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- Enseignement professionnel : - Un communiqué du Snuep-Fsu - Gérer l’échec scolaire des milieux populaires (Vincent Troger, le Monde) - Peut-on vraiment parler d’un essor de l’apprentissage ? (ToutEduc) - La culture en lycée professionnel

26 septembre 2019

Le SNUEP-FSU reçu par le DGESCO – 30 septembre 2019

Reçu au ministère, le SNUEP-FSU a défendu l’intérêt des personnels et des élèves de la voie professionnelle

Le SNUEP-FSU a été reçu en audience le lundi 30 septembre par le directeur général de l’enseignement scolaire sur les sujets spécifiques de la voie professionnelle, les conditions de travail de ses personnels et les parcours scolaires de ses élèves.

Le SNUEP-FSU s’est opposé fermement au projet du ministère qui veut généraliser l’acquisition de blocs de compétences pour la formation initiale des jeunes – ce qui consisterait à créer un niveau infra-CAP. S’il persiste, le ministère prendrait la lourde responsabilité de fragiliser encore plus les parcours scolaires de nombreux jeunes qui pourraient penser qu’un bloc professionnel leur suffirait à s’insérer dans un métier. Cela confirmerait de nouveau la déconsidération du ministre pour l’enseignement général. Le décrochage scolaire s’en trouverait très vite aggravé. À terme c’est la possibilité d’activer les leviers de la formation continue qui s’éloigne toujours plus pour tous ces jeunes.
Il s’agit ici et encore d’un véritable mépris pour tous les personnels qui s’investissent au quotidien pour dispenser une formation globale et équilibrée afin que tous les jeunes acquièrent un premier et vrai niveau de qualification par un diplôme reconnu par les conventions collectives. Le SNUEP-FSU demande purement et simplement l’abandon de ce texte qui doit être présenté lors du conseil supérieur de l’éducation du 8 octobre.

Sur les discussions à venir concernant les nouvelles modalités d’évaluation du baccalauréat professionnel, le SNUEP-FSU a demandé le retour à des épreuves ponctuelles terminales, rappelant qu’il est inconcevable que les CCF, fortement discrédités pour le baccalauréat général et technologique et donc non retenus, soient maintenus dans la voie professionnelle. On ne peut pas d’un côté évoquer l’équité entre les voies du lycée et laisser perdurer pareille injustice. Et dans le même registre, au delà des mesures générales, le SNUEP-FSU a demandé une mesure salariale urgente : tous les personnels qui exercent dans les lycées professionnels et qui ont en charge des classes à examen doivent bénéficier de la pondération accordée aux personnels des autres voies du lycée.

Concernant la réforme en cours, le SNUEP-FSU a rappelé l’alerte sociale qu’il a déposé au CHSCT ministériel le 5 septembre qui, à la majorité des votant·es, confirme que les dispositifs de la réforme vont avoir de lourdes conséquences sur la santé physique, mentale et sociale des personnels. Pour le SNUEP-FSU ajouter à cette situation, déjà très tendue dans les établissements, des unités de formation par apprentissage où les personnels devront gérer, en plus de leurs élèves, des apprenti·es en entrée et sortie permanente, des visites sur leur lieux de travail, des emplois du temps et des certifications décalés… relève d’une irresponsabilité totale !
La question des programmes élaborés dans la précipitation, sans réelle concertation avec les personnels et le manque de temps dédiés pour les appliquer a été aussi dénoncée.

L’ensemble de cette réforme comme toutes les mesures qui se mettent en place constituent une attaque forte contre la voie professionnelle, les personnels et les jeunes.
Le SNUEP-FSU appelle tous les personnels à remplir l’enquête intersyndicale sur les conditions de travail (à retrouver en ligne sur snuep.fr) et à se réunir dans les établissements, en assemblée générale, en stage… afin d’envisager des perspectives d’actions.
Le SNUEP-FSU s’engage, avec les collègues, à créer les conditions d’une mobilisation massive pour mettre un coup d’arrêt à cette réforme.

