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Portrait d’une surnuméraire "plus de maîtres que de classes" en ZEP par la blogueuse de "L’école de Julie"

18 juin 2015

Dispositif clé dans la nouvelle politique ministérielle, qui a prévu d’en affecter 7 000 dans les classes d’ici 2017, les maitres surnuméraires (PDM) doivent permettre le développement de nouvelles pratiques pédagogiques de soutien aux élèves en difficulté dans la classe.
Mais qui sont ces nouveaux maitres ? Qu’observent-ils comme changements dans les pratiques pédagogiques ? Julie Meunier tient un blog bien connu des enseignants. Surnuméraire depuis 2013 elle montre comment son poste change l’ordinaire d’une école en zone prioritaire.

Depuis des années, Julie Meunier anime le blog de "l’Ecole de julie", un rendez-vous bien connu des enseignants. Depuis 2013, cette jeune enseignante de Migennes (89) est devenue maitresse surnuméraire , une nouvelle fonction devenue un des dispositifs phares de la refondation. "Ce dispositif, nouveau, repose sur l’affectation dans une école d’un maître supplémentaire", explique le site de l’Inspection académique de l’Yonne. "Cette dotation doit permettre la mise en place de nouvelles organisations pédagogiques, en priorité au sein même de la classe. Il s’agit, grâce à des situations pédagogiques diverses et adaptées, de mieux répondre aux difficultés rencontrées par les élèves et de les aider à effectuer leurs apprentissages fondamentaux, indispensables à une scolarité réussie". Les attentes mises dans ce dispositif sont importante. Qu’en est il en vrai ? Julie Meunier témoigne de ses deux années dans le dispositif.

Comment devient-on maitre surnuméraire ?
Dans mon école, Paul Verlaine à Migennes, une école Rep de 5 classes, nous avons développé un projet pour demander à bénéficier du dispositif. Et j’ai postulé pour ce poste. Après plusieurs entretiens avec plusieurs IEN dont l’inspecteur en charge du dispositif, ma candidature a été retenue.

Votre présence a-t-elle changé les pratiques pédagogiques dans l’école ?
On a vraiment changé notre façon de travailler à la fois dans la classe et comme équipe. Le projet qu’on a développé porte sur la production d’écrits et la résolution de problèmes. Voilà des domaines où par exemple on a appris à travailler de façon plus explicite. Il y a eu un changement total dans le fonctionnement de l’équipe. On parlait peu de pédagogie. Maintenant on en parle beaucoup plus. On discute des problèmes rencontrés en classe. Les échanges sont devenus plus factuels. On utilise pour cela des temps informels : le soir ou même pendant les vacances.

Un exemple de changement dans les pratiques ?
Prenons par exemple la production d’écrit. On a beaucoup lu ce qu’a écrit André Ouzoulias. On est allé voir aux Mureaux les pratiques des enseignants durant des vacances. C’est quelque chose qu’on n’aurait surement pas fait toutes seules. Depuis on a changé nos pratiques aussi bien en cycle 2 que 3. Par exemple on a beaucoup travaillé la vigilance orthographique. Ca a pris beaucoup plus d’importance.

Mais quelle est la place du professeur surnuméraire dans cette évolution ?
Il est un peu le fil rouge entre les classes. Quand on observe des difficultés en cm2 on peut maintenant les anticiper et enseigner autrement en ce1. Il permet d’avoir une vision plus globale des apprentissages qui est partagée avec l’équipe. Du coup on travaille beaucoup plus la prévention des difficultés. On n’attend plus que les difficultés apparaissent.

Comment organisez vous vos interventions ?
C’est évidemment un point qui se discute avec l’équipe pédagogique. On se fixe ensemble de grands axes de travail. Puis on prépare ensemble au moins les grands traits de mon intervention. Là il y a eu une autre évolution importante. Avant le PDM chacun travaillait isolément dans sa classe qui était close. Avec le PDM, tous les collègues ont appris à ouvrir leur classe. Ca a demandé un petit peu de temps pour accepter que quelqu’un d’autre entre dans sa classe en toute confiance.

Pour moi ça a été un vrai signe de reconnaissance professionnelle. Quand je travaille avec mes collègues je me sens reconnue professionnellement. En même temps, je suis passée d’un mi temps à trois quarts de temps comme maitresse surnuméraire.

Comment êtes vous aidée ?
Dans l’Yonne on a la chance d’avoir beaucoup de stages. On est piloté par un groupe d’appui qui délivre des temps de formation en regardant nos besoins. Le site internet de l’inspection académique est aussi très riche en documents pour réfléchir et développer le dispositif. Mais c’est l’école qui fabrique son projet.

Quel impact sur les élèves ?
On a l’impression qu’on fait plus et mieux. On note aussi plus d’appétence au travail chez les élèves. Ils nous semblent très investis dans leur travail. Mais c’est très difficile d’évaluer le résultat de notre travail. On voit de nets progrès. Mais peut on assurer qu’ils sont liés au dispositif ? C’est difficile. Nous on a l’impression de mieux travailler. Et c’est très valorisant !

Le blog de Julie

Le site de l’Yonne pour le dispositif

Extrait de cafepedagogique.net du 17.06.15 : Plus de maitre que de classes : Portrait

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