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Le site de l’académie de Paris officialise la disparition du label "RAR" mais continue à mettre en valeur le rôle des 19 "coordonnateurs de réseau". Les réactions de deux coordos

18 juin 2011

La politique d’éducation prioritaire offre un cadre de cohérence pour l’ensemble des actions visant à renforcer l’efficacité des apprentissages et améliorer les réussites scolaires dans les écoles et les collèges les plus difficiles.

La carte de l’éducation prioritaire à Paris compte quatre ECLAIR (écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) et 33 RRS (réseaux de réussite scolaire).

La mission pour l’éducation prioritaire (MAEP) est chargée de promouvoir les différentes actions mises en œuvre en circonscription et en établissement dans le cadre de la politique nationale et académique, en lien avec les IA-DSDEN du premier et du second degré.

Sur le terrain, 19 coordonnateurs de réseau développent, impulsent, organisent et accompagnent les initiatives, les actions et les projets sous l’autorité de la MAEP et des pilotes des réseaux. Plusieurs coordonnateurs sont également chargés de missions transversales, liées à la politique de la Ville. La MAEP gère également le CAREP (centre de ressources pédagogiques).

Extrait de ac-paris.fr du 16.06.11 : Portail éducation prioritaire

 

La présentation d’Eclair sur le même portail : L’éducation prioritaire en bref

Rentrée 2010, le programme CLAIR (collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) est expérimenté dans 105 établissements : ceux rencontrant le plus de difficultés en matière de climat scolaire.

Rentrée scolaire 2011, désormais étendu aux écoles et élargi au RAR, le programme ECLAIR, se caractérise par :
 le recrutement des enseignants sur poste à profil ;
 l’affectation de préfets des études ;
 l’élaboration d’un projet pédagogique en même temps qu’éducatif ;
 un large recours aux expérimentations.

 

Note du QdZ :
Un test fait par l’OZP sur d’autres sites académiques "Education prioritarire" montre que l’académie de Paris semble la seule à avoir supprimé le label RAR.
Le site national "Education prioritaire", quant à lui, a mis à jour sa présentation d’Eclair mais s’en tient pour l’instant à une formulation moins directe : "Le programme ECLAIR est mis en œuvre dans 105 établissements depuis la rentrée scolaire 2010. Il sera étendu, à la rentrée 2011, à la plupart des écoles et des collèges des réseaux « ambition réussite »."
Voir la présentation d’Eclair sur le site "Education prioritaire

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8 Messages de forum

  • Afin d’apporter ma modeste contribution au débat, dans l’Académie du Nord tout cela ressemble très fort à la chronique d’une mort annoncée. Quand on lit le Vademecum ECLAIR qui vient de paraître, il me semble que soient complètement "oubliés" les coordonnateurs RAR.

    Entré en fonction à la rentrée 2008, j’ai exercé la première année à titre provisoire en RAR et RRS (deux mi-temps). Il n’y a pas eu de recrutement, ni d’entretien pour inscription sur la liste d’aptitude cette année scolaire là. Ce n’était déjà pas bon signe.
    Convaincu de l’importance de ma mission, j’ai risqué, en perdant l’avantage de mon poste en école que j’avais auparavant, de garder ma place de coordo. Là, chance inespérée, il y a eu des sessions d’entretien. Cela m’a permis d’obtenir, cette année, le poste à titre définitif et d’être un peu plus serein.

    Aujourd’hui, on ne parle plus de coordonnateur en ECLAIR ou RRS, de professeurs supplémentaires du premier degré en ECLAIR et pas plus de préfet des études en primaire et maternelle.

    Outre les situations personnelles, où va-ton dans l’éducation prioritaire ? Le "E" d’ ECLAIR n’est-il là que pour faire beau ? Il me donne l’impression d’avoir été ajouté artificiellement pour demander silence aux acteurs du premier degré.

    Faut-il véritablement attendre l’entrée au collège pour prendre enfin en compte les difficultés que rencontrent nos élèves ? Pour moi, c’est à contre sens de tout ce qui est logique ?

    L’entrée en ECLAIR nous pose bien plus de questions qu’elle nous apporte de réponses sur l’avenir de l’Education Prioritaire et la prise en charge des élèves en difficulté.

    Bien des raisons (valables) de se faire du souci pour l’avenir !!!!!

