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Portrait d’une cheffe d’établissement en banlieue qui a été à deux reprises présidente du Crap (Les Cahiers)

13 octobre 2022

L’actualité vue par le CRAP,
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Aujourd’hui retraitée, Michèle Amiel a été enseignante puis cheffe d’établissement. Présidente à deux reprises du CRAP-Cahiers pédagogiques, elle nous raconte son engagement au long cours, dans un mouvement qui a nourri ses pratiques professionnelles et réciproquement.

[...] Au fil des années, elle s’implique dans le mouvement, au comité de rédaction des Cahiers pédagogiques, au conseil d’administration de l’association, et devient présidente du CRAP en 1992. Son profil détonne : « Comment un chef peut-il représenter une association où les profs sont majoritaires ? » Elle propose de faire vivre les valeurs dans l’action, « de travailler et d’agir de manière démocratique ».
Elle sait que son positionnement suscite le débat, comme lorsqu’un de ses articles, « Comment un cheval m’a appris mon métier de cheffe d’établissement », est publié dans les Cahiers pédagogiques. « Il y a eu une levée de boucliers : “on n’est pas des bœufs”, d’un côté, une bonne réception du texte de l’autre. Ce sont toujours les deux positions autour du pouvoir et de l’autorité que l’on retrouve encore dans le CRAP. » Pendant son mandat de cinq ans, une grande décision est prise, celle d’acquérir des locaux pour le mouvement qui était jusque-là à l’étroit, hébergé par l’École des parents. Les débats font rage entre ceux qui voient là une initiative propre à faire mieux vivre l’association et ceux qui préfèrent que les économies soient conservées pour faire face à un éventuel coup dur.

Une double expérience

Elle s’appuie sur son expérience de cheffe d’établissement, de multiples fois confrontée à des situations diverses, de crise ou de développement de projet. Elle a commencé à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), débutante dans un établissement dont personne ne voulait. Cinq ans après, elle était chargée d’ouvrir un nouveau lycée, puis après un passage au ministère de l’Éducation nationale, de créer ex-nihilo un établissement. « C’était un projet pionnier, avec l’expérimentation d’un conseil pédagogique associant une équipe de profs. » Elle poursuit sa carrière dans une cité scolaire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où le climat social est tendu. Son dernier cadre de travail sera au contraire dans l’atmosphère plus douce d’un établissement de Suresnes (Hauts-de-Seine).

[...] Elle a quitté les commandes de l’association mais reste encore active au sein du comité de rédaction des Cahiers pédagogiques. « C’est autre chose, c’est politique, mais pas de la même manière que le travail en CA. On est plus dans la réflexion, l’analyse, le travail sur le texte. » Elle apprécie beaucoup ce travail, la recherche du mot précis, lorsqu’à chaque numéro elle supervise la rubrique Billet du mois ou lorsqu’elle coordonne un dossier. « Travailler avec les auteurs, c’est passionnant. On amène des gens qui n’ont pas confiance à écrire. On les aide à réécrire et, à la fin, on voit leur satisfaction. » L’exercice réclame de l’exigence pour aboutir à un dossier de qualité tout en veillant « à ne pas blesser l’auteur, à faire avec lui ».

Extrait de cahiersèpedagogiques.com du 06.10.22

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