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L’enseignement explicite : de quoi s’agit-il ? Pourquoi ça marche et à quelles conditions ?
À la Une ! Dans ce deuxième numéro du Passeur, nous vous proposons de (re)découvrir l’enseignement explicite. Souvent ignoré, voire décrié, il a pourtant fait les preuves de son efficacité sur le plan scientifique. L’enseignement explicite a donc toute sa place dans la boîte à outils des enseignants.
L’ENSEIGNEMENT EXPLICITE, C’EST QUOI ?
L’enseignement explicite a souvent – à tort – l’image d’une méthode magistrale. Au contraire ! Aussi qualifiée de « directe », cette approche nécessite en fait la manipulation active des notions par les élèves, constamment sollicités pour cela par l’enseignant.
Du simple vers le complexe. Fortement structuré, l’enseignement explicite repose notamment sur l’idée de partir du simple pour aller vers le complexe. Il s’agit de repérer préalablement les étapes nécessaires à l’acquisition d’une notion en déterminant quelles sont les différentes habiletés impliquées. Chacune d’elles fera alors l’objet d’un enseignement spécifique. Par exemple, comprendre un texte est une activité complexe, mais on connaît les éléments qui constituent des difficultés particulières. Plutôt que de simplement poser des questions de compréhension en espérant favoriser implicitement une compétence générale, on réalisera un travail spécifique sur ces difficultés : par exemple, on travaillera sur les anaphores, les connecteurs, les métaphores, etc. On donnera ainsi aux élèves des stratégies de compréhension auxquelles ils pourront se référer dans l’étude autonome des textes.
Cinq phases d’enseignement. Dans le cadre d’un enseignement explicite, les élèves sont préalablement informés de l’objectif de la séance afin qu’ils puissent maintenir un but en mémoire et focaliser leur attention sur les points-clés de l’apprentissage. L’enseignant explique ensuite la notion à acquérir, puis élèves et enseignants la pratiquent ensemble afin de détecter et corriger les éventuelles erreurs. Enfin, une fois la notion suffisamment acquise, les élèves sont invités à travailler en autonomie (en groupe ou seuls).
Et ça marche ! C’est ce que montrent les travaux de David Klahr, notamment : dans une étude de 2020, il a comparé quatre méthodes d’apprentissage actif, dont l’enseignement explicite, auprès de 145 élèves de 3e et 4e années élémentaires qui devaient acquérir certains principes du raisonnement scientifique expérimental. Les résultats révèlent que les élèves ayant bénéficié d’une démonstration explicite de l’enseignant montrent un niveau de connaissances bien plus élevé que ceux n’ayant bénéficié que de conseils indirects censés favoriser la découverte des notions par les élèves.
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