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Ecole obligatoire. Scolarisation des enfants roms roumains et bulgares à l’école élémentaire Marie Curie à Bobigny (93)
Vidéo, 18mn 06
Extrait de dailymotion.com : Ecole obligatoire. Scolarisation des enfants roms roumains et bulgares à Bobigny (93)
Scolarisation des enfants. Mode d’emploi. Ecole Marie Curie de Bobigny.
Vidéo 19mn 56
Extrait de dailymotion.com : Scolarisation des enfants. Mode d’emploi. Ecole marie Curie de Bobigny
Sous l’onglet "information" dans le lien du deuxième film, on trouve ce texte de Véronique Decker sur les difficultés de la scolarisation :
Il y a 5 barrières à franchir pour permettre une bonne scolarité à un enfant Rom
1. HABITATION
La première est la stabilité (même relative) de son habitation. Pour que les parents commencent à imaginer une scolarité, ils ne doivent pas craindre chaque jour d’être expulsés et d’être séparés des enfants au moment de l’expulsion s’ils sont à l’école.
2. INSCRIPTION
Ensuite ils doivent avoir les papiers (vaccinations, passeport, ....) et parfois les municipalités exigent des documents qu’ils ne peuvent fournir (certificat de domicile, quittance de loyer, ....)
3. ADMISSION
Après il faut trouver une école qui a de la place en UPE2A, qui accepte de les prendre sans l’aide d’un dispositif, qui applique avec détermination la loi qui dit que de 6 à 16 ans, tout enfant doit être à l’école, chaque jour et dès qu’il s’y présente avec une inscription.
4. MÉDIATION
Une fois les trois étapes franchies, tout reste difficile : les enfants sont non francophones et doivent apprendre la langue, leurs parents sont souvent analphabètes et ils doivent surmonter les difficultés de tous les enfants issus du quart monde, la fréquentation scolaire n’est pas régulière en raison des troubles de santé non soignés, des expulsions, du froid. Il faut que des médiations passent régulièrement sur les terrains pour veiller à la stabilité de la fréquentation.
4. BIENVEILLANCE
Pour finir, le racisme à l’encontre des Roms est très fort, et doit être combattu chez les enfants, les personnels, et les parents d’élèves. Les représentations préalables doivent être déconstruites et les familles doivent être accompagnées pour y participer. Il ne faut pas accepter des situations où les enfants sont laissés comme cancres au fond de la classe, et des formations devraient être organisées par l’Éducation nationale, avec les associations Roms, pour aider à la prise en charge en classe.
Il y a 5 conseils
1. UN ENFANT ROM C’EST D’ABORD UN ENFANT
Il a besoin de bien dormir, de bien manger, d’être habillé comme il faut. Comme les conditions d’habitation sont très précaires, il faut que l’école trouve des biais
– Montrer aux parents où sont les bains douches le plus proches (à paris, les bains douches sont gratuits)
– Emmener les enfants à la douche de l’école ou à la piscine chaque semaine
– Inscrire les enfants à la cantine
– solliciter le Secours populaire ou catholique pour récupérer quelques vêtements, afin qu’ils ne puissent pas être distingués des autres.
2. DANS LA CLASSE, IL N’EST PAS SEUL A AVOIR BESOIN DE DIFFÉRENTIATION
L’enfant doit pouvoir travailler même partiellement dans un niveau de classe où il n’est pas seul à avoir besoin de différenciation, lorsqu’il y a des temps supplémentaires, ou un enseignant disponible, il doit pouvoir être pris en petit groupe pour étayer et encourager ses progrès, même lorsqu’ils sont très faibles.
3. IL DOIT ÊTRE ENCOURAGE A PARTICIPER A DES PROJETS COLLECTIFS
Un réseau d’amicalité doit se construire progressivement, et il doit être accompagné pour être pris en compte dans les jeux de cour de récréation, dans la partie de foot, dans les jeux de marelle
. Il doit pouvoir bénéficier d’aide dans la classe venant des autres enfants, et être valorisé dans les activités où il participe à égalité avec les enfants de son âge (sport, bricolage, arts plastiques, maths parfois....). Il est utile de faire régulièrement une réunion de Conseil d’élèves en classe afin de permettre aux tensions et aux conflits de s’exprimer.
4 IL DOIT ÊTRE CHAQUE JOUR CONFRONTE A DES TÂCHES SCOLAIRES A LA HAUTEUR DE SES BESOINS
Tant pis si il a l’âge d’être en CM2 et qu’il ne sait pas lire. Il doit apprendre à lire. Inutile de le laisser au fond de la classe pendant qu’on fait le complément du nom ou la proposition relative.
Comme les autres, il devra comprendre les syllabes, les sons, le sens, les supports, ... Pour cela, avoir chaque jour un temps de travail individualisé est une aide. Le matériel Freinet (PEMF ou Odilon), qui n’indique pas le niveau de classe, et qui n’écrit pas les consignes permet une relative autonomie. La revue Jmag, qui explore les supports de l’écrit dans toutes les directions, et n’indique pas non plus de niveau, peut servir de support pour des activités de lecture et d’écriture.
5 LE TEMPS D’AIDE ET DE PRISE EN CHARGE DOIT POUVOIR ÊTRE AUGMENTE
Pour les enfants de la communauté Rom, comme pour certains autres enfants, le temps d’aide en UPE2A doit pouvoir être augmenté, et le décalage à la norme d’affectation en classe banale aussi.
Il vaut mieux mettre un élève d’âge CE2 en CP et qu’il apprenne à lire que de le laisser végéter au fond d’un CE2 où il ne comprend rien. Il faut prendre en compte dans le temps UPE2A les difficultés de fréquentation, un enfant qui est reparti deux mois en Roumanie doit pouvoir être repris en charge deux mois de plus. Il faut de la souplesse, car l’important, c’est de trouver une structure qui permette à l’enfant de progresser.
Les résultats d’une recherche sur le site OZP sur le mot "decker"