Bonjour,
Au delà des transformations des dispositifs, il reste beaucoup de travail pour appuyer ou aider les équipes pédagogiques dans leurs actions "ordinaires" mais aussi celles qui le sont moins.
Il y encore beaucoup de travail pour coordonner les actions auprès des enfants en difficulté "en synchronie et en diachronie". Le coordonnateur doit avoir une vision dans la durée, incarner si possible une continuité éducative, il doit aussi pouvoir maîtriser ce qui se passe "en temps réel" avec tous les acteurs éducatifs engagés et orienter là aussi si possible, le système d’action "éducatif" pour répondre au mieux aux difficultés des élèves et aux difficultés des enseignants.
Se pose toujours la question de la définition du rôle du coordonnateur, elle se fait souvent par défaut.
Je ne vais pas y répondre, je vous renvoie tout de même à la sociologie des organisations et le concept du "marginal sécant", c’est à dire d’un acteur "qui est partie prenante dans plusieurs systèmes d’action en relation les uns avec les autres et qui peut, de ce fait, jouer un rôle indispensable d’intermédiaire et d’interprète entre des logiques d’action différentes, voire contradictoires".
Je ne sais pas si tous les coordonnateurs sont des marginaux sécants mais je crois que ce concept peut nous aider à réfléchir sur la fonction du coordonnateur d’Éducation Prioritaire. Ce positionnement , plus ou moins abouti, est difficile à reconnaître/accepter par l’organisation d’origine (problème de pouvoir et de détention d’information "stratégique").
Celui qui est dans cette position doit toujours faire la preuve qu’on aura besoin de lui.
N’y voyez aucune prétention ! ..ceci peut nous aider à réfléchir au delà d’ailleurs du problème spécifique du coordonnateur
J’appuie !
Coordo passée par Rouen (mais pas par Metz, trop loin !), je partage totalement l’analyse en ajoutant que ce ne sont pas que les coordos qui sont touchés par la chasse aux sorcières de type "militants pédagogiques". Les nouveaux modes de recrutement et de non-formation des enseignants accélère la fin de la réflexion collective, de la notion de corps, l’envie de l’engagement militant. Et les coups portés au monde associatif (par l’ingérence de l’accompagnement éducatif ou la politique des HSE par exemple) vont dans le même sens.
A nous de laisser un maximum de traces pour que le futur s’inspire du meilleur le moment venu : l’histoire est bien un éternel recommencement ?
Le communiqué de l’IRDSU y faisant référence, voici le lien vers le texte de synthèse de la réflexion collective du RRS Colette de Saint-Priest sur la discrimination à l’école : La discrimination à l’école, de quoi parle-t-on ?
Outre une tentative de clarification des concepts, il se veut aussi une réflexion sur ce que pourrait être l’Education Prioritaire...
Bonjour
C’est dommage que ce débat sur les coordos ne soit pas plus visible.
J’ai été longtemps coordo, à une période où les coordos étaient choisis par les IA parmi les profs les plus convaincus de l’utilité des ZEP et les plus actifs pour les faire vivre. Aux assises nationales ZEP de Rouen en 1998, nous avions demandé que soit organisé un réseau national de coordos avec des formations continues. Cela s’est réalisé en 2001 avec un rassemblement et un stage national de formation des coordos à Metz (où l’OZP était présent). Cela devait être le premier stage d’une série continue chaque année.
A partir de 2002, la fonction de coordo s’est banalisée : pour mon dépatement au moins (mais je pense que ce fut général), les nouveaux coordos étaient des collègues qui prenaient ce poste comme ils en auraient pris un autre. C’était le souhait de l’IA : se débarrasser des militants pédagogiques. Mon successeur a été un collègue très gentil, intéressé par le fonctionnement administratif de la ZEP mais nullement conscient des enjeux sociaux des résultats scolaires locaux et des dynamiques partenariales à développer. Ses collègues coordos, petit à petit à petit, avaient le même profil. Les coordos du département et de l’académie sont devenus de bons gestionnaires, ce qui est utile mais insuffisant.
Je ne leur jette pas la pierre car nous-mêmes, coordos ancien style, nous avions souhaité, à Rouen et à Metz, que notre fonction se banalise parce que nos syndicats nous considéraient justement comme des militants ("Ils sont passionnés, c’est leur affaire, et ils ne sont que 0,001 % de nos adhérents"), tout comme l’administration pour qui nous étions corvéables à merci ("Ils sont passionnés, c’est leur affaire, et ils ne sont que 0,001 % de nos personnels"). Ce calcul s’est avéré néfaste dès lors que les IA ont profité du manque d’engagement d’une partie croissante des coordos pour affaiblir les ZEP.
