Suite à l annonce de la prime de 1000 euros aux principaux et adjoints des collèges EP1 ,les coordonnateurs REP-RAR de Seine Saint Denis envoient un courrier à M De Robien.
Bobigny le 30 janvier 2007
A
Monsieur Gilles de ROBIEN
Ministre de l’Education nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
110 rue de Grenelle
75357 PARIS SP 07
Monsieur le Ministre,
Les missions générales du coordonnateur R.E.P en Seine St Denis (lettre de mission du 18 octobre 2006) sont :
• Assurer le suivi et l’évaluation des actions retenues dans le cadre des projets de réussite de chaque R.E.P.,
• Etablir des liaisons fonctionnelles entre les cycles et entre les deux degrés,
• Favoriser l’animation pédagogique des réseaux (en liaison avec les conseillers pédagogiques) et accompagner les équipes d’écoles et de collèges,
• Faire circuler l’information relative à l’éducation prioritaire en tant que correspondant local du C.A.R.E.P. (centre de ressources académique).
A cet effet, le coordonnateur doit élaborer et diffuser des documents de travail, instruire et suivre les dossiers, organiser des réunions institutionnelles, actualiser et suivre les liaisons avec les partenaires de l’Education nationale....
•Se rajoute pour certains d’entre nous la mission de "secrétaire du comité exécutif".
Lors de l’année scolaire 2005-06 le nouveau dispositif « Ambition Réussite ».s’est mis en place.Les coordonnateurs REP sont devenus coordonnateurs RAR et secrétaires des comités exécutifs EP1.
De nouvelles missions se sont donc rajoutées.
— Rédaction du Contrat Ambition Réussite qui devait être signé au plus tard à la mi-décembre 2006
— Statistiques et tableaux de bord à créer
— Tenue et organisation de réunions pour la mise en place de ce dispositif
— Tenue du comité exécutif toutes les six semaines (lettre du délégué à l’éducation prioritaire : copie du 04.01.07 : éléments de réponse sur le fonctionnement des RAR)
— Mise en place de projets et de collaborations étroites entre le premier et second degré.
— Recherche de nouveaux partenaires et parfois de nouveaux financeurs (FSE....)
— Aide à la mise en place du dispositif « Ecole Ouverte »
— Mise en place des PPRE
Sans oublier la mise en place du volet éducatif des Contrats Urbains de Cohésion Sociale, la collaboration à la mise en place des Programmes de Réussite Educative...
Pour certains d’entre nous, animations pédagogiques ou stages de liaison premier et second degrés...
Nos missions se sont accumulées et pourtant notre salaire reste le même.... Nous avons et continuons à dépasser très largement notre temps de travail.
Nous avons appris par la presse et les IEN que les principaux des collèges classée EP1 et leurs adjoints étaient bénéficiaires d’une prime de mille euros, annonce faite lors de la journée du 16 janvier 2007 à la Sorbonne, en présence du ministre de l’Education Nationale.
Nous sommes conscients du travail que ces personnels ont fourni mais il ne faudrait pas oublier que le travail effectué par les coordonnateurs RAR ont permis en temps et en heure la mise en place de ces dispositifs.
Nous, les 16 coordonnateurs RAR de la Seine-Saint-Denis, sommes très contrariés de ne pas être à notre tour valorisés !
En conséquence et au vu de l’alourdissement de nos tâches de travail, nous demandons avec l’appui des syndicats, d’obtenir avant juin 2007 :
— Une prime de 500 euros pour le travail effectué lors de l’année 05-06 pour la mise en place des différents dispositifs (RAR, Programme Réussite Educative, CUCS)
— 4 HSA fléchées sur la DHG des collèges EP1 (ligne budgétaire heures supplémentaires coordonnateur) pour tous les coordonnateurs de ces collèges.
Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien accorder à notre requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre attachement à une école au service des élèves.
