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Faut-il connaître les origines ethniques des élèves ?
Cette question s’impose lorsqu’on lit l’article publié dans le Monde en date du 23 avril dernier.
Sous le titre "A l’école, un faisceau d’indices souligne des inégalités selon l’origine ethnique", Violaine Morin rend compte de diverses recherches dans les classe primaires et au collège, faisant apparaître une importance largement sous-estimée de ces données, dans le parcours scolaire des élèves issus de l’immigration. Cela mérite qu’on en débatte.
[...] Une fois de plus, la preuve est là : savoir vaut toujours mieux que ne pas savoir. Et que l’Éducation Nationale puisse penser le contraire, elle dont la charge est de diffuser la connaissance, n’est donc pas à son honneur.
Il importe donc de faire changer cette détestable croyance officielle, et d’apporter aux enseignants une véritable information objective, précise, sur ce que les enseignants ont besoin de savoir de leurs élèves. Or, ce n’est pas vraiment leur "ethnie d’origine" (sans intérêt, en soi !), qu’il leur faut connaître, mais la culture qui a baigné leur petite enfance, les lieux où ils ont vécu, la langue que parle leur famille, les voyages qui furent les leurs, autant de détails essentiels pour l’enseignant, qui se doit de les évoquer, et s’en servir, dans le travail mené en classe.
On sait que, pour apprendre tout enfant doit retrouver en classe des choses lui appartenant.
Et que ces données soient ou non fournies, il faut impérativement, en plus, une conception de la pédagogie qui permette de les apprendre de l’intérieur, des enfants eux-mêmes, une pédagogie de la parole libérée, une pédagogie qui s’appuie sur ce qu’ils connaissent, où ils se retrouvent et où ils peuvent se sentir chez eux dans leur classe...