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Une interview de Nathalie Mons (Cnesco) au NouvelObs sur la mixité sociale et l’éducation prioritaire. Un témoignage dans Questions de classes sur le CP à 12 en REP+

6 juillet 2017

Inégalités à l’école : "Ciblons les aides sur les élèves en difficulté"
Comment résorber les inégalités criantes entre collèges ? La sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire, répond à nos questions.

Le département et la préfecture de l’Eure vont fermer le collège Pablo-Neruda, à Evreux, à la rentrée 2018. Les torts de l’établissement : des résultats peu probants au brevet, et un public trop ségrégué. L’initiative est rarissime. Décryptage avec la sociologue Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire.

[...] Faut-il dès lors maintenir l’éducation prioritaire ? Dans un récent rapport, vous souligniez que cette politique coûte cher (un milliard d’euros par an) sans parvenir à réduire les inégalités scolaires et en laissant de côté les 60% d’enfants défavorisés, qui n’habitent pas dans des territoires couverts par les REP…

L’éducation prioritaire doit bien sûr être conservée tant qu’il existe des établissements très ségrégués, qui ont besoin d’être aidés particulièrement. Je pense toutefois qu’en parallèle il faut s’orienter vers une autre logique, fondée sur la mixité sociale. En ciblant les aides sur les élèves en difficulté, et non exclusivement sur les établissements. Et en mettant en place une vraie politique de formation des enseignants, qui, où qu’ils se trouvent, doivent être à même de faire fructifier l’hétérogénéité sociale de leurs classes.

Ça n’a rien d’impossible. D’autres pays le font largement depuis les années 1990. Nous sommes très en retard en France. A conserver une école ségréguée nous prenons des risques importants en termes de cohésion sociale et nationale.

Extrait de nouvelobs.com du : Inégalités à l’école : "Ciblons les aides sur les élèves en difficulté"

 

[...] Le témoignage :
"L’école est organisée depuis plusieurs année en classes de
cycle. Cela a été refusé pour la rentrée 2017 par le Dasen, dans le
cadre de la mise en place des CP à 12 élèves : hors de question que les
enfants de CP fassent partie de classes à trois niveaux, niveaux qui
constituent pourtant le cycle 2.

Nous avions aujourd’hui une réunion avec le Dasen qui s’est déplacé à
l’école à ce sujet. À l’issue d’échanges marqués à la fois d’une écoute
réelle de sa part et de menaces voilées, nous allons revenir à ce qui
était notre structure les années passées (anciens cycles : CP-CE1 d’un
côté, CE2-CM de l’autre, étant entendu que les CP-CE1 sont à 12). Ainsi,
pour nous, ça va : la cohérence de notre travail sur le long terme n’est
pas remise en cause (voire est reconnue) même si ces dernières semaines
ont été particulièrement éprouvantes et que la pression hiérarchique a
généré d’importantes tensions dans l’équipe (plusieurs interventions de
l’inspectrice, utilisation — pour ne pas employer un autre mot — de
certains parents, jusqu’à la venue du Dasen aujourd’hui, vous pouvez
imaginer).

En en discutant avec les collègues des écoles voisines, nous avons
appris que des équipes sont également en attente de "validation" de
leurs structures pour la prochaine rentrée (alors qu’il n’est pas
question de classes multi-âge ni même de se plaindre de la perte de leur
maître supplémentaire, nous n’en avons pas).

Cette histoire de CP à 12 semble présager d’inquiétants changements dans
notre métier. [...]

Extrait de questionsdeclasses.org du CP à 12 en REP+ : un progrès pédagogique ?

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