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Le décrochage avec la politique touche particulièrement les jeunes plus faibles socialement (Entretien du Monde/Campus avec Vincent Tiberj)

28 juin 2021

« Pour les jeunes, le vote n’est qu’un moyen d’action parmi d’autres »
Loin d’être automatique, la participation politique des jeunes par les urnes s’envisage davantage sur un mode intermittent, en fonction des enjeux, analyse le sociologue Vincent Tiberj.

[...] Ces évolutions au sein de la jeunesse renforcent-elles les inégalités sociales et territoriales face à l’engagement politique ?
Evidemment, il y a plusieurs jeunesses – selon le genre, le niveau de diplôme, le revenu, le statut social, etc. Certains jeunes peuvent devenir des virtuoses de la participation politique, militer à travers tous les moyens d’action… D’autres, au contraire, se taisent.

Pour certains, on est face à un trou noir démocratique très préoccupant. Le décrochage avec la politique touche particulièrement les jeunes plus faibles socialement. Ceux-là, on ne les entend plus – sauf quand surgissent des mouvements comme les « gilets jaunes » : c’est la face cachée de cette évolution. Les mécanismes de participation sont grippés. Les ouvriers « boomeurs » qui exerçaient à l’usine avaient des syndicats qui les poussaient à se mobiliser et créaient un sentiment d’appartenance de classe. Aujourd’hui, les moins privilégiés disparaissent des radars des responsables politiques, car ils ne bénéficient plus de ces structures d’encadrement. En plus de se sentir dominés ou peu concernés, ceux-là ont encore moins de chances de se mobiliser et de pouvoir être écoutés.

Extrait de lemonde.fr/campus du 24.06.21

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