Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Extrait de « Libération » du 11.10.07 : Un policier piège des parents d’élève en se faisant passer pour le CPE du collège
Des parents se sont rendus au collège de leur enfant sur convocation, croyaient-ils, du Conseiller principal d’éducation (CPE). Ils en sont repartis les menottes aux poignets.
Convoqués au téléphone par le Conseiller principal d’éducation (CPE) du collège de leur enfant, deux parents d’élèves se sont rendus dans l’établissement le mercredi 12 septembre après-midi, deux semaines après la rentrée. A leur arrivée au collège Utrillo, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, c’est l’incompréhension : aucun des trois CPE du collège ne leur a passé de coup de fil pour leur donner rendez-vous.
Le couple repart, quand des policiers en civil sortent d’une voiture et leur passent les menottes, direction le commissariat. Interpellé par l’un des CPE qui tente de s’interposer, l’un des policiers lui explique qu’il s’est effectivement fait passer pour le collège pour piéger les parents.
La principale de l’établissement, Brigitte Chevalet, contacte aussitôt le comissariat de l’arrondissement, où on lui assure que l’ordre n’émane pas de leurs services, et le rectorat, où le recteur se dit « scandalisé ». Insistant sur le fait que « cette histoire n’a rien à voir avec une question de sans-papiers, il ne faut pas qu’il y ait d’amalgame », elle se dit « très choquée par la méthode utilisée. Il s’agit clairement d’une usurpation d’identité. C’est un problème de déontologie profond, et qui peut tous nous concerner au quotidien. »
Selon le rectorat, la famille, de nationalité française, a été remise en liberté. A la préfecture de police de Paris, on indique qu’une enquête est en cours pour déterminer s’il y a eu faute professionnelle de la part des agents, des enquêteurs de la police judiciaire qui « soupçonnent la mère de trafic d’héroïne ».
Cordélia Bonal