Les coordonnateurs RAR de Seine Saint Denis
Si les professeurs avaient mis en place des cours de soutien pour les enfants en difficulté, il n’existerait pas ces structures payantes favorisant soit disant ceux qui payent des impots. Rare sont les profs qui travaillent 35 h et qu’on ne me parle pas des copies à corriger ou des cours à préparer parce que il faudrait aussi parler des formations pendant lesquelles nos gamins sont sans profs, des congés maladies (autorisés) sans contrôle etc..... La majorité des profs n’ont aucune conscience et c’est faire de la démagogie que de dire qu’ils ont la vie dure. Heureusement qu’ils en existent (espèce en voie de disparition) qui ont choisi ce métier non pas pour les vacances scolaires mais pour transmettre un savoir. Cela fait 16 ans que je suis représentante des parents d’élèves et j’ai fait plusieurs fédérations et depuis 16 ans, j’entends le même discours. Si les professeurs acceptaient de travailler autant que les autres, ils pourraient en plus chacun mettre en place 1 ou 2 h de cours de soutien et ça ferait peut être avancer les choses
On lit dans la circulaire de rentrée que "À la rentrée 2007, c’est l’ensemble des réseaux à publics prioritaires qui doivent sous l’autorité du recteur se constituer en réseau de réussite scolaire en s’inspirant de l’expérience des réseaux “ambition réussite”."
Est-ce à dire que bientôt on ne parlera plus officiellement de ZEP mais de RRS ?
C’est beaucoup moins stigmatisant que les Zones ... mais malheureusement pas facile à prononcer, au début du moins.
J’ai l’impression que déjà on ne parle plus d’EP1 ni d’EP2.
C’est peut-être une bonne chose de reconnaître par une prime de 1000 euros le travail supplémentaire des chefs d’établissements classés RAR...Je m’étrangle un peu en voyant qu’on a attribué la même prime à leurs adjoints, et toujours rien aux IEN...
Dans mon réseau, le chef d’établissemnt bénéficiait déjà d’une NBI au titre de l’éducation prioritaire, mais l’IEN n’a pas un centime. Cela n’aide pas à les motiver pour prendre leur place dans le dispositif.
Quant au coordo, comme d’habitude, il donne beaucoup et reçoit surtout... la gratitude !
Une coordo secrétaire de CE de RAR
Je suis directeur d’une école élémentaire dont l’effectif est plus important que celui du collège. Je fais partie du comité exécutif ambition réussite et je participe à ce titre aux différents projets. En ce qui me concerne point de prime mais une retenue sur salaire pour cause de grève administrative car notre statut n’a toujours pas évolué.
Merci Monsieur le Ministre, la grève dure depuis plus de dix ans et c’est la première fois qu’une telle mesure est prise. C’est très incitatif pour s’investir dans le réseau ambiton réussite.
Depuis plus de plus de vingt ans, nos ministres et leur équipe technique ré-inventent la politique des ZEP. Bien sûr qu’il doit y avoir une liaison école/famille, bien sûr que les études sont là pour aider les enfants qui chez eux n’ont pas de place pour travailler, bien sûr qu’il faut établir une cohésion entre les différentes politiques mises en oeuvre sur le terrain (éducation prioritaire/ politique de la ville), bien sûr...Mais tous ces axes ne relèvent pas de la baguette magique (elle existe parfois et est liée à la rencontre avec une personne ou une équipe), il faut enfin se pencher sur la formation des enseignants, des associations, des parents et de nos pilotes.
Ce qui me paraît certain c’est que dans les RAR ou les REP il faut d’abord réfléchir aux adaptations de l’Ecole aux élèves tels qu’ils sont pour leur donner le meilleur des pratiques. Donner le meilleur oblige les adultes responsables à être capables de théoriser en équipe à partir précisément de leurs pratiques professionnelles. Il serait aussi intéressant de revenir sur le mot équipe : enseignants bien sûr mais quelle place pour les parents, les associations...? Ne serait-il pas nécessaire de revenir aussi sur la formation des pilotes qui souvent ignorent ce qu’est une ZEP qu’ils doivent cependant animer ?
Jean Rioult, ex-pilote de ZEP.
Tout à fait !
