> Carte de l’EP et Carte scolaire en EP, > Carte scolaire en EP : Mouvements de protestation > Nouvelle manifestation de protestation contre la mutation forcée de 6 (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Nouvelle manifestation de protestation contre la mutation forcée de 6 enseignants attaqués par un mensuel d’extrême droite à l’école REP+ Pasteur à Saint Denis

14 avril 2022

Saint -Denis : Nouvelle manifestation vendredi
"A ce jour, après avoir consulté 4 dossiers sur 6, les 4 collègues ne comprennent toujours pas ce qu’on leur reproche et surtout sur quelle base cela est étayé. Il n’y a dans le dossier de chaque collègue aucun élément probant ou flagrant qui vient démontrer ce qui est reproché. En revanche, les conclusions semblent répondre aux prétendues « dénonciations » publiées dans des médias d’extrême droite. Des éléments de langage sont même proches", écrit le Snuipp 93 après la manifestation enfaveur des 6 enseignants de l’école Pasteur de Saint Denis. L’école reste en grève jusqu’à vendredi : la grève est suivie par tous les enseignants de l’école. Les syndicats Snuipp, Snes, Cgt, Sud et CNT du 93 soutiennent les enseignants sanctionnés. Une manifestation aura lieu vendredi devant la mairie de Saint Denis à 12h.

Sur cette affaire

Extrait de cafepedagogique.net du 14.04.22

 

Voir aussi le Café du 12.04.22

 

Répression à l’école Pasteur de Saint-Denis : 6 mutations forcées

► Pour les soutenir : signez la pétition ici

Communiqué intersyndical et communiqué de l’équipe pédagogique de l’école ci-dessous.

Communiqué intersyndical, Bobigny, le 6 avril 2022

Après avoir été attaqué·es dans un mensuel d’extrême-droite, des collègues sont sous la menace d’une mutation-sanction par le DASEN de la Seine-Saint-Denis et le recteur de l’académie de Créteil !
Depuis le début de l’année scolaire, les collègues de l’école élémentaire Pasteur à Saint-Denis ont alerté la DSDEN 93, en envoyant des fiches SST et RPS, concernant la non organisation de l’école et la mise en danger des élèves et des enseignant-es. Sans avoir reçu l’équipe enseignant-e, le DASEN 93 et le recteur, au lieu de réunir un CHSCT extraordinaire, décident de diligenter une enquête administrative.

Pendant le déroulement de l’enquête, dans un mensuel d’extrême-droite parait un article (janvier 2022) et sur You Tube une vidéo (février 2022) qui sont consacrés à un prétendu « gauchisme à l’école ». Sous couvert d’anonymat, la directrice décrit des situations totalement fausses et délirantes qui se dérouleraient dans cette école. Ces allégations diffamatoires mettent en cause des collègues qui sont clairement nommé·es et reconnaissables. Pour certains leurs numéros de téléphone personnels sont même identifiables. Les collègues demandent à être protégé-es par le rectorat et ont déposé une main courante. Malgré toutes ces menaces, les collègues ont poursuivi leur mission de service public d’éducation auprès de leurs élèves, tout en subissant une enquête administrative à charge.

Que se passe-t-il ensuite ?
Alors que les conclusions de l’enquête ne sont pas connues, que l’arrivée d’une nouvelle direction fin janvier 2022, a enfin permis de retrouver un climat serein entre tou-tes les acteur-trices de l’école (parents, équipe enseignante et élèves), lundi 4 avril, 6 collègues reçoivent un courrier les prévenant de mutations-sanctions dites « dans l’intérêt du service ».

Le DASEN 93 et le recteur de Créteil, en pleine campagne présidentielle où l’extrême-droite est au plus haut dans les sondages, prennent donc le parti de la directrice qui a jeté en pâture ses collègues dans un magazine d’extrême droite et sanctionnent des membres de l’équipe enseignante. Équipe qui a le tort d’être investie auprès de leurs élèves et qui ne répond pas forcément à toutes les injonctions ministérielles.

Le climat nauséabond de banalisation des idées d’extrême-droite a des conséquences concrètes et graves pour celles et ceux qui en sont victimes. Depuis des semaines, ces collègues ainsi que tout le reste de l’équipe sont désormais sous la menace des réseaux d’extrême-droite. Et ce, sans qu’aucune réponse n’ait été donnée par le recteur à leur demande de protection fonctionnelle.

Cette décision de mutation est injuste, incohérente et irresponsable, compte tenu du climat qui s’apaisait depuis plusieurs semaines dans cette école.

