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Taslima Nasreen et les femmes musulmaners contre le fondamentalisme
Extraits du « Monde » du 05.10.05 : Ni putes ni soumises fait un triomphe à deux militantes de la cause des femmes musulmanes
Les féministes Taslima Nasreen et Nawal Saadaoui ont fait un tabac, samedi 1er octobre, lors de l’université du mouvement Ni putes ni soumises (NPNS), organisée pendant trois jours dans un hôtel de Dourdan (Essonne). Ecrivain, native du Bangladesh, Taslima Nasreen, visage d’adolescente malgré ses 43 ans, a soulevé l’enthousiasme du public - masculin pour un petit quart - lorsqu’elle a raconté, dans un anglais sans fioritures, son "combat contre le fondamentalisme et toutes les forces obscurantistes. »
Contrainte de quitter son pays, en 1994, du fait de ses opinions anti-islamistes, l’auteur de Lajja (La Honte ) a suscité l’émotion quand elle a évoqué son exil : "Je suis une étrangère dans mon propre pays et une étrangère en Occident, où je vis." A la fin de son discours ¬ traduit en français ¬ la foule s’est levée, applaudissant à tout rompre pendant plusieurs minutes.
Triomphe également pour la journaliste égyptienne Nawal Saadaoui, cheveux blancs et chemise rouge. "Dieu n’est pas un livre. Dieu, c’est la liberté, la justice et l’amour !", a-t-elle scandé, déchaînant des cris de liesse.
"Qu’elles viennent du Bangladesh et d’Egypte, des pays où c’est cent fois plus dur pour les femmes, c’est un encouragement : ça nous légitime", commente Rachel, une métisse de 25 ans, animatrice en zone d’éducation prioritaire(ZEP) dans la région parisienne. "C’est la première fois que je vois Taslima Nasreen. Elle dit exactement ce que je pense, se réjouit Bahareh, 36 ans, travailleuse sociale à Bruxelles, où un collectif NPNS est en cours de création. Entendre des femmes, de culture musulmane, parler de l’oppression des femmes, c’est magnifique. Elles savent se battre contre l’intégrisme islamique sans qu’on les traite d’islamophobes."
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Catherine Simon