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  • Bonjour,

    Au delà des transformations des dispositifs, il reste beaucoup de travail pour appuyer ou aider les équipes pédagogiques dans leurs actions "ordinaires" mais aussi celles qui le sont moins.
    Il y encore beaucoup de travail pour coordonner les actions auprès des enfants en difficulté "en synchronie et en diachronie". Le coordonnateur doit avoir une vision dans la durée, incarner si possible une continuité éducative, il doit aussi pouvoir maîtriser ce qui se passe "en temps réel" avec tous les acteurs éducatifs engagés et orienter là aussi si possible, le système d’action "éducatif" pour répondre au mieux aux difficultés des élèves et aux difficultés des enseignants.

    Se pose toujours la question de la définition du rôle du coordonnateur, elle se fait souvent par défaut.
    Je ne vais pas y répondre, je vous renvoie tout de même à la sociologie des organisations et le concept du "marginal sécant", c’est à dire d’un acteur "qui est partie prenante dans plusieurs systèmes d’action en relation les uns avec les autres et qui peut, de ce fait, jouer un rôle indispensable d’intermédiaire et d’interprète entre des logiques d’action différentes, voire contradictoires".
    Je ne sais pas si tous les coordonnateurs sont des marginaux sécants mais je crois que ce concept peut nous aider à réfléchir sur la fonction du coordonnateur d’Éducation Prioritaire. Ce positionnement , plus ou moins abouti, est difficile à reconnaître/accepter par l’organisation d’origine (problème de pouvoir et de détention d’information "stratégique").

    Celui qui est dans cette position doit toujours faire la preuve qu’on aura besoin de lui.

    N’y voyez aucune prétention ! ..ceci peut nous aider à réfléchir au delà d’ailleurs du problème spécifique du coordonnateur

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  • J’appuie !
    Coordo passée par Rouen (mais pas par Metz, trop loin !), je partage totalement l’analyse en ajoutant que ce ne sont pas que les coordos qui sont touchés par la chasse aux sorcières de type "militants pédagogiques". Les nouveaux modes de recrutement et de non-formation des enseignants accélère la fin de la réflexion collective, de la notion de corps, l’envie de l’engagement militant. Et les coups portés au monde associatif (par l’ingérence de l’accompagnement éducatif ou la politique des HSE par exemple) vont dans le même sens.
    A nous de laisser un maximum de traces pour que le futur s’inspire du meilleur le moment venu : l’histoire est bien un éternel recommencement ?

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  • Bonjour

    C’est dommage que ce débat sur les coordos ne soit pas plus visible.

    J’ai été longtemps coordo, à une période où les coordos étaient choisis par les IA parmi les profs les plus convaincus de l’utilité des ZEP et les plus actifs pour les faire vivre. Aux assises nationales ZEP de Rouen en 1998, nous avions demandé que soit organisé un réseau national de coordos avec des formations continues. Cela s’est réalisé en 2001 avec un rassemblement et un stage national de formation des coordos à Metz (où l’OZP était présent). Cela devait être le premier stage d’une série continue chaque année.

    A partir de 2002, la fonction de coordo s’est banalisée : pour mon dépatement au moins (mais je pense que ce fut général), les nouveaux coordos étaient des collègues qui prenaient ce poste comme ils en auraient pris un autre. C’était le souhait de l’IA : se débarrasser des militants pédagogiques. Mon successeur a été un collègue très gentil, intéressé par le fonctionnement administratif de la ZEP mais nullement conscient des enjeux sociaux des résultats scolaires locaux et des dynamiques partenariales à développer. Ses collègues coordos, petit à petit à petit, avaient le même profil. Les coordos du département et de l’académie sont devenus de bons gestionnaires, ce qui est utile mais insuffisant.

    Je ne leur jette pas la pierre car nous-mêmes, coordos ancien style, nous avions souhaité, à Rouen et à Metz, que notre fonction se banalise parce que nos syndicats nous considéraient justement comme des militants ("Ils sont passionnés, c’est leur affaire, et ils ne sont que 0,001 % de nos adhérents"), tout comme l’administration pour qui nous étions corvéables à merci ("Ils sont passionnés, c’est leur affaire, et ils ne sont que 0,001 % de nos personnels"). Ce calcul s’est avéré néfaste dès lors que les IA ont profité du manque d’engagement d’une partie croissante des coordos pour affaiblir les ZEP.

