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Compte rendu Tout Educ de la Conférence nationale sur la refondation organisée le 11 mars 2016 par la Ligue de l’Enseignement et le CAPE

21 mars 2016

Echos de la conférence sur la refondation

Permettre aux enseignants de développer leurs compétences à travers un réseau de pairs, rendre possibles des carrières partagées entre Éducation nationale et Éducation populaire, telles sont quelques-unes des propositions émises à l’occasion de tables rondes organisées ce vendredi 11 mars 2016 dans le cadre de la deuxième édition de la Conférence nationale sur la refondation proposée par la Ligue de l’enseignement et le CAPE (Collectif des associations partenaires de l’école publique). Ces tables rondes, qui se sont tenues à l’occasion du Salon européen de l’Éducation, étaient consacrées, d’une part à la continuité éducative entre l’école et le collège, d’autre part à l’implication des professionnels dans la refondation et la coéducation. En voici des échos.

CONFIANCE
Le manque de confiance en eux est un frein à l’engagement des enseignants et à l’ouverture aux autres, estime Claire Krepper, secrétaire nationale du SE-UNSA. Celle-ci rappelle que les récents résultats de l’enquête TALIS, équivalent pour les enseignants de l’enquête PISA qui jauge les élèves, montrent que "c’est en France que les enseignants ont le plus fort sentiment d’inefficacité". L’étude, précise-t-elle, "identifie trois piliers pour développer un sentiment d’efficacité : les connaissances professionnelles, la capacité d’autonomie dans la prise de décision et la nécessité de développer les compétences à travers un réseau de pairs". 78 % des enseignants disent ne jamais avoir observé un collègue travailler, "un résultat très en-dessous des autres pays de l’OCDE" et qui montre que "le collectif a du mal à émerger", commente Claire Krepper, qui estime qu’il faut "faire de ces lieux de travail des lieux de formation continue".

CLARIFIER LES RÔLES
Rozenn Merrien, vice-présidente de l’Association nationale des directeurs éducation des villes (ANDEV) estime de son côté que l’implication des personnels de la Ville dans la refondation passe par "la création d’une identité propre à ces derniers (cadres, animateurs, ATSEM, agents de restauration et d’entretien...)" mais aussi par la compréhension du rôle de chacun et de la complémentarité de ces rôles. Celle-ci estime qu’il faut mettre l’accent en ce sens sur la formation professionnelle (pour conforter par exemple l’évolution des missions des ATSEM introduite par la réforme des rythmes), et encourager le développement de formations partagées entre acteurs de la Ville et personnels de l’Éducation nationale, comme cela se fait déjà à Strasbourg.

COLLÉGIALITÉ
Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN-UNSA), regrette que la question du cycle 3 se réduise à un débat sur les programmes (partage du programme entre CM2 et 6e), même si les conseils école-collège ont introduit selon lui un "progrès", et permettent aux personnels du premier et du second degrés de se parler. L’un des "points de blocage", selon lui, tient à l’histoire. Les enseignants du collège continuent de se voir "comme l’antichambre du lycée et obèrent les autres entrées". Si les DASEN, inspecteurs d’académies, personnels de direction mais également les enseignants du premier degré sont apparemment volontaires pour que ça change, il remarque que l’évolution sera plus difficile du côté des enseignants du collège. Le fait que l’école et le collège ne dépendent pas de la même collectivité constitue également pour lui un autre frein à cette évolution.

ALLIANCES
Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, évoque les alliances entre collectivités réalisées dans son département pour pouvoir notamment assumer les dépenses en matière d’éducation, alors que son département, "le plus jeune de France métropolitaine", nécessite la construction d’un collège supplémentaire par an. Ici, les collectivités ont décidé de se répartir "le portage des espaces" qui composent les nouveaux collèges, comme les gymnases et espaces sportifs, équipements qui pourront ainsi être utilisés également en dehors des jours de scolarité. Dans la même lignée, le conseil départemental a décidé d’accompagner les Communes et la Région pour que le programme des parcours culturels soit généralisé à tous les niveaux.

CARRIERES PARTAGÉES
{} Didier Jacquemain, président du CAPE, évoque l’idée d’un département ministériel qui rassemblerait Éducation nationale et Éducation populaire et permettrait ainsi à ces deux acteurs de construire des "réponses ensemble", à l’instar de ce qui a pu être fait dans le cadre des PEDT (projets éducatifs territoriaux). Il indique que la transversalité a commencé à se développer sur les questions des formations et imagine, à terme, qu’un personnel de l’Éducation nationale pourrait dans sa carrière être aussi un acteur de l’Éducation populaire.

Extrait de touteduc.fr du 13.03.16 : Développement de compétences à travers un réseau de pairs, carrières partagées entre Éducation nationale et Éducation populaire... : échos de la conférence sur la refondation

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