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L’engagement d’un militant de Réseau Educations Sans Frontières (RESEF), actuellement coordonnateur de ZEP à Paris (portrait)

28 novembre 2014

Etre élève à Paris, ni mineur, ni majeur, sans papiers, sans domicile fixe au XXIe siècle, invisible dans la foule comme dans les consciences, cela existe, aussi inconcevable que cela puisse paraitre, aussi inacceptable dans la ville Lumière. Une expression parmi tant d’autres d’une indifférence qui gangrène les principes même d’une société humaine, que Jean-Pierre Fournier et d’autres volontaires s’emploient à ne pas laisser se déployer. Rencontre avec un enseignant qui ne se résout pas à accepter ce qui ne peut l’être.

Son engagement au sein du réseau RESF a commencé alors qu’il était enseignant dans un collège du XIXe arrondissement. «  Dans la classe d’accueil, au bout du couloir, le père d’un élève était menacé d’expulsion, nous nous sommes tous mobilisés et on a réussi à empêcher l’expulsion  ». Dans la proximité, ce que l’on pense lointain devient une réalité concrète, et la possibilité d’agir une évidence à saisir.

Cette action au quotidien, il la pratiquait déjà en accompagnant des élèves dans la recherche d’un logement moins précaire. Là, il commence par s’occuper de familles du collège et du quartier sans papiers en quête d’une régularisation. Puis il tient deux fois par mois une permanence de RESF dans le Nord Est parisien. Et c’est dans ces lieux qu’il découvre que des jeunes vivent dans un no man’s land administratif.

[...] Pour ces jeunes, tout est difficile : se nourrir, se vêtir, se soigner, se loger sans revenus et sans accompagnement, aller à l’école sans papiers, apprendre un métier. Une chaine de solidarité se constitue pour leur faciliter le quotidien composée de bénévoles, de personnels de l’éducation, de médecins du Monde. Le Gisti les conduit auprès du Casnav (Centre académique pour la scolarisation des élèves nouveaux arrivants et des enfants du voyage) de l’académie de Paris. Ils entrent ensuite dans des classes d’accueil de lycée professionnel, au lycée Guimard ou à l’Erea dans le XIXe arrondissement puis en CAP.

[...] Pour Jean-Pierre Fournier, l’engagement est une évidence pour accompagner au jour le jour ces jeunes errants et trouver des solutions, des combines pour manger trois fois par jour, avoir un logement fixe et décent, se rendre au lycée sans devoir frauder, téléphoner pour trouver un stage ou avoir accès aux soins.

[...] Et cette volonté est une évidence pour celui qui se définit comme «  fondamentalement enseignant  », un engagement en contigüité avec son métier, en parfaite cohérence avec ses pratiques et son éthique professionnelles. Aujourd’hui coordonnateur en éducation prioritaire, c’est dans la proximité avec les équipes qu’il œuvre pour une école source de réussite éducative par tous, pour tous, y compris pour les moins visibles des enfants.

Extrait de cahiers-pédagogiques.fr du 27.11.14 : Ni mineurs, ni majeurs, invisibles

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