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[Continuité pédagogique]
Réouverture des écoles, collèges, lycées : les points de vue de l’UNESCO, des psyEN (orientation), des personnels de santé, des enseignants du privé, d’EPS, les personnels de direction, la FCPE (en brèves)
La Commission sur l’avenir de l’éducation de l’UNESCO "appelle à une action concertée pour contrer l’aggravation des inégalités dues au COVID-19" alors que les fermetures d’établissements scolaires touchent plus de 90% des élèves dans le monde et que "des perturbations encore plus graves se profilent à l’horizon" du fait de la récession économique "qui se profile" et qui "aura probablement des conséquences dramatiques sur le financement de l’éducation" et sur "les moyens de subsistance des individus". Il faudra que "les engagements mondiaux en faveur de l’éducation (soient) maintenus et les ressources dirigées vers ceux qui auront été le plus durement touchés sur le plan social, économique et éducatif". La directrice générale, Audrey Azoulay, ajoute : "L’enseignement en ligne ne peut être la seule solution car il tend à exacerber des inégalités déjà existantes."
L’association des psychologues de l’Education nationale (2nd degré) indique qu’ils-elles "se sont organisé.e.s avec les moyens à leur disposition pour que les Centres et les Services académiques d’information et d’orientation (CIO et SAIO), poursuivent leurs missions de service public" malgré des moyens techniques qui ne sont pas "à la hauteur". Ils-elles "s’organisent dès à présent au sein des CIO pour envisager leurs actions lorsque les cours reprendront", de façon à "tenir compte des impacts de la pandémie".
Pour le SNIES, après le 11 mai, "l’accueil et le suivi des jeunes sera indispensable pour leur permettre de parler de leur vécu du confinement, de leurs angoisses face au virus, traverser le deuil des proches décédés..." et "toute la communauté scolaire (pourra) s’appuyer" sur les personnels infirmiers, qui sauront aussi jouer leur rôle de conseil en matière d’hygiène et de prise en charge des élèves et personnels symptomatiques. Leur syndicat UNSA rappelle le rôle qu’ils jouent actuellement "pour maintenir le lien avec les jeunes scolarisés, prévenir le décrochage ou pour rejoindre "des équipes de soins dans les centres Covid-19, ou pour renforcer les EHPAD".
Le syndicat UNSA des médecins scolaires se demande si Jean-Michel Banquer se souviendra des professionnels de santé de l’éducation nationale après l’épidémie : "Le nouveau report du groupe de travail sur (...) l’organisation des soins et des urgences (...) démontre malheureusement, une fois encore, que les professionnels de santé ne sont pas la priorité du ministère de l’Éducation nationale, alors qu’ils seront très sollicités au moment de la sortie du confinement."
Le SPELC "comprend que l’activité pédagogique soit une priorité pour la nation", mais le syndicat de l’enseignement libre catholique ajoute que "le retour dans les établissements (...) soulève une inquiétude légitime" et il craint "un retour à l’école dans des conditions inacceptables". Il rappelle au ministre "qu’il a l’obligation d’assurer la sécurité de tous les personnels" et il "ne cédera pas sur ce point".
Le SNEP prévient, "il ne peut y avoir de reprise du travail sans que toutes les conditions de sécurité sanitaire ne soient réunies". Le syndicat FSU des enseignants d’EPS évoque les spécificités de l’éducation physique et sportive : espaces, contacts, matériel, vestiaires … Il estime indispensable que les CHSCT soient "consultés, donnent leur avis et proposent des protocoles".
Le SNPDEN demande pour sa part "des garanties sur des conditions assurées de protections sanitaires tant pour les élèves que pour les adultes", ainsi qu’ "un temps de réflexion partagée sur les objectifs, les priorités et les modalités envisageables de reprise des établissements en fonction de la progressivité des retours", "des formats d’accueil souples, planifiables et adaptables aux spécificités particulières des (établissements)". Le syndicat UNSA des personnels de direction ajoute qu’ils "seront en première ligne pour gérer de manière responsable cette reprise comme ses conséquences".
Pour leur part, les parents de la FCPE s’interrogent sur "la faisabilité" de la reprise, "eu égard notamment à l’état du bâti scolaire et des sanitaires en particulier". Ceux-ci doivent être "en état de marche", avec savons et serviettes, tandis que les horaires des récréations doivent être décalés, les cours étalés "sur 5 à 6 jours pour permettre les petits effectifs"... La fédération ajoute que "la continuité éducative a démontré que l’Ecole ne pouvait pas se passer de la co-éducation" : les parents doivent être "activement représentés dans les groupes de travail" qui vont mettre au point sous 15 jours "une feuille de route".