Les organisations syndicales SNUipp-FSU 93, SNES-FSU 93, CGT Educ’action 93, Sud éducation 93 et CNT éducation 93 apportent leur soutien à l’équipe enseignante et continueront de combattre les idées et les méthodes de l’extrême-droite. Elles exigent le maintien sur l’école des 6 collègues menacé-es de mutation-sanction et appellent :

au rassemblement vendredi 8 avril à 12h devant la DSDEN à Bobigny
à la grève mardi 12 avril avec rassemblement à la DSDEN 93, jour où des collègues iront consulter leur dossier

 

Communiqué de l’équipe enseignante de l’école Pasteur de Saint Denis

L’Éducation nationale et l’extrême-droite main dans la main contre l’école.

Nous, les dix-neuf enseignant·es de l’école élémentaire Louis Pasteur à Saint-Denis, venons d’appendre ce lundi 4 avril que six d’entre nous allions subir une mutation « dans l’intérêt du service », dans les jours à venir.

Cette décision des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN 93) est la suite d’une série de maltraitances institutionnelles que nous subissons depuis des années, notamment pour notre attachement au fonctionnement collégial de l’école.

A la rentrée 2021, après une année sans direction d’école où l’équipe a dû porter seule les charges administratives, une nouvelle directrice a été nommée par la direction académique.

Très rapidement, celle-ci a mise en place des pratiques managériales allant contre le fonctionnement collectif et coopératif de notre équipe et ne prenant jamais en compte l’intérêt des enfants. empêchements à travailler (rétention d’informations, non accès au matériel et aux locaux), autoritarisme (non respect des décisions du conseil des maître·sses, interdiction de sorties) pressions psychologiques, humiliation devant parents et élèves, mensonges , diffamation et propos calomnieux, incitation auprès de parents d’élèves à produire des écrits ou même porter plainte contre des enseignant·es pour motifs calomnieux, et autres fautes professionnelles graves , comme la falsification des élections de parents d’élèves.

Alors que nous avons alerté notre hiérarchie de tous ses agissements et de la souffrance que cela engendrait au quotidien, la seule réponse de l’administration a été de diligenter une enquête administrative pour "climat scolaire dégradé" en décembre 2021. Nous avons alors dû subir, tout au long de celle-ci, des entretiens humiliants et à charge.

Nous avons appris par la suite que la directrice entretenait des relations avec l’extrême-droite, ce qui a été confirmé par un article publié dans l’Incorrect (journal d’extrême-droite), en janvier 2022 dans lequel elle diffame les collègues de l’école.1

Aujourd’hui, l’institution au lieu de nous protéger comme il est de son devoir (nos demandes de protection fonctionnelle sont restées par ailleurs sans réponse), nous réprime violemment et ;collabore ainsi avec l’extrême-droite !

En prenant cette décision de muter de force des collègues investi·es auprès de leurs élèves (certain·es enseignant·es sont en poste depuis plus de dix ans dans l’école) sous prétexte d’une volonté de retour à la « sérénité de l’école » , l’administration prive les élèves de six classes de leur maître·sse en plein cours de l’année scolaire et désorganise ainsi le service public d’éducation.

Loin de nous apporter « sérénité », cette décision attise notre colère envers l’institution qui nous méprise. Nous nous mobiliserons collectivement, avec détermination et par tous les moyens possibles pour empêcher ces mutations.

On touche pas à nos collègues !

1 G. Robin, « Gauchisme à l’école. Le niveau monte », L’Incorrect, n° 49, janvier 2022.

Extrait de sudeducation93.org du

 

À Saint-Denis, six profs mutés dénoncent une décision politique : c’est « l’Éducation nationale et l’extrême droite contre l’école »
Nommée en septembre, la directrice de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) va officiellement quitter l’établissement tandis que six enseignants vont être mutés. Une décision extrêmement rare de l’Education nationale, après des mois de tensions sur fonds d’accusations politiques réciproques, et qui révolte l’équipe éducative et de nombreux parents d’élèves.

La sentence est rarissime. En pleine année scolaire, c’est un bouleversement que vont vivre de nombreux enfants de l’école Pasteur à Saint-Denis : la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) a confirmé ce mercredi 6 avril sa décision de muter six enseignants, complétée par une mesure de « retrait de fonction » concernant la directrice « afin de restaurer un climat de sérénité dans l’école. »

Extrait de leparisien.fr du 07.04.22

 

Des enseignants attaqués par l’extrême droite, sanctionnés par l’Education nationale
A quoi joue le Dasen de Seine Saint-Denis ? Traités de "terroristes" et trainés dans la boue par un magazine d’extrême droite, des enseignants de l’école Pasteur de Saint Denis espéraient la protection fonctionnelle de l’Education nationale. Ils récoltent des mutations "dans l’intérêt du service". L’éducation nationale valide ainsi la campagne d’extrême droite contre l’école et contre le syndicat Sud 93, auquel appartiennent seulement quelques uns des déplacés. Une intersyndicale crie au scandale et appelle à la grève le 12 avril pour soutenir ces 6 enseignants.