    J’aimerais que d’autres coordos ou anciens coordos appuient ou infirment cette analyse

    Un ancien coordo de 1982 à 2002

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  • Nous avons eu écho de cas de diminution de temps de service (passage de plein-temps à mi-temps ou moins) sur des postes de coordonnateur de réseau à la rentrée prochaine

    dans l’académie d’Aix-Marseille ;

    dans l’académie de Toulouse, où un poste de coordonnateur est réduit à 50% dans la zone particulièrement défavorisée du bassin de Decazeville-Aubin ;

    http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/15/1106618-cransac-le-conseil-municipal-signe-une-motion-pour-defendre-la-zep.html

    Dans l’académie de Versailles, il semble qu’une règle soit suivie actuellement par le rectorat : le poste à plein temps de coordonnateur n’est réduit que dans le cas où il se libère (départ en retraite, mutation).

    Dans ce cas, le poste de coordonnateur dans le RAR ou le RRS est réduit à un mi-temps, avec l’autre mi-temps devant élèves ou sur un autre poste de coordonnateur ailleurs.

    Et chez vous ?

    L’OZP

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  • Bonjour,

    Effectivement, il n’y a peu de réactions, et surtout pas de réaction organisée des coordonnateurs (sauf erreur de ma part). Nous ne sommes pas organisés en réseau professionnel. Pourquoi ? ça serait intéressant d’y réfléchir et permettrait de comprendre pourquoi on oublie aussi facilement le "coordo". J’ai coutume de dire qu’il est plus reconnu "institutionnellement" à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’éducation nationale. En tout cas il est vrai qu’il reste un acteur "localisé" qui tire souvent sa légitimité de son enracinement et/ou de son engagement : proximité réelle avec ses collègues mais aussi avec les cadres locaux et distance relative avec l’appareil administratif. Bref le coordo, au bout de 20 ans ne rentre dans aucune case, au nom du fait sûrement que le dispositif était appelé à disparaître...

    Certes l’OZP met en lumière l’éducation prioritaire et la "défend" en quelque sorte mais ne représente pas spécialement les coordos, chacun le sait. Peut être que la qualité de l’engagement des membres actifs de l’association a inhibé toute autre initiative dans ce domaine. Aujourd’hui en cette fin d’année les coordos sont en action avec des conditions de travail très diverses. Ils essaient de faire vivre ou de consolider l’action pédagogique et éducative sur leur terrain...cela explique aussi ce silence relatif.
    (comme l’indique une collègue dans un autre commentaire)
    Le système (é)clair s’organise autour du collège or il semble qu’une majorité de coordos restent issus du premier degré, voilà un élément explicatif de la disparition dans ce document "vademecum" qui - à ma connaissance - n’a pas de valeur "officielle".

    L’éclair fera-t-il table rase de l’existant ?, de l’expérience avec les avancées et les limites ? et donc de la mémoire et de l’expertise des acteurs actuels de l’éducation prioritaire ?
    Aucune naïveté de ma part, le concept éclair repose sur un management organisé autour de recrutements "durables" et profilés. Il s’appuie sur une mise en concurrence des personnels nourrie par la perspective d’avantages et de promesses diverses. Cette stabilité obtenue pour de mauvaises raisons ne garantit en rien qu’on évitera les malentendus (rapport aux élèves de milieu populaire, représentations par rapport aux familles mais aussi conceptions sur les apprentissages scolaires)
    Il est vrai que le défi demeure : Comment améliorer/développer/qualifier les relations pédagogiques et éducatives dans les établissements et dans les réseaux avec ambition et réalisme ?... tout cela avec des femmes et des femmes et des hommes "ordinaires" et pas uniquement avec des militants ou avec des individualités animées par un plan de carrière
    Il faut donc continuer à réfléchir pour faire évoluer les dispositifs et les moyens d’actions de l’éducation dite "prioritaire" pour améliorer la réussite scolaire de tous les élèves.

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  • Merci à Paris d’oser citer clairement les "coordonnateurs de réseau" puisqu’il s’agit là tout de même de la plus grosse révolution du programme ECLAIR vu au travers de la lunette Education Prioritaire : la disparition totale du coordonnateur et la re-distribution de ses missions (lien péda- educ ; formation ....) à coup de bons vouloirs (décharges "si possible") ou de primes au mérite.
    Et aucun, même sur ce site, ne semble réagir. Il est vrai qu’à cette période de l’année, ils sont en bilans pédagogiques et éducatifs, en accompagnement de fins de projets, de fêtes d’école, en montage de dossier financiers pour la rentrée, en réécriture des politiques de villes avec les partenaires, en décarcasse pour inventer de la formation disparue au plan institutionnel et même peut être en conception du projet ECLAIR pour leur réseau ...

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