan ZEP : c’est un véritable plan de liquidation qui est annoncé par le gouvernement

Le plan ZEP proposé par le ministre de l’Éducation nationale n’a de relance que le nom. C’est en réalité un véritable plan de liquidation qui est annoncé par le gouvernement.

 1°) Ce plan se fait à enveloppe budgétaire constante ce qui signifie que la concentration des moyens sur certaines ZEP va accroître le déséquilibre entre elles. Seuls 200 collèges sont retenus laissant de côté 900 autres établissements connaissant des difficultés quasiment identiques. Les 1 000 enseignants supplémentaires promis seront financés par simple redéploiement, ce qui entraînera des difficultés dans les établissements où ils manqueront.

 2°) La proposition d’avancer l’enseignement de la découverte professionnelle dès la classe de 4ème prolonge les mesures d’apprentissage dès l’âge de 14 ans. Les mêmes effets sont à craindre.

 3°) Permettre aux élèves ayant obtenu une mention au Brevet de déroger à la carte scolaire au lycée, videra les meilleurs élèves des quartiers et renforcera la disparité de niveaux entre lycées. Là où il faudrait tirer une génération vers l’excellence, la droite propose juste d’extraire quelques élèves -alibis-. A contrario, rien n’est mentionné concernant l’implantation de BTS supplémentaires ou de filières d’excellence dans les ZEP.

 4°) Si des accélérations de carrière sont confirmées aux professeurs, notamment à ceux exerçant dans les établissements les plus difficiles, rien n’est dit sur les conditions d’exercice de leur profession en terme d’effectifs par classe et d’allègements de service nécessaires à l’élaboration d’un véritable travail en équipe.

 5°) L’éducation prioritaire étant l’un des piliers de la politique de la ville, il est à craindre que la restriction à 200 établissements n’ait demain pour corollaire la disparition des crédits affectés à la politique de la ville dans des quartiers.

 6°) Ces mesures, à ce jour restent non financées. En tout état de cause, elles ne peuvent restaurer l’égalité des chances et lutter avec détermination contre l’échec scolaire.

Les socialistes réitèrent leur proposition de 15 élèves par classe dans les ZEP et demandent une loi de programmation pour les quartiers qui permette garantir l’engagement durable de l’État dans les quartiers.

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Extrait du site de « Lutte Ouvrière », le 16.12.05 : « Quinze mesures pour les ZEP »... mais pas de crédits en plus !

Le ministre de l’Éducation nationale l’avait promis : il allait donner des moyens supplémentaires aux établissements classés Zone d’éducation prioritaire (ZEP).

Mardi 13 décembre, il a annoncé quelles mesures il comptait prendre. Si certaines d’entre elles sont positives, elles s’accompagnent néanmoins d’un « remodelage » de la carte des ZEP qui fait craindre qu’une majorité d’établissements soient rejetés hors de ces zones et perdent le peu de moyens qu’ils avaient.

La plupart des mesures ne changeront pas grand-chose à ce qui existe déjà. De Robien propose une meilleure formation des enseignants, pour qu’ils connaissent mieux les élèves de ZEP (quelques heures de cours sur la « psychologie » des jeunes des cités ?), des incitations financières (non encore chiffrées) pour que des enseignants expérimentés exercent en ZEP. Il prévoit aussi d’établir des « contrats de stabilité de quatre à cinq ans », avec en contrepartie la possibilité de changer d’établissement -ce qui est déjà le cas, étant donné qu’il est très difficile d’obtenir une mutation intéressante, si l’on n’a pas au moins cinq ans d’ancienneté dans un poste. À cela s’ajoute un meilleur accueil des parents dans les écoles pour les conseillers, ou le développement du tutorat. Ce que nombre d’établissements mettent déjà en pratique.

La principale nouveauté est dans le classement des établissements scolaires de ZEP, qui seront dès septembre 2006 répartis en trois types. Ceux de type 1, accueillant des élèves en grande difficulté, vont bénéficier de l’étiquette « ambition réussite » et ils recevront des moyens supplémentaires. Ainsi, à la prochaine rentrée, 200 à 250 collèges auront droit à un millier d’enseignants et à 3000 assistants pédagogiques supplémentaires. Cela permettra d’alléger un peu les classes et de mieux suivre les élèves. Mais qu’adviendra-t-il des autres ? Il y a actuellement 900 collèges en ZEP. Cela veut dire qu’avec cette réforme, beaucoup d’entre eux ne recevront rien de plus et un grand nombre même -ceux de « type 3 »- sortiront du système de l’éducation prioritaire dans les trois ans !

En clair, les intentions du ministre ne semblent pas être de donner des moyens supplémentaires bénéficiant à tous les élèves de ZEP, mais comme toujours de prendre (beaucoup) à Pierre pour habiller (un tout petit peu) Paul...

