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Rubrique "Revenir à l’école"
Le confinement, vécu par une professeure des écoles stagiaire
Élodie Zurano
Une première année scolaire est aussi une année d’organisation des relations au sein d’un groupe, notamment pour lutter contre les discriminations. Mais quand survient une crise sanitaire qui contraint à un enseignement à distance, que deviennent ces relations ? Comment les relations avec les familles deviennent-elles centrales ?
C’est ma première année en CE2 en REP (réseau d’éducation prioritaire), dans une commune rurale. Je commence l’année avec une classe de seize élèves avec des situations sociales différentes, des cultures différentes, des éducations différentes. Neuf élèves sont d’origine maghrébine, et sept sont de la population majoritaire. Sur les neuf premiers élèves, huit n’ont qu’un seul parent qui travaille, et sur les sept autres, une seule élève est dans ce cas. Je sais que les pères de Mayes, Omar et Kamel sont saisonniers dans la ville, que les parents de Charlotte et Louise travaillent dans des bureaux et que les parents de Théo tiennent un salon de toilettage canin. Les statuts sociaux redoublent donc la différence d’origine pour faire contraste entre les élèves. Une belle richesse à exploiter.