Des professeurs attachés à leur école Rep+

"Tous les 6 on avance au grand choix", nous dit Marie (le prénom a été changé), une des 6 enseignant.es déplacés par le Dasen de Seine Saint-Denis. Ils sont bien notés, dans le quart supérieur des enseignants. Tous les six enseignent depuis plus de 10 ans à l’école Pasteur de Sainte Denis. Une école de 19 classes, classée Rep+, située dans un des quartiers les plus difficiles du département. Le genre d’école où les enseignants (et même dit-on les IEN) ne restent que quelques années. Eux ont fait le choix de rester et de s’occuper des gosses du quartier. "Au départ je suis venue parce que je n’avais pas le choix", nous dit Marie. "Et puis on s’attache au quartier, aux familles. Le projet pédagogique sur l’égalité entre filles et garçons m’a plu".

Tout allait bien jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle directrice, nommée sur poste à profil, par le Dasen. Venue tout droit du privé, avec seulement trois années d’expérience dans l’Education nationale, elle se retrouve à la tête de cette grande école particulièrement difficile. Et ça ne se passe pas bien. Pour Catherine Da Silva, responsable du Snuipp Fsu sur Saint Denis, "elle ne faisait pas son travail de directrice". Cela créé des tensions avec une équipe très investie dans le fonctionnement de l’école.

Accusés de terrorisme par l’extrême droite

La réponse de la directrice c’est de témoigner spontanément dans un magazine d’extrême droite, L’incorrect (n°49 janvier 2022). Dans cet article, où tous les enseignants sont présentés comme des "extrémistes fanatisés" de Sud 93 (alors qu’ils appartiennent à plusieurs syndicats), elle se plaint que "la hiérarchie n’existait pas à l’école". L’article est redoublé d’une vidéo du même magazine poste sur Youtube. Ces enseignants d’une école Rep+ sont traités de "terroristes". Ils "ne se préoccupent pas de la surveillance des enfants dans la cour". Les maitres "fument des joints sur le parking de l’école". Ils empêchent les enfants d’apprendre à lire. "Le lobby LGBT a ses entrées dans l’école" déplore L’incorrect, allusion probable au projet pédagogique sur l’égalité filles et garçons. La vidéo laisse deviner le numéro de téléphone d’une enseignante. Les prénoms sont à peine altérés, voire pas du tout.

L’éducation nationale refuse la protection et déplace

Après cette publication insultante et menaçante, les enseignants ont demandé la protection fonctionnelle du ministère de l’éducation nationale. Ils ont multiplié les saisines du registre santé sécurité au travail.

La réponse vient de tomber. "Une enquête administrative sur le fonctionnement de l’école a été diligentée à l’automne 2021", nous dit le Dasen de Seine Saint-Denis. "La commission d’enquête vient d’adresser son rapport à monsieur le recteur, et dans lequel les conclusions formulent six mesures de mutation dans l’intérêt du service et une mesure de retrait de fonction, afin de restaurer un climat de sérénité dans l’école, propice aux apprentissages. Les enseignants concernés en ont été informés par courrier le lundi 4 avril et la procédure contradictoire s’applique. Par ailleurs, les demandes de protection fonctionnelles que nous avons reçues sont en cours d’instruction".

Le poids de l’extrême droite

"C’est une injustice sans nom", nous dit Marie. "On va mettre des contractuels à notre place. On aidait les jeunes collègues à maintenir le cap dans l’école. Ca va être difficile pour eux maintenant. Les élèves sont en colère de nous voir partir. Des parents pleurent. Je ne comprends pas. J’ai l’impression que mes supérieurs ne sont pas attachés à un service public de qualité".

"A la veille des élections on sait le poids de l’extrême droite", nous rappelle Catherine Da Silva. Mais pour elle le conflit est surtout hiérarchique. "Personne n’a voulu voir que cette directrice, choisie par le Dasen, n’est pas capable de tenir cette charge de direction. On ne choisit pas quelqu’un qui n’a que 3 ans d’ancienneté pour diriger cette école". On peut se demander si la campagne, totalement ratée, de JM Blanquer contre le syndicat Sud n’a pas joué aussi dans la décision du Dasen.

