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Habiter une métropole, étude de cas sur Mumbai, Union Indienne
En sixième, une étude de cas qui intègre les inflexions du programme de juillet 2020 pour aborder de manière concrète et sous la forme d’une classe puzzle les défis environnementaux auxquels les habitants de Mumbai doivent faire face.
Présentation de la ressource
• Quelle partie du programme enseignée ?
Thème 1 : Habiter une métropole
Chapitre 1 : Les métropoles et leurs habitants
• Profil de la classe :
◦ éducation prioritaire
◦ 22 élèves dont deux élèves ULIS + une élève allophone
◦ hétérogénéité importante
• Quelles compétences sont travaillées ? (3)
◦ Coopérer et mutualiser ? Travailler en groupe, en équipe
◦ Comprendre un document ? Utiliser un document : citer, extraire et exploiter des informations
◦ Pratiquer différents langages ? Compléter un schéma
• Quels objectifs de séance ?
Présenter et expliquer les différentes manières d’habiter Mumbai. Dans cette ville de contrastes, surnommée « Maximum city », près de la moitié de la population vit dans des bidonvilles. Les défis sont nombreux : logement / transports / pratiquer des activités / défis environnementaux.
• Comment la séance a-t-elle été construite ? Elle est construite autour d’une classe puzzle :
La classe est divisée en plusieurs groupes où chaque membre du groupe devient « expert » d’une thématique.
◦ Dans un premier temps, les élèves travaillent seul sur leur thématique (lecture des documents) puis doivent répondre à leur thématique en extrayant les informations qui leur semblent les plus pertinentes.
◦ Dans un second temps, les experts se regroupent ensemble afin de partager leurs découvertes. Ils peuvent alors compléter, rectifier ou encore vérifier leur travail.
◦ Dans un troisième temps, les groupes d’origine se reforment. Chaque expert doit alors partager et expliquer ses découvertes au reste du groupe en veillant à les rendre accessibles aux autres membre du groupe qui n’ont pas eu accès à leur thématique. Ils doivent donc « vulgariser », passer d’une explication à une idée qui leur permettra de compléter leur schéma, objectif final de l’activité.
• Pourquoi ce choix ?
◦ Favoriser le travail de coopération, passer d’un travail individuel à un travail collectif
◦ Extraire puis expliquer des informations issues de plusieurs documents de sources et natures différentes (photographies, articles de presse..)
◦ Justifier leurs réponses et surtout les rendre accessibles aux autres au travers d’un schéma
• Différenciation pédagogique où deux parcours sont proposés dans cette activité à savoir :
◦ un schéma non complété où les élèves doivent relever les informations issues des documents,
◦ un schéma composé de questions qui suivent les différents documents proposés permettant d’orienter les réponses des élèves.
• Parmi les thématiques proposées, un choix a été fait de mettre en avant les défis environnementaux. Cette thématique permet d’aborder une problématique de plus en plus ancrée dans nos sociétés actuelles et qui tend à bouleverser nos manières d’« habiter ».
La ressource
CONSIGNES
Activité : Je présente et j’explique les différentes manières d’habiter Mumbai
Documents distribués - classe puzzle
Objectif ? Construire un schéma collaboratif sur les différentes manières de vivre à Mumbai
Comment le réaliser ?
— > N’oubliez pas que vous travaillez pour vous mais aussi pour votre GROUPE
Documents
SE LOGER :
1 - Le bidonville de Dharavi est le plus grand d’Asie. On estime qu’un million de personnes vivent sur 2 km² dans des logements construits avec des matériaux de récupération.
Adolescente de 15 ans, Muskan Sheikh est enthousiasmée par cette perspective. Elle vit dans une maison sans toilettes avec cinq proches, dormant têtebêche dans l’unique pièce de l’habitation. « Je dois souvent attendre vingt minutes dans la queue pour utiliser les toilettes (publiques).
Durant la nuit, je me retiens car je ne veux pas aller dehors », raconte-t-elle.
« A Bombay, le bidonville de Dharavi fait de la résistance », AFP, 20 juin 2019
Photograohie
2 - Un milliard de dollars, peut-être même deux ! C’est la somme proprement pharaonique, dépensée par le milliardaire indien Mukesh Ambani pour édifier sa tour privée de 27 étages en plein cœur de Mumbai, l’ancienne Bombay. « Antilia » - tel est le nom de cette véritable folie, inspirée d’une île mythique des Antilles - a été classée « résidence la plus chère au monde » par le magazine « Forbes », couvrant 37.000 mètres carrés au sol soit une superficie équivalente à celle du château de Versailles.
« Antilia, la folie de Mukesh Ambani », Les Echos, 14 août 2019
Photographie
3 - Dharavi va-t-il devenir un rutilant¹ quartier d’affaires ? […] L’objectif est de raser ses 260 hectares de baraquements pour les remplacer par des tours de bureaux, des centres commerciaux et des parkings flambant neufs […] Les partisans² du projet estiment qu’il permettra de sortir des centaines de milliers de personnes de la pauvreté.