J’aimerais que d’autres coordos ou anciens coordos appuient ou infirment cette analyse
Un ancien coordo de 1982 à 2002
Bonsoir à tous.
Comment peut-on imaginé être considéré de la sorte, aussi bien nous les enseignants, les parents et les élèves ?
C’est impressionnant comme la communication dans notre Ministère n’est pas quelque chose de bien maitrisée ! Enfin, presque, quand on voit la réussite de la dernière campagne de pub sur le recrutement des enseignants !
Est-ce qu’il serait possible qu’OZP se fasse le relais des réponses qui seront données par le Recteur à nos collègues de Genevilliers ?
Un enseignant de l’académie de Clermont-Ferrand.
Nous avons eu écho de cas de diminution de temps de service (passage de plein-temps à mi-temps ou moins) sur des postes de coordonnateur de réseau à la rentrée prochaine
dans l’académie d’Aix-Marseille ;
dans l’académie de Toulouse, où un poste de coordonnateur est réduit à 50% dans la zone particulièrement défavorisée du bassin de Decazeville-Aubin ;
Dans l’académie de Versailles, il semble qu’une règle soit suivie actuellement par le rectorat : le poste à plein temps de coordonnateur n’est réduit que dans le cas où il se libère (départ en retraite, mutation).
Dans ce cas, le poste de coordonnateur dans le RAR ou le RRS est réduit à un mi-temps, avec l’autre mi-temps devant élèves ou sur un autre poste de coordonnateur ailleurs.
Et chez vous ?
L’OZP
Oui, bien sûr, comme pour chaque rencontre OZP
http://www.ozp.fr/spip.php?rubrique2
cordialement
L’OZP
Bonjour,
Rencontre qui promet d’être très intéressante mais à laquelle je ne pourrai pas assister.
J’espère que vous publierez un compte-rendu !
Un professeur de collège de Chartres (Eure-et-Loir)
La ville de Nice est culottée ! beaucoup d’autres ville en France acueillent des écrivains en résidence qui interviennent dans les écoles et les hopitaux et cela depuis beaucoup plus longtemps que 2008.
F R G
Je suis assez frappée par la teneur des articles ou message qui traitent de la fin des RAR. Ce dispositif a de tout évidence donné des enthousiasmes profonds, comme rarement une réforme ne me semble en avoir apporté ces dernières années : Les liaisons réellement effectuées entre établissements, les pédagogies mises en cohérences, les ressources humaines explorées plus intensément, les relations partenariales posées plus près des élèves...
Bien sûr, tout n’a pas été ni rose, ni égal partout, mais c’est vraiment la lecture des différents textes qui m’étonne (sans me surprendre) dans leur "positive reconnaissance" vis à vis de ce dispositif.
Quel dommage que le Ministre n’ait pas accès à tous ces articles, tous ces comptes rendus, tous ces espaces de dialogue et d’échange ... il aurait su, et peut être pas tout bousculé en un Eclair !
Bonjour,
Effectivement, il n’y a peu de réactions, et surtout pas de réaction organisée des coordonnateurs (sauf erreur de ma part). Nous ne sommes pas organisés en réseau professionnel. Pourquoi ? ça serait intéressant d’y réfléchir et permettrait de comprendre pourquoi on oublie aussi facilement le "coordo". J’ai coutume de dire qu’il est plus reconnu "institutionnellement" à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’éducation nationale. En tout cas il est vrai qu’il reste un acteur "localisé" qui tire souvent sa légitimité de son enracinement et/ou de son engagement : proximité réelle avec ses collègues mais aussi avec les cadres locaux et distance relative avec l’appareil administratif. Bref le coordo, au bout de 20 ans ne rentre dans aucune case, au nom du fait sûrement que le dispositif était appelé à disparaître...
Certes l’OZP met en lumière l’éducation prioritaire et la "défend" en quelque sorte mais ne représente pas spécialement les coordos, chacun le sait. Peut être que la qualité de l’engagement des membres actifs de l’association a inhibé toute autre initiative dans ce domaine. Aujourd’hui en cette fin d’année les coordos sont en action avec des conditions de travail très diverses. Ils essaient de faire vivre ou de consolider l’action pédagogique et éducative sur leur terrain...cela explique aussi ce silence relatif.
(comme l’indique une collègue dans un autre commentaire)
Le système (é)clair s’organise autour du collège or il semble qu’une majorité de coordos restent issus du premier degré, voilà un élément explicatif de la disparition dans ce document "vademecum" qui - à ma connaissance - n’a pas de valeur "officielle".
