Bilan des ZEP de l’Ile Maurice (Le Mauricien)

27 novembre 2004

Extrait du « Mauricien » du 26.11.04 : bilan des ZEP de l’Ile Maurice

Steve Obeegadoo, ministre de l’Éducation, s’est dit heureux que le projet de Zone d’éducation prioritaire (ZEP), lancé en 2002, " commence à rapporter ses premiers fruits ". Selon lui, le taux d’échec, l’absentéisme parmi les élèves reculent, alors que le partenariat entre les différents partenaires (personnel enseignant, l’école et la région) " se développe merveilleusement ".

Le ministre, qui s’adressait à tous les partenaires du projet de ZEP réunis à l’auditorium Octave Wiehe, Réduit, hier, a observé que " les parents ont confiance dans les institutions scolaires ancrées dans leurs régions ". Aucune autorité, affirme-t-il, n’a le droit moral de s’occuper uniquement des élèves qui travaillent bien. M. Obeegadoo a reconnu le travail qu’abattent les parents médiateurs et les Liaison Officers pour encourager les parents à envoyer leurs enfants à l’école. Il a à nouveau demandé aux ONG, aux travailleurs sociaux et aux firmes privées de se joindre à l’effort du gouvernement pour combattre l’échec scolaire.

Steve Obeegadoo a avoué que le récent rapport du directeur de l’Audit s’est montré très critique envers le projet de ZEP. " Au sein de mon ministère il y a des fonctionnaires très sérieux et responsables ; ils ont ouvert une enquête pour voir à qui incombe la responsabilité des failles découvertes. Si ena kikenn inn fane, nou pou azir ". Le public doit comprendre que ce projet est nouveau, dit-il. " Des erreurs et des difficultés, il y en aura ". Pour le ministre, la promotion de l’éducation et le combat contre la pauvreté sont étroitement liés. " Quand nous aidons un enfant à goûter à la réussite, nous lui ouvrons la voie à un bon avenir. La misère sera derrière lui ".

M. Obeegadoo a aussi évoqué l’adoption du texte de loi sur l’éducation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, voté mardi dernier à l’Assemblée nationale. Il y a quatre ans, 17 000 enfants étaient admis en Form I. Maintenant, l’État parvient à accueillir 21 000 élèves. Justifiant le 16-year schooling, le ministre a indiqué qu’environ 2 400 enfants ayant connu l’échec aux examens du Certificate of Primary Education se retrouvaient dans la rue, certains d’entre eux devenant une proie facile de la drogue. " Les dernières statistiques ont démontré qu’avec l’investissement dans le secteur éducatif, il n’y a plus que 900 enfants de 12 à 15 ans qui errent. Avec l’éducation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, nous ne verrons plus ce phénomène ".

Eshan Abdool Raman, responsable du projet de ZEP, a pour sa part soutenu que toutes les conditions nécessaires sont créées pour favoriser l’épanouissement de l’enfant tant au niveau intellectuel que physique. " Nous ne pouvons tout gagner d’un seul coup. Nous visons des small wins dans un premier temps ", dit-il. M. Raman ajoute avoir une énorme satisfaction en constatant que la distance entre l’école et la maison se rétrécit. " Au bout du compte, ce sont ces enfants qui en seront les grands bénéficiaires ".

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