« Mumbai : un quartier d’affaires pour effacer le bidonville de Dharavi », Les Echos, juillet 2023
1 rutilant = éblouissant, brillant
2 partisans = ceux qui sont pour
SE DEPLACER
1 - Photographie d’un embouteillage à Mumbai, 2020
2 - Photographie d’un train bondé à Mumbai
Comme ces femmes, la majorité des habitants empruntent le métro pour se déplacer dans la métropole. Transportant 8 millions de passagers chaque jour selon l’Indian Railways, les wagons accueillent en moyenne 2,6 fois leur capacité de passagers. En 2019, chaque jour, plusieurs personnes ont été tuées sur le réseau de train local de Mumba.
3 - La ville compte sur la nouvelle ligne de métro Aqua Line, dont l’ouverture est prévue plus tard cette année (2023), pour relier les quartiers d’affaires de l’île à ses banlieues au nord tout en allégeant la circulation. Le trafic de Mumbai est parmi les pires au monde et les transports en commun ne sont pas meilleurs. Les passagers suspendus aux portes ouvertes des trains et des bus sont un spectacle courant, et les accidents sont fréquents. Cette nouvelle ligne de métro vise à réduire le trafic routier et les lignes ferroviaires surpeuplées, les autorités promettent la sécurité, le confort et une plus grande connectivité dans toute la métropole. Trois lignes sont déjà en service, mais Mumbai franchira une étape importante cette année lorsque l’Aqua Line – une quatrième ligne reliant l’île au sud de la ville à sa banlieue nord – ouvrira ses portes en décembre. D’ici 2030, (le métro) transportera 11 millions de passagers contre les 8 millions actuels.
PRATIQUER DES ACTIVITES (travail, achats, loisirs)
1 - Photographie du Bandra Kurla Complex, le nouveau quartier d’affaires de Mumbai
2 - Dharavi c’est aussi une plateforme économique très structurée, qui générerait plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires par an. Parmi ses industries figurent notamment la poterie, le cuir et les textiles. Près de 5000 entreprises opèrent à l’intérieur de 15000 ateliers composés d’une seule pièce, d’après les estimations. Le bidonville est également un haut lieu de recyclage des déchets de la capitale économique indienne. […] Aujourd’hui, des dizaines de touristes armés d’appareils photos visitent chaque jour ses ruelles étroites et obscures, évitant les chèvres et chariots, passant la tête dans ses cahutes au toit de tôle ondulé et ses petits ateliers.
« A Bombay, le bidonville de Dharavi fait de la résistance », AFP, 20 juin 2019
Pour vous aider : Bidonville : quartier pauvre où les habitations sont construites avec des matériaux de
récupération.
3 - Photographie de la plage de Chow-patty
Les plages sont des lieux de détente où se réunissent toutes les catégories de la population de Mumbai : enfants/adultes, hommes/femmes, riches/pauvres, etc
FAIRE FACE AUX DEFIS ENVIRONNEMENTAUX
1 - Moins de 20 % des habitations ont accès à l’eau courante […]. Pour acheminer l’eau dans les bidonvilles, on utilise des camions-citernes qui délivrent des bidons de 35 litres pour un tarif moyen de 5 roupies. Le revenu moyen pour une famille est de 3500 roupies par mois, soit 50 euros. 20 % du revenu d’une famille moyenne passe ainsi dans sa consommation d’eau, 50 % pour les plus pauvres […]. Mumbai génère 11 000 tonnes de déchets par jour […]. Les déchetteries étant saturées, les ordures sont dispersées dans les bidonvilles et récupérées par les habitants, qui les recyclent et les revendent.
« Bombay, metropolis infernale », Le Figaro, janvier 2014
2 - Photographie de déchets plastiques rejetés sur le rivage pendant la mousson sur la plage de Juhu à Mumbai, 2018
3 - Dans cette mégalopole fourmillante de l’ouest de l’Inde, la municipalité (de Mumbai) a décidé de mettre en place des mesures de lutte contre le changement climatique ¹ extrêmement ambitieuses, avec pour objectif d’atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici à 2050. […] Quatre mois par an, la mousson ² et ses pluies diluviennes inondent les rues. Dans le premier pôle économique du pays, 42 % de la population vit dans des bidonvilles, des millions de personnes qui peuvent être emportés à tout moment par les inondations. […] Autre priorité : améliorer les performances énergétiques des lieux de vie, immeubles et bâtiments. Les bidonvilles, souvent construits avec des matériaux peu chers, comme la tôle ou le métal, deviennent de véritables fournaises ³ lorsque les températures augmentent. Le changement climatique a aussi pour conséquence de favoriser le développement de certaines maladies. A cause de la chaleur, les habitants des bidonvilles sont très exposés à certains virus.
« Pollution : Bombay se lance un objectif très ambitieux », Les Echos, 23 mars 2022
1 changement climatique = augmentation de la température à la surface de la terre
2 mousson = ensemble de vents qui soufflent en Asie du sud et qui provoque de fortes pluies
3 fournaise = endroit très chaud
Les schémas différenciés à compléter
Vignette : By Av9 CC BY-SA 4.0
auteur(s) :
François Allain, professeur Histoire Géographie, collège [REP] Ernest Renan, Saint-Herblain
information(s) pédagogique(s)