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Le parcours professionnel et pédagogique d’une enseignante d’espagnol qui a été pendant un an principale adjointe d’un collège en éducation prioritaire

11 septembre 2017

Les portraits du jeudi, par Monique Royer
L’enseignement, ce vaste monde à explorer
Stéphanie Fizailne
9 septembre 2017

[...] Depuis ses débuts en 1998, elle travaille dans l’Académie de Dijon, à Chablis aujourd’hui. L’enseignement des langues, elle le pratique très vite, en incitant à la coopération, aux échanges, au sein de la classe avec un aménagement en îlots et avec d’autres cultures grâce à des projets via Edmodo, padlet.

«  Très vite, j’ai eu besoin d’élargir mes horizons, de sortir de la salle de classe où je me sentais à l’étroit  ». Elle a en charge, pour Canopé Dijon, la revue trimestrielle  TVLangues collège pendant quatre ans, pour laquelle elle sélectionne des journaux télévisés en espagnol et prépare des activités pédagogiques. Elle anime des formations sur l’enseignement des langues et le numérique. Elle collabore quelques années au site du Café pédagogique et couvre ainsi des conférences du CNESCO, des forums des enseignants innovants ou encore des journées «  Inversons la classe  ». Elle participe à un groupe Freinet, est coautrice d’un manuel scolaire. Elle navigue dans des univers différents et s’enrichit de leurs éclairages multiples.
Tissage et partage

De ses rencontres, elle tisse un réseau. Ses découvertes, elle les partage sur Twitter et s’ouvre ainsi à d’autres rencontres, d’autres découvertes pédagogiques. Elle prend l’habitude d’aller régulièrement à Paris pour assister à des conférences, participer à des événements sur la pédagogie. Elle engrange des idées pour créer des projets, renouveler sa manière de faire cours. Mais, «  j’avais de plus en plus de mal au quotidien, je me sentais à l’étroit au collège même si avec les élèves tout allait bien, j’ai ouvert tellement de portes avec eux  ». Elle revient d’une Université d’été à Santander et d’un colloque eTwinning à Madrid avec un projet d’échange avec Hong Kong et Santander, elle reçoit en échange de l’indifférence voire de l’incompréhension.

Elle songe à changer de métier, travailler autrement au sein de l’Éducation nationale. Elle tente la même année le concours de personnel de direction et le CAFFA (certificat d’aptitude aux fonctions de formateur académique). Elle échoue aux deux. Admissible au premier, elle se voit proposer un poste de principale-adjointe dans un collège de l’éducation prioritaire. A la rentrée 2016, elle apprend ce nouveau métier dans une équipe dont elle partage les approches, celles de la coopération, de l’ouverture culturelle, de la pédagogie de projet. «  Le métier était tel que je le pensais intéressant, cela donnait envie de vivre cette expérience.  »

Elle lance des initiatives, comme l’organisation d’un «  lab  » suite aux conseils de classe du premier trimestre où il était beaucoup question de bavardage. La séquence, organisée sur quarante-cinq minutes, prévoyait une partie où chacun déposait sur un post-it son problème ou sa question, puis des échanges d’idées, des propositions d’outils, pour amener à conclure par des solutions et des réponses.

Gestion du temps
Dans son quotidien professionnel, elle se retrouve rapidement confrontée à la gestion du temps, à ces heures qui s’allongent à force de sollicitations majoritairement constructives mais qui grignotent inexorablement les journées. «  C’était difficile d’accepter cela. Un cours, une journée de formation, on sait quand cela va se terminer. Là, non.  »

Elle apprécie le collège, les équipes. Alors, elle hésite en fin d’année puis finalement se décide à reprendre son métier d’enseignante.
Monique Royer

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du : L’enseignement, ce vaste monde à explorer. Stéphanie Fizailne

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