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La formation des enseignants doit prendre en compte une nouvelle dimension du métier : travailler en RRS, connaître "les publics" en difficulté (site Instit90)

22 juillet 2013

[...] Les nouveaux enseignants sont recrutés dans des milieux socio-culturo-économiques très éloignés de ceux de leurs élèves ...

Comme chacun d’entre nous, ils observent leur environnement professionnel à travers leurs filtres, leur représentation de ce qui doit se faire quand on est parent responsable...

Enfants de la classe moyenne, nos nouveaux enseignants ont souvent eu une enfance préservée, dans des milieux aisés, cultivés et ouverts sur le monde... Ils attendent des parents de leurs élèves, ce qu’ils ont reçu des leurs !

Ce n’est pas normal, ils n’ont jamais leurs affaires, comment feraient-ils pour apprendre ?
On sait jamais où ils dorment, ces enfants sont en danger...

Pleins de bonnes intentions, engagés et compétents, submergés par leurs affects, ces jeunes collègues sont prêts à faire des signalements tous azimuts ...Il faut faire quelque chose, tout de suite ! Au risque de rajouter du malheur sur du malheur !

S’agit-il de l’énergie de la jeunesse, d’une tendance à la précipitation, d’une inquiétude légitime (mais oui, il y parfois des questions à se poser !), d’une difficulté à supporter la frustration - après tout, ces jeunes sont de leur temps - ou simplement d’une difficulté à décrypter un monde qui leur est totalement étranger ?

Que peuvent-ils savoir des urgences d’une famille confrontée à ce qui est vital ? Logement, chauffage, nourriture, vêtements, ...

Comment pourraient-ils imaginer que pour ces familles, l’école n’est pas (encore) au coeur de leurs préoccupations ?

Et si, finalement, Aya et Louise ne faisaient que mettre en oeuvre une solidarité dont nous ne sommes plus capables ?

Prenons de la distance avec les évènements et les émotions, cherchons à comprendre, communiquons, et cessons d’attendre (d’exiger) de ces familles ce qu’elles ne peuvent, provisoirement, pas donner... Travaillons pour l’avenir, en maintenant une relation positive avec l’école.

Je sais, je sais... Plus facile à dire qu’à faire !

Alors ?

Pédagogie et didactique ne suffisent plus, mais tout s’apprend ! Espérons que la nouvelle formation prendra en compte cette nouvelle dimension du métier : travailler en RRS, connaître les "publics" en difficulté...

Extrait de instit90.ekablog.com du : Trop loin

 

Note du QdZ
Sur l’origine sociale des enseignants, sur leur "vocation", leur professionnalité, leur "mission", voir les nombreuses réflexions de François Dubet dans son interview à la Tribune du 05.05.13 : L"école est en péril

Extrait : "Les causes de cette mutation sont multiples : l’autorité de l’institution s’est épuisée, on ne croit plus avec la même innocence ni à la nation ni au progrès ni à la science, le mécanisme de promotion sociale des catégories des élites populaires vers l’enseignement a décliné au profit de classes moyennes qui se "recasent" dans l’appareil éducatif. Résultat, l’enseignant ne se sent plus empli du même devoir et des mêmes investissements à l’égard de la société. La vocation telle qu’elle se définissait n’est plus ; place à une conception professionnelle du métier : "on" ne donne plus sa vie à l’école, on n’exerce plus au nom de sa foi en la République, en revanche on recherche et on éprouve une satisfaction professionnelle. Or, dans ce contexte de mutation, on échoue à définir une "professionnalité enseignante". Et c’est là l’une des grandes manifestations de l’impuissance politique, incapable d’"aider" au passage de la vocation à la profession. C’est cette transformation que le métier d’enseignant doit accomplir."

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