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Séminaire OZP nov. 2019. Conclusion, par Marc Douaire

3 décembre 2019

Conclusion du séminaire OZP du 30 novembre 2019

1- Quel avenir pour l’éducation prioritaire ?
Le ministre a annoncé qu’il se donnait du temps avant de réformer l’éducation prioritaire mais sa volonté exprimée à plusieurs reprises est bien de « changer de logiciel » :
  du côté de la politique éducative en réduisant l’éducation prioritaire à la question des dédoublements en classe de CP, CE1 et GS d’école maternelle
  du côté de la géographie prioritaire, en déclarant adapter la carte de l’éducation prioritaire à la prise en compte des 70% d’élèves des catégories populaires qui seraient accueillis en dehors des REP. C’est oublier que les difficultés des écoles et collèges de certains territoires ne sont pas corrélées avec la proportion d’enfants des classes populaires ( ce qui sous-entendrait que l’école ordinaire de la république ne saurait les prendre en charge) mais par la concentration dans ces territoires de familles en grande précarité.
  Enfin, il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2011 le ministre Chatel et son bras droit J.-M. Blanquer avaient refusé de prendre en compte l’évaluation des RAR conduite par leurs propres services pour tenter de lancer le dispositif ECLAIR qui remettait en cause la politique d’éducation prioritaire.

2- Ce qui ressort principalement de l’enquête :
  L’éducation prioritaire s’inscrit dans une histoire, celle de la lutte contre les inégalités sociales. Comme telle, elle subit les contrecoups des discontinuités du pilotage politique national et pourtant la lecture des réponses à l’enquête souligne combien l’éducation prioritaire est vivante.
  Il existe partout des éléments positifs des effets de la refondation de la part des acteurs mis en valeur en particulier en ce qui concerne la centration sur l’action pédagogique, le développement des cycles, notamment le cycle3 école/collège, le travail collectif, les relations avec les parents d’élèves et le projet de réseau.
  A l’évidence, la grande majorité des réponses provient de professionnels qui réfléchissent et s’approprient des démarches collectives. Une professionnalité de réseau est en cours de construction.
  Si une très grande hétérogénéité des réponses concernant les acquis apparait, elle s’inscrit dans une affirmation forte d’un désir d’équipe et la volonté de travailler collectivement.
  Par contre, l’homogénéité des réponses concernant les principaux obstacles est évidente :
o la question du temps qui revient dans toutes les réponses comme un obstacle majeur à la bonne mise en œuvre des projets ;
o la formation. Ce qui est attendu c’est une formation à l’initiative des acteurs du réseau, prenant en compte leurs besoins ;
o le rapport avec les familles considéré à la fois comme un obstacle et comme un levier (ce qui revient souvent : « on ne sait pas en faire des partenaires ») ;
o les interrogations sur le pilotage local et national : les contrecoups sur le terrain d’une politique nationale trop discontinue mais également des pilotages départementaux, académiques et nationaux apparaissant trop lointains et déconnectés des réalités locales.
  S’emparer des obstacles pour en faire des leviers  : les principaux effets agissant sur le travail engagé par les réseaux sont les suivants :
o l’effet structures : ex : changements fréquents des pilotes, PDMQDC supprimé brutalement, problèmes de remplacements, mauvaise gestion des ressources humaines…, bref, tout ce qui échappe au pouvoir des acteurs de terrain ;
o l’effet formation : faire de la formation une politique de réseau ;
o l’effet mobilisation collective professionnelle : la refondation a fait émerger une conscience collective de responsabilisation dans la réussite des projets engagés localement.
  Des acquis encore fragiles qu’il faut consolider : en particulier comment mieux faire réseau d’une part en prenant en compte les différences de cultures professionnelles entre les deux degrés pour faire émerger une culture commune et d’autre part en améliorant le pilotage du réseau

3- Perspectives de travail :
  A l’issue de cette journée, publication sur le site de l’OZP de l’ensemble des interventions et des débats.
  En février 2020, publication du document final présentant l’enquête, les synthèses des 6 axes et l’analyse générale concernant les acquis, les obstacles, les leviers.
  Poursuite du travail sur des questions majeures : pilotages, formation, collectif professionnel, lors de la journée nationale OZP samedi 16 mai 2020.
  Politique de dédoublements et ses effets : Rencontre OZP, mercredi 5 février 2020 avec la DEPP.

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