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Des fiches pour tout savoir sur l’éducation prioritaire
Les PEP IV (postes à exigences particulières de type IV) liés à la volonté de stabiliser des équipes éducatives sont un dispositif d’accueil des nouveaux enseignants qui sont nommés en éducation prioritaire.
Dès la création des zones d’éducation prioritaire, le Cresas préconise de favoriser le regroupement d’enseignants prêts à s’engager dans un travail d’équipe. Une vingtaine d’années plus tard, la note d’information n° 98-16 stipule :
« Enfin, la spécificité de la gestion des ressources humaines en ZEP est fréquemment demandée par l’encadrement. L’idée de volontariat et de postes à profil pour l’encadrement fait presque l’unanimité. »
C’est en 2001 que le dispositif PEP IV voit le jour. Il est mis en place dans les académies de Créteil, Paris et Versailles. L’objectif est de stabiliser les équipes dans des établissements qui connaissent un turn over trop important. Une centaine d’établissements sont choisis par les recteurs qui définissent les critères de classement PEP IV. Ainsi dans l’académie de Versailles, les critères retenus sont les suivants :
– les pourcentages de collègues de moins de 36 ans ;
– une stabilité dans le poste de moins de 3 ans ;
– le pourcentage de non titulaires.
Le dispositif s’applique uniquement aux sortants de l’IUFM. Il consiste en :
– un accueil des nouveaux collègues ;
– une formation spécifique en IUFM ;
– un tutorat assuré par un collègue intégré à l’établissement ; ce tutorat peut prendre la forme d’études de cas menées avec des conseillers d’éducation, des psychologues, d’autres collègues ;
– un accompagnement par un enseignant référent, de l’établissement, ou d’un établissement voisin ;
– une possibilité pour l’établissement d’utiliser la dotation horaire globale de manière à assouplir les modalités d’organisation des emplois du temps et à favoriser les temps de formation et de concertation au sein des équipes inclus dans le temps de service ;
– une bonification d’ancienneté qui permettra d’obtenir une mutation dans des délais plus rapides. [1]
Le dispositif concerne aussi les équipes de direction, même si les critères de barème sont moins nets.
Les PEPIV ont l’avantage de faire venir et de stabiliser dans certains établissements des professeurs qui n’auraient pas fait ce choix. En s’engageant pour un certain nombre d’années -d’une manière générale, pour cinq ans- ils tentent de trouver des solutions dans les situations difficiles. Par leur jeunesse, leur motivation et leur engagement, le regard que leur portent les élèves ainsi qu’à l’institution peut changer.
Par son "esprit mercenaire", le dispositif peut déclencher des tensions entre les enseignants : il permet d’accumuler des points pour l’obtention plus rapide d’une mutation mais il ne s’applique pas à tous les enseignants déjà en place dans l’établissement. Ce "contrat" n’a pas d’effet rétroactif et n’a pas été proposé à tout le monde, à investissement et conditions de travail identiques.
Depuis 2004, le dispositif PEP IV semble abandonné au profit du dispositif de l’affectation à caractère prioritaire justifiant une valorisation (APV.)
Le rapport rapport Anne Armand et Béatrice Gille relève l’importance d’une mutation prioritaire pour les enseignants : "Il faut pouvoir conserver aux enseignants qui enseignent dans les conditions les plus difficiles et les moins attractives la possibilité d’obtenir une mutation prioritaire dans des délais raisonnables. Seuls, le recteur et l’inspecteur d’académie peuvent déterminer, en fonction des caractéristiques du terrain, les établissements et les personnels qui pourraient en bénéficier." (p. 129)
Documents
La circulaire au BO du 07.06.2001
Guillaume, François-Régis. Les PEP IV (postes à exigences particulières de 4ème catégorie). Les rencontres de l’OZP, n°36, décembre 2002.
[1] A l’issue de quatre années effectuées, elle est de 450 points au mouvement intra académique, elle est de 600 points au mouvement inter académique à l’issue de cinq années.