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"ZEP : le troisième souffle ?" : l’importance du point d’interrogation, par Alain Bourgarel ( novembre 2002)

2002

"ZEP : le troisième souffel ?" : l’importance du point d’interrogation

Point de vue d’Alain Bourgarel à propos du VEI-Enjeu spécial " Actes des journées nationales de l’OZP de mai 2002 ".

D’un VEI à l’autre : des actes des journées 2000 ( " ZEP : le troisième souffle ? ") à ceux des journées de 2002 (" reconstruire les ZEP - Reconnaître d’autres savoirs ").

Il y a deux ans, quand Jean-Paul Tauvel, pour le bureau de l’OZP, préparait les journées nationales 2000, la question du titre du VEI spécial qui allait devenir le support de ces actes s’est vite posée.

Les journées nationales du mois de mai 2000 voulaient faire un tour d’horizon des questions posées par l’existence de l’Éducation prioritaire : pédagogues, mais aussi sociologues, administrateurs, etc. se réunirent donc deux jours pour analyser tant les pratiques que les principes.

Le constat général, plus diffus qu’exprimé, fut que nous vivions une période de mutation : aux années de mise en place militante (1981 - 1984) avaient succédé trois années d’organisation méthodique (1990 - 1993), ces deux périodes ayant été suivies d’inaction gouvernementale. De septembre 1997 à juin 1998, une nouvelle période s’était ouverte : publication du rapport Moisan-Simon, installation du " Comité de relance ", enquêtes nationales auprès des acteurs de ZEP, lancement des évaluations de chaque ZEP, assises académiques et nationales.

Nos journées nationales de 2000 se situaient encore dans la période de mise en œuvre des dispositions prises aux assises nationales de Rouen : réalisation des " Dix priorités pour l’éducation prioritaire ", création des pôles d’excellence, extension du dispositif avec les Réseaux d’éducation prioritaire (REP), refonte de la carte des zones concernées, émergence des CAREP, ouverture du site internet national...

Autant l’OZP avait salué sans réticences la publication du Rapport Moisan-Simon et les efforts déployés dans la période 1997-1998, autant les suites lui furent difficiles à analyser sur le moment même. Dès la dernière séance des assises de Rouen, nous nous étions interrogés sur la pertinence de définir dix priorités : ce nombre était-il compatible avec le principe de priorité ? La réponse ne pouvait venir que de la mise en œuvre car les champs d’action pouvaient être à la fois très différents et complémentaires, mais ils pouvaient aussi perturber le fonctionnement du système scolaire en " noyant " les acteurs et administrateurs sous un ensemble trop vaste de directives et éparpiller les énergies limitées des uns et des autres.

De plus, les différentes mesures appliquées fin 1998 et en 1999 furent qualifiées par l’OZP de façon variée : autant les pôles d’excellence tels que les avait définies Gérard Chauveau dès le début des années 90, nous semblaient une voie utile autant nous avions immédiatement qualifié de détestables les dérives constatées dans une majorité d’académies pour l’extension de la carte de l’éducation prioritaire. De même, nous avions alors salué la création du site internet du ministère et celle des premiers CAREP, en même temps que nous dénoncions le simulacre de " contrats " qui présidait souvent à la définition des contrats de réussite.

Proposer plutôt que déplorer

Nous avons donc abordé les journées nationales de mai 2002 avec des sentiments mêlés d’espoirs, de craintes et d’oppositions. Notre rôle d’association, tel que nous le concevons, n’est ni de défendre les personnels (c’est aux syndicats de le faire), ni de mener des recherches (au Centre Alain Savary, aux universités, aux IUFM), ni de former les enseignants (aux IUFM). Il est de favoriser le débat sur les ZEP et REP et d’en dégager des avis parfois unanimes, parfois constitués de plusieurs options, la diversité n’étant pas pour nous une faiblesse : nous ne décomptons pas les pourcentages de chaque courant de pensée !

Dans ces conditions, les actes des journées nationales 2000, rapportant un moment du dispositif prioritaire, de toute évidence son troisième acte, pouvait s’intituler " Le troisième souffle ", mot positif soulignant les espoirs que nous avions mis dans la relance de septembre 1997. Mais il nous fallait aussi montrer le questionnement que nous avions sur l’évolution des ZEP : l’extension du nombre d’élèves concernés, tout d’abord, l’absence de pilotage dans une majorité d’académies, ensuite, étaient déjà alarmantes. En final, cette relance serait-elle un troisième souffle ou un espoir déçu ?

Nous avons alors opté pour le souffle, suivi d’un point d’interrogation.

Lors des journées 2002 ici rapportées, nous avons pu mesurer l’utilité de ce fameux point : le dispositif d’éducation prioritaire est fort mal en point. Notre conception du rôle associatif de l’OZP nous a amenés à ne pas en rester à des regrets : nous avons résolument décidé, au printemps 2001, de proposer de nouvelles bases pour " reconstruire " les ZEP. Le travail fut bien plus ardu que prévu et n’est pas totalement achevé à ce jour. Certes, il y a toujours à suivre son siècle et l’adaptation doit être continue, mais les variations, les contradictions même, entre les membres du Conseil d’Administration de l’OZP, ce qui en fait sa richesse habituelle, ont posé de sérieux problèmes pour la rédaction d’une motion finale.

Ainsi va la vie : complexe, à moins d’être simpliste ou soumise à une autorité. Ainsi va l’OZP : échanger sur les nouveaux savoirs ou sur la reconstruction des ZEP ne se résume pas par une parole unique du chef d’un parti ou d’un directeur de bureau d’étude et conclure sur de tels sujets ne produit pas un slogan pour salle de professeurs. Ces actes des journées 2002 alimentent donc la réflexion, ils n’assignent pas une voie unique.

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