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Pas de conventions ZEP pour les grandes écoles (Le Monde)

23 septembre 2004

« Le Monde » du 22.09.04 : pas de conventions ZEP pour les grandes écoles

Les grandes écoles réclament un "effort national". Elles souhaitent un financement accru et une hausse des droits d’inscription.

Les grandes écoles françaises ne veulent pas manquer le tournant de la compétition internationale. La Conférence des grandes écoles (CGE), association qui rassemble 215 établissements parmi les plus prestigieux et les plus sélectifs (ENA, ENS, ESSEC, ESCP, HEC, etc. devait rappeler, mardi 21 septembre, "l’urgence absolue" d’un accroissement des financements dans le domaine de la recherche et de la formation des élites.

Produisant 30 000 diplômés par an, dont une majorité d’ingénieurs et de spécialistes du management, les grandes écoles veulent défendre leur compétitivité en France et à l’international. "La CGE demande qu’un effort national plus important soit consacré à l’enseignement supérieur", indique l’association, qui estime que les ressources financières par étudiant sont trois à dix fois inférieures dans les établissements d’"excellence" français, par rapport à leurs concurrents d’autres pays.

Pour cette raison, la CGE en appelle à un financement accru de l’Etat afin de maintenir la place de la France dans "l’économie de la connaissance". Elle se déclare favorable à une augmentation des droits d’inscription payés par les étudiants, à condition que cette augmentation concerne l’enseignement supérieur dans son ensemble. La CGE prévient que cet éventuel accroissement ne doit en aucun cas justifier un désengagement financier de la part des collectivités publiques.

Débat sur la recherche

Les grandes écoles justifient ces demandes par l’importance, pour l’économie, de la formation des cadres supérieurs. "La sélection des élèves à l’entrée des grandes écoles (...) a pour objectif de recruter des jeunes possédant des grandes capacités de travail, de mémorisation et d’abstraction, aptes à faire face à des situations de stress, appréciant la concurrence comme moteur de dépassement de soi", résume la CGE dans sa note de stratégie pour les prochaines années.

Les grandes écoles ne veulent pas être exclues du débat sur la recherche française. Alors que leur importance dans ce domaine est sous-estimée (Le Monde du 21 septembre), elles souhaitent faire entendre leur spécificité, et notamment leur refus de toute distinction entre recherche fondamentale et recherche appliquée. Signalant que leurs laboratoires forment 20 % des docteurs français, les grandes écoles défendent leur modèle de recherche, fondé sur une grande proximité avec les entreprises et la recherche d’"innovation" et de "création de valeur".
La CGE reste très prudente sur la question de l’ouverture et de la démocratisation sociale. Elle estime que la sélection sociale dans les grandes écoles est comparable à celle effectuée dans les universités, dès lors que l’on raisonne à niveau de diplôme équivalent (bac + 5). "Il s’agit donc bien là d’un problème affectant l’ensemble de l’enseignement supérieur et non d’une faiblesse particulière du dispositif des grandes écoles."

Pour y remédier, elle suggère de favoriser l’accès des bacheliers technologiques aux grandes écoles. Elle propose, en complément, de développer les formations en apprentissage, qui permettent aux étudiants - notamment ceux issus de milieux modestes - de financer leurs études. L’expérience de Sciences-Po, à travers ses conventions ZEP, n’est pas retenue.

Luc Bronner.

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