Une intersyndicale s’est constituée associant le Snuipp Fsu, le Snes, la Cgt, Sud et la CNT.L’intersyndicale déplore que le Dasen prenne le parti de la directrice "qui a jeté en pâture ses collègues dans un magazine d’extrême droite. Le climat nauséabond de banalisation des idées d’extrême droite a des conséquences concrètes et graves pour ceux qui en sont victimes". Les syndicats ont lancé une pétition et appellent à la grève le mardi 12 avril. Ils exigent le maintien dans l’école des 6 enseignants.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 07.04.22

 

Conflit dans une école de Saint-Denis (93) : les enseignant.e.s qui avaient dénoncé les comportements anti-républicains de la directrice sont muté.e.s, elle-même faisant l’objet d’un “retrait de fonction“

Les enseignant.e.s de l’école Pasteur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) seront en grève demain 8 avril et plusieurs syndicats du 1er degré, le SNUIPP-FSU, la CGT, SUD, mais aussi le SNES-FU (2nd degré) appellent à la grève pour mardi 12 dans le département.

Ce mouvement fait suite à la mutation d’office "dans l’intérêt du service" de six enseignant.e.s de cette école. Interrogée par ToutEduc, la section départementale du SNUIPP décrit une école importante, 19 classes, située dans "l’un des contextes sociaux les plus difficiles du département" et qui est sans-doute "ciblée" par la DSDEN parce que ne suivant pas nécessairement les prescriptions ministérielles, qu’il s’agisse du "guide orange" pour la lecture ou des évaluations de CP et CE1, mais où une équipe très soudée fonctionne bien, autour d’un "noyau dur" depuis une dizaine d’années.

A la rentrée est nommée une nouvelle directrice, une enseignante qui a deux ans d’expérience et dont c’est le premier poste de direction. Selon le magazine "conservateur" L’Incorrect, elle avait été "admise à la liste des directeurs d’école haut la main" (ici). Selon une video du journaliste de L’Incorrect, cette école est "tenue par SUD", dont les militants sont présentés comme "les black blocs de l’éducation", comme des "terroristes" qui veulent "imposer l’agenda woke" et le modèle LGBT, qui "fument des joints sur le parking", le SNUIPP étant la forme "plus présentable" du syndicalisme "d’extrême gauche" qui s’en est pris à la directrice "soutenue par FO" (la vidéo ici).

Selon le SNUIPP, les enseignants ont rapidement constaté un certain nombre de dysfonctionnements administratifs tandis que la directrice tient des propos sur les familles "contraires aux valeurs de la République". Elles adressent des alertes au DASEN et à l’IEN, sans succès, ainsi qu’au CHSCT. Une enquête administrative est diligentée, tous.toutes les enseignant.e.s auditionnée.s. La directrice "disparaît" et est remplacée. Le nouveau directeur, présent depuis deux mois, toujours selon le syndicat, rétablit avec l’équipe la sérénité dans l’école. "Tout se passait bien." C’est alors que, lundi, six enseignantes sont convoquées pour consultation de leur dossier avant une mutation "dans l’intérêt du service", ce qui est vécu comme une sanction (même si ce n’en est pas une officiellement, ndlr). Ce sont des enseignant.e.s bien noté.e.s, dont les projets sont même "cités en exemples" sur le site de la DSDEN.

Interrogée, la direction départementale des services de l’Education nationale confirme qu’ "une enquête administrative sur le fonctionnement de l’école a été diligentée à l’automne 2021", "suite "à de nombreuses saisines du registre de santé et sécurité au travail et à des dépôts de plaintes de la part d’enseignants" de cette école. "La commission d’enquête vient d’adresser son rapport à monsieur le recteur" et propose "six mesures de mutation dans l’intérêt du service et une mesure de retrait de fonction (la directrice qui sera affectée à des remplacements, selon L’Incorrect, ndlr), afin de restaurer un climat de sérénité dans l’école". La DSDEN ajoute que "les demandes de protection fonctionnelles" qu’elle a reçues "sont en cours d’instruction", sans préciser de qui elles émanent. Selon le SNUIPP, les enseignant.e.s mis.es en cause dans L’Incorrect au mois de janvier (ici) et dans une vidéo où ils.elles sont clairement reconnaissables, ont demandé cette protection.

La DSDEN fait valoir que "cette décision est prise avant les opérations de mouvement, ce qui permet de garantir l’affectation d’enseignants pour la rentrée prochaine".
Extrait de touteduc.fr du 07.04.22

Répondre à cet article