La vrai solution, on le sait, c’est la mixité socio-professionnelle des quartiers qui débouchera sur une mixité sociale de l’école : le principe de la carte scolaire, quoi.
Je suis moi "cadre" de la fonction publique (enfin je ne sais pas si enseigner à la fac fait de moi un cadre, mais bon...)
J’ai 25 ans et j’ai malheureusement fait mon lycée dans le privé car le niveau scolaire était tel au pied de ma cité de la banlieue nord que je m’ennuyais et allais à d’autres occupations (peu recommandables) sans que cela se voit sur mes résultats. Peut-être est-ce passage dans le privé qui me vaut mon poste aujourd’hui, mais je regrette amèrement que mes camarades de jeu ne fussent pas ceux d’école. Aujourd’hui, plus encore que dans ma récente jeunesse, la première des notes est encore celle d’être né trop pauvre et la sanction d’être parqué entre gens de mêmes conditions souvent en ban-lieue. L’école aura beau crier à la ruine, la paupérisation d’une large partie de la société et l’enrichissement d’une infime créer une insécurité quasi "révolutionnaire" (embrasement des banlieues/ lutte générale contre la précarisation des plus fragiles (CPE)...//1789)
Des tours de logements HLM remplissent des établissement scolaires et l’on croit résoudre le problème en soignant des établissements à doses homéopathiques de budgets (ou de ravalements de façades et aujourd’hui de quotas) !
l’enjeu est de réinventer un logement sociale "intégré" aux logements classiques mixant réellement les classes sociales. Achetons un appartement par-ci par là dans des co-propriétés ou résidence diverses et faisons en des logements sociaux. La facture sera salée mais pas autant que celle d’une France qui se divise, qui se fuit, qui se ment.
Voilà de quoi résoudre l’échec scolaire et l’insécurité...
A bon entendeur...
Si ce petit bouquin avait été en vente en décembre, j’en aurais acheté quelques exemplaires pour offrir comme étrennes : c’est aussi agréable et nourrissant à dévorer que des chocolats fins.
Le début est très amusant et les propositions concrètes très sérieuses.
Pour l’OZP ce sera un ouvrage de référence.
AB
Bravo Alan/ oups pardon Mac Gyver !!
On m’a passé une K7 vidéo du reportage de France 5 et j’ai appris que tu étais professeur des écoles/ Mac Gyver, cela ne m’a pas étonné !! Tes élèves doivent t’adorer et toi, tu dois t’éclater au milieu de cette nature sauvage et de ces bambins !!!
Félicitations et bonne continuation !
Sandrine
Deux remarques pour un projet intéressant (mais je ne parle que des communes à population pauvre ou fragiles bien sûr, l’extension à toutes les communes serait une bêtise !)
:- /une somme symbolique -même minime- est indispensable pour la dignité des familles et des personnels de cantine.
:-o Ne jamais étendre ce projet aux maternelles, sinon cantines surchargées - et c’est grave à cet âge- et renforcement du sentiment des familles que l’école prend tout en charge : elles ont déjà trop souvent ce sentiment en ce qui concerne l’éducation de base des petits.
Qu’en pense la Fcpe ?
Voici encore beaucoup de fausses pistes et de poudre aux yeux. Les ZEP, les vraies, ne stabilisent pas leur personnel. les directeurs valsent, les enseignants tanguent, les IEN défilent. S’ils devaient être des établissements autonomes, avec des budgets, cela ne changerait rien. Les municipalités croulent sous les difficultés déjà et ne sauraient pas toujours gérer au mieux (du coup médiatique genre "cantine gratuite pour tout le monde", au "yaka’ genre yaka remettre tous les élèves en uniforme...)
Il y a lieu d’arrêter de faire moins, c’est à dire d’arrêter d’envoyer tous les débutants et les précaires, d’arrêter de supprimer les classes de deux ans, d’arrêter de faire baisser les budgets de projets, d’arrêter de faire remplir des papiers vides et creux (genre "projet de REP, contrat de réussite, contrat d’objectifs scolaires, projet de circonscription) qui permettent d’acceder à trente sous inutiles.
