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- Le baromètre Unsa 2020 confirme la défiance envers la politique ministérielle. - Pourquoi les enseignants craignent de s’exprimer dans les médias (Le Monde)

30 juin 2020

Baromètre Unsa : Un appel au changement
A quelques jours du remaniement, les résultats du Baromètre Unsa lancent un véritable appel au changement. On observe une très faible acceptation de la politique menée : 6% des enseignants et 21% des non enseignants seulement, ce qui signe une défiance sans précédent envers le ministre. 68% des enseignants signalent de la souffrance au travail et 57% des non enseignants. Est-ce que cela peut durer ?

Un indicateur sérieux du climat de l’éducation

Chaque année le Baromètre Unsa est un indicateur très intéressant du climat au sein de l’Education nationale. Cette année il a souffert du confinement. Seulement 9573 personnels de l’éducation ont répondu à l’enquête, soit le tiers du nombre habituel. S’il ne s’agit pas d’un véritable sondage scientifique, le nombre de participants à l’enquête, la régularité des questions d’une année à l’autre fait qu’il est considéré comme un travail sérieux qui mérite d’être pris en compte.

Après les enseignants, défection record des cadres

Le principal enseignement est le très net refus de la politique menée par JM Blanquer. A vrai dire, le pourcentage d’acceptation ne baisse pas chez les enseignants. En 2019 seulement 6% des enseignants se déclaraient en accord avec la politique menée et on reste à ce niveau en 202. Pour rappel en 2018 16% des enseignants approuvaient la politique ministérielle. En 2017 un enseignant sur 5 et 3 inspecteurs sur quatre adhéraient aux réformes. En 2019 on avait assisté à une véritable chute d’adhésion aux réformes chez certains cadres comme les IPR. En 2020 seulement 24% des personnels de direction sont en accords avec la politique menée en recul de 10 points en un an. Avec cette défection des cadres, JM Blanquer réussit à avoir contre lui l’ensemble des acteurs de l’école, une situation inédite.

Deux enseignants sur trois en souffrance

Pourtant enseignants et non enseignants aiment leur métier : 91% le déclarent. Mais l’impact des réformes génère de la souffrance. 68% des enseignants et 57% des non enseignants la vivent. Seulement un quart des enseignants s’estime respecté et la moitié des non enseignants. On trouve des taux inférieurs quand on les interroge sur les conditions de travail. Seulement 6% des enseignants et 15% des non enseignants jugent qu’elles se sont améliorées cette année, un chiffre à rapprocher de l’acceptation des réformes.

Ce qui génère directement la souffrance au travail c’est l’absence de reconnaissance professionnelle (68 à 70% des enseignants et non enseignants), la charge de travail et la perte de sens des missions (pour près d’un personnel sur deux). Ce ressenti en dit long sur l’état moral de la profession.

Salaire et carrière

Même pessimisme sur les perspectives de carrière. Seulement 10% des enseignants (15% des non enseignants) jugent leurs perspectives de carrière satisfaisantes. Seulement 8 et 13% estiment que leur salaire est convenable. Le salaire et les carrières sont les deux améliorations les plus espérées.

Pour Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa Education, « alors qu’une très grande majorité (91%) des personnels de l’éducation aime son métier et est heureuse de l’exercer, les collègues expriment un appel au changement. Le message est clair ». Pour lui, « les réformes se succèdent à un rythme trop élevé… Au-delà du manque d’accompagnement, la défiance vis-à-vis du gouvernement se confirme ». Le moment est venu de changer de politique.

François Jarraud

Les résultats du Baromètre

Le baromètre 2019

Extrait de cafepedagogique.net du 30.06.20

 

Enseignants : le désaccord avec la politique ministérielle se confirme (Baromètre UNSA)

Extrait de touteduc.fr du 29.06.20

 

Pourquoi les enseignants craignent de s’exprimer dans les médias
Autocensure, crainte de sanctions de la hiérarchie, jugement des collègues, méfiance envers les médias… Les enseignants refusent souvent de témoigner lorsque des journalistes les sollicitent, ou demandent l’anonymat. Sans toujours savoir ce qu’ils risquent vraiment.

Extrait de lemonde.fr du 30.06.20

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