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L’actualité vue par le CRAP, Portraits
Comment lui dire adieu ?
Elle avait trente-sept ans et la mention de son âge ajoute au chagrin. Claire Guérin était une enseignante engagée dans sa pédagogie, solaire et généreuse. Ses amis, ses collègues ont souhaité la raconter pour « qu’il reste une trace de Claire ». Suzon, Clélia et Victor se font leur porte-voix, pour dessiner le portrait d’une belle personne qu’on ne peut oublier.
Située dans le quartier Malakoff de Nantes, l’école Jean-Moulin est en réseau d’éducation prioritaire. Claire avait-elle choisi de venir enseigner là quand elle est arrivée en 2015 ? Victor en doute, mais ce dont il est certain c’est qu’elle s’est attachée au lieu, aux élèves, à l’équipe pédagogique, à une école qui s’est agrandie dans un quartier où des familles sont de passage, d’autres restent et leurs enfants se succèdent dans les classes.
Et à son tour, elle a entraîné d’autres enseignants dans son sillage, comme Suzon. « J’ai eu envie d’y rester même si c’est un quartier assez violent, avec aucune mixité. Mais l’équipe était soudée, forte et emportée par l’énergie de Claire. Elle nous disait souvent “tu vas voir, ça va être génial”. »
Clélia venait d’une école parisienne en REP aussi, mais elle a trouvé à Nantes une autre ambiance. « On avait des moments fédérateurs comme le Mala’contest en juin, une série de défis tout au long des derniers jours d’école, par exemple se prendre en photo les pieds en l’air au milieu des élèves, écrire une poésie sur la quiche ou sur huit heures trois. Nous avions la chance d’avoir quelqu’un comme ça qui amenait quelque chose de très fort ».
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27 juin 2024 https://www.cahiers-pedagogiques.com/comment-lui-dire-adieu/