Il y a lieu d’arrêter de faire croire que 23 élèves par classe c’est Byzance lorsque la moitié d’entre eux vont mal.
Il y a lieu d’arrêter de penser que les primes ZEP de 100 euros par enseignant les convainquent de rester...
Il faut faire plus et pour moi,
c’est donner des moyens pour stabiliser les équipes, en donner suffisamment jusqu’à ce que .... les équipes restent.
C’est donner les moyens d’avoir des projets efficaces jusqu’à ce que....les résultats remontent.
C’est donner les moyens de faire baisser la violence, l’anomie et le désarroi jusqu’à ce que...les enseignants de l’établissement demandent des dérogations pour y mettre leurs enfants....
Evidemment, c’est couteux... Il faudra que les équipes réfléchissent et qu’elles aient beaucoup de temps de concertation. Il faudra que les budgets des écoles ZEP soient de véritables budgets... Il faudra un élan et pas de la paperasserie verbeuse.
Mais je viens de toucher 120 euros pour lutter contre l’échec scolaire dans une école de 300 élèves et j’hésite encore à en faire des pièces jaunes pour les jeter au visage de ceux qui n’ont pas honte de nous humilier par des aumônes déconcertantes. Je ne doute pas un seul instant que si nous étions un établissement autonome, les mêmes nous doteraient d’un budget aussi déplorable, sauf que comme je serai chef d’établissement, je n’aurai plus le droit de le dire en public.
Euh, non, comme j’aurai repris une classe pour ne pas me retrouver entre le marteau et l’enclume, je ne me soucierai plus des budgets, je serai retournée pour récupérer du carton dans l’entreprise de cartonnage de Noisy et des papiers à l’Imprimerie de Saint ouen, et du tissu au marché, et puis je tâcherai d’avoir quelques fichiers de travail d’occasion chez les bouquinistes...
Mais tout le temps que les enseignants passent, parce que les budgets élémentaires des bibliothèques, des dictionnaires, du matériel de base font défaut, tout ce temps perdu...
Quel dommage, tenez mon brave, voici 120 euros pour votre projet citoyenneté et 25 pour le projet jardinage.
Merci Monseigneur. Et si ces éminences de l’Institut Montaigne daignent venir, qu’ils viennent voir comment à Bobigny avec 6 IEN en 6 ans, 30 % de turn over chez les enseignants, on pourrait tenir des établissements autonomes et si surtout, ils daignaient venir nous montrer comment il faudrait faire, ce serait bien qu’ils viennent car cela pourrait nous faire rire un peu... Ce qui nous ferait le plus grand bien...
Véronique DECKER
En ce qui concerne les deux dernières propositions de lettre de mission, j’aimerais avoir des précisions sur le volume horaire du mi-temps de secrétaire ( 20 heures ou 50 heures ?).
Merci pour votre soutien, et la mise en ligne de cette information !
La pétition en ligne totalise presque 800 signatures en moins d’une semaine, celles sur papier qui nous ont été retournées sont à peu près au nombre de 350. Et ce n’est pas fini !
Les institutionnels commencent à bouger - nous avons quelques retours constructifs.
Cordialement,
Matthieu
assistant en communication & graphiste
PS : mise en ligne hier d’une version "50 signatures" de la pétition
je crois que les garçon et les filles n’ont pas la même évolution ni la même maturité au même âge c’est pour cela l ne faut pas que les deux sexes se réunissent . :-/ À
Je suis un peu étonné de ce que je lis en termes de tarifs. J’ai moi-même intégré Sciences-Po après avoir fait une prépa d’été privée et j’ai payé moins de mille euros cantine comprise pour trois semaines. C’était à Avignon, au lycée Saint-Joseph. Mais peut-être que seules les préparations parisiennes étaient recensées ? :-|
Pour preuve de ce que j’avance (et encore, ils ont augmenté cette année) : http://www.stjoavignon.com/iep/iep.swf
Et bon courage à ceux qui se présenteront pendant l’été 2007 ! :-D