L’éclair fera-t-il table rase de l’existant ?, de l’expérience avec les avancées et les limites ? et donc de la mémoire et de l’expertise des acteurs actuels de l’éducation prioritaire ?
Aucune naïveté de ma part, le concept éclair repose sur un management organisé autour de recrutements "durables" et profilés. Il s’appuie sur une mise en concurrence des personnels nourrie par la perspective d’avantages et de promesses diverses. Cette stabilité obtenue pour de mauvaises raisons ne garantit en rien qu’on évitera les malentendus (rapport aux élèves de milieu populaire, représentations par rapport aux familles mais aussi conceptions sur les apprentissages scolaires)
Il est vrai que le défi demeure : Comment améliorer/développer/qualifier les relations pédagogiques et éducatives dans les établissements et dans les réseaux avec ambition et réalisme ?... tout cela avec des femmes et des femmes et des hommes "ordinaires" et pas uniquement avec des militants ou avec des individualités animées par un plan de carrière
Il faut donc continuer à réfléchir pour faire évoluer les dispositifs et les moyens d’actions de l’éducation dite "prioritaire" pour améliorer la réussite scolaire de tous les élèves.
Merci à Paris d’oser citer clairement les "coordonnateurs de réseau" puisqu’il s’agit là tout de même de la plus grosse révolution du programme ECLAIR vu au travers de la lunette Education Prioritaire : la disparition totale du coordonnateur et la re-distribution de ses missions (lien péda- educ ; formation ....) à coup de bons vouloirs (décharges "si possible") ou de primes au mérite.
Et aucun, même sur ce site, ne semble réagir. Il est vrai qu’à cette période de l’année, ils sont en bilans pédagogiques et éducatifs, en accompagnement de fins de projets, de fêtes d’école, en montage de dossier financiers pour la rentrée, en réécriture des politiques de villes avec les partenaires, en décarcasse pour inventer de la formation disparue au plan institutionnel et même peut être en conception du projet ECLAIR pour leur réseau ...
Vous semblez mal connaître l’OZP et son site.
Un an avant la circulaire de rentrée 2011, en mai, juin et juillet 2010, à mesure que les déclarations ministérielles apportaient des précisions sur les contours de Clair, l’OZP a publié successivement trois communiqués critiques à l’égard du dispositif.
http://www.ozp.fr/spip.php?rubrique33
Après la publication de la circulaire le 22 juillet 2010, l’OZP a été le premier à réagir, le 3 août, en plein milieu des vacances d’été, pour dénoncer dans une longue analyse au titre explicite (« La circulaire Clair : une éducation prioritaire vidée de son contenu ? ») le risque de substitution de Clair à l’éducation prioritaire.
http://www.ozp.fr/IMG/pdf/commentaires_JPT_Clair__definitif_3.pdf
En espérant vous compter désormais plus souvent parmi nos lecteurs
Cordialement
L’OZP
Bonsoir,
Cela fait un moment que l’on se bat contre ces programmes CLAIR et ECLAIR ; on n’a pas attendu la circulaire de rentrée : quelques syndicats ont bien anticipé, comprenant bien que ces dispositifs remplaceraient les RAR... Mais vous, on croirait que vous tombez des nues !!!! Incroyable !
Ceci dit, mieux vaut tard que jamais :-)
« Quelle confiance peuvent encore avoir dans la parole ministérielle ceux qui ont travaillé à la réussite des RAR et ont réellement innové ? » dites-vous dans le communiqué de l’OZP. La lecture du vademecum ministériel sur le projet ECLAIR amène à se reposer la question. En effet, (malgré de nombreuses réserves et surtout les non-dits), on trouve beaucoup de bonnes choses dans ce texte, de celles qu’écriraient un ministère décidé à agir. Mais quand on le confronte à ce que vivent de nombreux acteurs de terrain, on a le sentiment d’être dans la « communication » ou même dans le mensonge à l’état pur ! Ils nous prennent nos mots, ils les vident de sens et ils s’en servent pour masquer les régressions qu’ils organisent dans la réalité.
La réalité quotidienne, ce sont les stages annulés massivement, faute de remplaçants, ce sont des réformes- le socle commun et l’approche par compétences- lancées sans formation et sans accompagnement, c’est le sabotage des cycles dans les écoles, ces ont des débutants ou des remplaçants affectés sur les postes de professer référent. Etc…Etc…
Il ne reste qu’à espérer qu’une fois encore l’engagement personnel d’un certain nombre d’enseignants et d’acteurs de terrain, avec aussi, parfois, l’appui de la hiérarchie ou de l’inspection, ne s’empare de l’outil et retrouve le sens de l’éducation prioritaire. F R G