Marianne Lamiral

Lycée Arthur-Rimbaud (La Courneuve) : L’État fait travailler au noir

Faire travailler plusieurs mois une personne sans salaire ni contrat de travail, non, cela n’a pas cours dans un atelier clandestin mais à l’Éducation nationale ! Le mépris envers le personnel affiché par ce ministère a déclenché la colère des enseignants du Lycée professionnel Arthur-Rimbaud, à La Courneuve, qui se sont mis en grève le jeudi 8 décembre.

Le lycée est situé en Zone d’éducation prioritaire (ZEP). Pendant la crise des banlieues, le ministre s’était déplacé pour distribuer les bonnes paroles. Mais la sollicitude affichée n’est pas allée au-delà : aucun moyen supplémentaire n’a été accordé, que ce soit en argent ou en personnel -pas plus qu’aux autres établissements classés ZEP. Et surtout, les vacataires continuent à jouer les bouche-trous et à travailler sans garantie.

Ainsi, un collègue qui assure une vacation depuis le 21 septembre n’avait toujours pas touché sa paie à la mi-novembre. Il avait fallu se déplacer, à plusieurs, au rectorat de Créteil pour qu’il obtienne une avance sur salaire, ainsi que le paiement des agios que la banque lui avait imposés. La promesse de le passer contractuel (un statut plus avantageux) lui avait alors été faite. Mais début décembre, il apprenait que son contrat ne débuterait que le 3 janvier, ce qui lui faisait deux semaines de perte de salaire.

Une autre collègue, en poste depuis l’an passé dans l’établissement, continue à travailler depuis le 30 novembre sans aucune assurance de contrat ni de rémunération.

(...)

Quelques jours plus tard, l’autre collègue apprenait que son contrat était prolongé de trois mois. C’est encore insuffisant, mais déjà la solidarité a payé.

Correspondant LO

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APRES LE COMMUNIQUE DE L’OZP

Extrait du site « VousNousIls », le 16.12.05 : L’Observatoire des ZEP dubitatif et réservé sur le plan de réforme des ZEP

L’Observatoire des zones prioritaires (OZP), association de professionnels et experts des ZEP, s’est déclaré, jeudi dans un communiqué, plutôt dubitative et réservée à l’égard du plan de réforme ministériel proposé mardi.
"Recentrer l’effort sur les zones les plus en difficulté était devenu nécessaire depuis longtemps et le départ progressif des zones dont le maintien dans le dispositif prioritaire n’est pas justifié est souhaitable", a approuvé l’OZP.

Toutefois, il se montre réservé sur l’action +axée sur les individus+. "Elle est nécessaire mais doit être complétée par une action globale en direction du territoire", dit-il. Il regrette également que "les écoles ne soient considérées que comme des annexes des collèges alors que c’est à l’école maternelle et élémentaire que s’installent retards et difficultés".

L’OZP s’élève par ailleurs contre la proposition de dérogation à la carte scolaire pour l’entrée au lycée des meilleurs collégiens. "C’est difficilement acceptable. Comment peut-on organiser le départ des meilleurs élèves pour des lycées déjà favorisés", dit-il.

Il considère que s’intéresser aux familles est "positif" mais estime que "la représentation que le ministre en a est assez éloignée de la réalité : elles ne sont pas massivement non francophones, illettrées et mal à l’aise devant l’école", souligne l’Observatoire.

Enfin, à propos des mille enseignants expérimentés à recruter en ZEP, il affirme : "l’objectif est louable mais pourra-t-il être atteint ? L’expérience montre que les avantages financiers ne sont pas suffisants pour susciter des candidatures en nombre".

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Extrait de «  L’Expresso » du 15.12.05 : Zep : le "doit faire ses preuves" de l’OZP

Le ministre déclare qu’il ne veut plus agir sur des territoires mais sur les individus... Pour l’OZP, si une action axée sur les individus est nécessaire et évidente, elle doit être complétée, dans les ZEP, par une action globale en direction du territoire : la recherche l’a amplement démontré ces dernières années, mais aussi le bon sens des enseignants qui ont fait progresser globalement la réussite scolaire là où des succès individuels ne suffisent pas à l’enclencher". L’Observatoire des zones prioritaires avait présenté à la mi-novembre son projet pour les ZEP. Dans un communiqué il salue le retour d’une volonté de pilotage et de recentrage de l’enseignement prioritaire

Il est plus critique sur d’autres points comme la faible place accordée aux écoles. "Les propositions n’envisagent pas de relance des cycles alors qu’on sait que ceux-ci constituent justement un moyen efficace pour favoriser la réussite scolaire de tous : cette absence est à la fois étonnante et grave. Il ne s’agit pas d’inverser la place des écoles par rapport au collège, mais de considérer l’ensemble".

L’OZP met en doute les capacités ministérielles à fournir le millier de professeurs annoncé. "L’expérience montre que les avantages financiers ne suffisent pas pour susciter des candidatures en nombre. En revanche, la conscience des enjeux sociaux et éducatifs peut intéresser des enseignants jeunes ou expérimentés si un projet local cohérent, interdegrés et partenarial, est établi et proposé. Les recrutements prévus risquent donc de n’être qu’une annonce".

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