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Le réseau des Écoles de la deuxième chance et la Croix-Rouge signent un partenariat pour lutter contre le décrochage (ToutEduc)

24 février 2023

La Croix-Rouge et les écoles de la 2ème chance (E2C) se rapprochent dans la lutte contre le décrochage

“J’ai presque l’impression aujourd’hui de resigner mon contrat de mariage“, s’amusait mercredi 23 février Alexandre Schajer dans sa description de la convention sur la lutte contre le décrochage scolaire cosignée par les écoles de la deuxième chance (E2C) et la Croix-Rouge.

Cette convention s’adresse aux 100 000 jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme chaque année. Elle doit permettre de développer des passerelles afin que les stagiaires E2C “puissent intégrer les formations en apprentissage proposées par la filière formation de la Croix-Rouge française“ (CFA Croix-Rouge Compétence), mais aussi “expérimenter des parcours professionnels au sein de la Croix-Rouge française par l’intermédiaire de stages au sein des établissements de santé“, et enfin “intégrer les chantiers, entreprises et autres structures de l’insertion par l’activité économique“ portées par l’association.

Le président du réseau des écoles E2C France, qui compte aujourd’hui 139 écoles prenant en charge 15 000 jeunes, s’est ainsi félicité de ce qu’il nomme un “maillage partenarial“. Il estime d’une part qu’il permet de reconnaître la Croix-Rouge en tant qu’un acteur de la formation (l’association compte 157 instituts de formation, ndlr), et d’autre part que les jeunes décrocheurs ont des compétences dans les métiers du social et du médico-social qui peuvent servir à la société. D’où l’importance de “faire le lien“ entre les deux institutions, ce qui passe par une sorte de préemption des jeunes de l’E2C, c’est à dire via une “mécanique de préparation à l’emploi“. Et pourquoi, demande-t-il par ailleurs, ne pas abriter une école de la deuxième chance dans un des centres de formation de la Croix-Rouge, si aucune n’est présente dans son territoire ?

Le président de la Croix-Rouge a de son côté évoqué “un monde de ruptures qui appelle à se mobiliser“, et s’il loue ce partenariat d’avenir tel que l’organisation humanitaire les pratique depuis 2011 (année de création de son volet “insertion“), il fait remarquer le défi que représentent les territoires ultra-marins, Mayotte en particulier.

Cette convention était placée sous le haut patronage de la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et la Formation professionnels. Carole Grandjean l’a qualifiée d’ “exemple dans ce qui doit être mis en place dans la lutte contre le décrochage“. Elle a rappelé que 2/3 des décrocheurs sont issus du lycée professionnel et que cette lutte fait partie des objectifs de la réforme (en cours) de la voie professionnelle. Pour elle, ce million de jeunes de 16 à 25 ans “mérite plus d’attention“, ils “ne sont pas responsables“ mais plutôt “issus de parcours de scolarité difficiles“. Mais c’est surtout “un gâchis pour la Nation qui se trouve privée de forces vives“, a-t-elle poursuivi.

Toujours sur la base de sa réforme, la ministre a en outre exprimé son soutien à cette démarche de “tri-alternance“ entre l’Education nationale, les Écoles de la Deuxième chance et les entreprises, à la “logique de territoire“ et d’individualisation des parcours que celle-ci comprend, ainsi qu’à la “coordination des acteurs“ qu’elle implique. Carole Grandjean a par ailleurs souligné les 33 millions d’euros investis par l’Etat dans la mise en place de ce partenariat (à noter que le PLF 2023 prévoyait une hausse de 30,5 millions d’euros pour cet exercice, permettant aux E2C de passer de 15 000 stagiaires prévus pour 2022 à 17 000 en 2023, ndlr), mais selon elle “il ne faut pas toujours plus de moyens, mais aussi une méthode de travail. La méthode compte.“

Au lycée professionnel, de nouvelles expérimentations de lutte contre le décrochage, issus des propositions remises par le groupe de travail idoine, seront bientôt annoncées afin d’être lancées à la rentrée prochaine.

Extrait de touteduc.fr du 22.02.23

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