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Quelle efficacité pour les dédoublements ? (Lettre de ToutEduc)

20 avril 2023

La lettre du 19 avril 2023.

EDITORIAL. Les dédoublements en éducation prioritaire des classes de CP, puis CE1 et grande section, ont-ils permis d’améliorer la réussite des élèves ? On savait, avant même que la mesure phare pour l’éducation, ne soit mise en oeuvre en 2017, que les effets seraient, au mieux, très faibles. Ils ont été encore plus faibles qu’attendu au CP et nuls au CE1. Mais l’analyse des écarts de performances entre éducation prioritaire et hors éducation prioritaire a révélé une autre difficulté. Ces écarts ont tendance à se réduire entre septembre et janvier, mais à la rentrée de CE1, on constate qu’ils sont repartis à la hausse. Comment expliquer ce résultat ? La DEPP a posé une hypothèse : l’été, les enfants des quartiers populaires font moins de devoirs de vacances que les autres. Le service statistique de l’Education nationale vient de publier les résultats de son enquête, avec tests en septembre, janvier, juin et septembre.

Comme attendu, les vacances ont des effets négatifs sur le niveau des élèves pour les exercices les plus "scolaires" mais les enfants ont gagné en maturité. En français, les écarts de performances entre les enfants de l’éducation prioritaire et les autres évoluent peu, ou favorablement lorsqu’il s’agit de comprendre des phrases, mais défavorablement quand il s’agit de lire à voix haute ou d’écrire des mots. En mathématiques, les écarts de performances se sont accrus pendant l’été.

Plus intéressants peut-être sont des résultats que la DEPP ne commente pas. Les écarts en mathématiques se réduisent fortement au CP entre septembre et janvier, ce qui témoignerait d’une efficacité des dédoublements au premier semestre, et très peu entre janvier et juin. En français, entre janvier et juin, les écarts ne bougent pratiquement pas ou peu (sauf pour "Comprendre des phrases lues seul"). On a donc clairement une diminution de l’efficacité des dédoublements au second semestre de CP. Puisque les vacances ne peuvent en être responsables, il faut risquer une autre hypothèse. Dès lors que les enfants sont rentrés dans les apprentissages, ce qui serait plus long en mathématiques qu’en français, des effectifs trop faibles ne permettent pas qu’il y ait de dynamique de groupe. Le "plus de maîtres que de classe" combiné à des effectifs réduits, à 18 ou 20 élèves par classe maximum, permettrait d’individualiser les apprentissages aux moments stratégiques, sans se priver des interactions entre pairs.

Extrait de touteduc.fr du 18.04.23

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