Paris, le 1er octobre 2019

Extrait de snuep.fr du 01.10.19

 

  « La revalorisation de l’enseignement professionnel est un éternel recommencement » Tribune

Vincent Troger
Maître de conférences en sciences de l’éducation

Les réformes de l’enseignement professionnel se suivent et se ressemblent parce qu’elles « ne s’inscrivent dans aucun projet politique clairement formulé » selon le maître de conférences en sciences de l’éducation Vincent Troger.

(...) Les élèves étaient tous, comme aujourd’hui, d’origine populaire. Mais ils trouvaient immédiatement du travail à la sortie de l’école, avec des salaires garantis par les conventions collectives et des chances non négligeables de promotion interne dans les entreprises.

(...) En définitive, beaucoup de décideurs sont porteurs de la même vision réductrice de l’enseignement professionnel qui leur apparaît essentiellement comme la variable d’ajustement du système éducatif : il permet de gérer l’échec scolaire à la sortie du collège en répondant plus ou moins aux demandes des employeurs. Il est de ce point de vue significatif que Jean-Michel Blanquer ait tenu les lycées professionnels à l’écart de sa réforme du lycée. Il n’est en effet pas envisagé que des enseignements des lycées professionnels soient offerts comme option du nouveau bac.

Extrait de lemonde.fr du 24.09.19

 

 Peut-on vraiment parler d’un essor de l’apprentissage ?

Le ministère du travail et celui de l’éducation nationale se sont félicités de la hausse du nombre de jeunes en apprentissage. ToutEduc a demandé à des établissements ce qu’il en était sur le terrain, dans ce contexte mouvant lié à la réforme.

Du côté des Apprentis d’Auteuil, Martine Saint-Dizier, en charge de l’évolution de la formation professionnelle de ce réseau, observe bien "une hausse des effectifs" mais ajoute aussitôt que "les chiffres ne sont pas stabilisés". Il est en effet impossible de connaître les effectifs de jeunes dès le mois de septembre puisque certains ont commencé la formation sans pour autant avoir un contrat avec une entreprise, donc sans pouvoir être comptabilisés comme apprentis. La collecte des chiffres est de plus problématique pour les nombreux CFA qui fonctionnent en réseaux au niveau national, tels les Compagnons du Tour de France ou les Apprentis d’Auteuil, "il est difficile de récupérer toutes les statistiques de tous nos centres de formation dès la rentrée effectuée", comme le souligne Martine Saint-Dizier.

Les derniers chiffres officiels de la DARES datent de mai 2019 (ici). Ils ne prennent donc pas en compte ceux de cette rentrée. Tout en restant éloigné de l’objectif des 500 000 apprentis envisagé depuis quelques années, ces chiffres montraient clairement l’attraction de l’apprentissage : "Entre juin 2018 et mai 2019, ce sont 321 000 contrats publics et privés qui ont été enregistrés, soit un effectif en hausse de 4,7 % par rapport à la même période de 2018 (307 000)."

Le GARAC (Ecole nationale des professions de l’Automobile) qui offre des formations du CAP à l’ingénierie, est en capacité de fournir des chiffres très clairs et très analysés. Catherine Rajalu, directrice de la communication de l’établissement, parle d’une progression de l’apprentissage : "entre 2013 et 2018, nous avons eu une augmentation de nos effectifs", une donnée à relativiser étant donné qu’ "en 2013, nous étions dans un creux de recrutement lié à la démographie." En 2018, "on a remonté et on a rattrapé notre retard. En trois rentrées, nous avons connu une évolution de 12,41% de nos effectifs. Cela correspond à 15,8% en CFA et à 3,8% en enseignement professionnel scolaire." Pour 2019, Catherine Rajalu donne le chiffre de 3,28 % d’augmentation des effectifs en apprentissage, mais il s’agit première évaluation.

Le GARAC offre également des formations sous statut scolaire. "Certains jeunes sont faits pour l’apprentissage pour des raisons financières ou pour des envies réelles d’apprendre sur le tas. Ce n’est pas le cas de tous. Les jeunes qui s’engagent dans la voie professionnelle sous statut scolaire ont besoin d’un cadre. Nous le leur fournissons. Et nous avons à peu près le même niveau d’insertion professionnelle en scolaire ou en apprentissage. Nous sommes un peu une exception."

Les CFA jouent sur différents moyens pour attirer les jeunes. Le GARAC joue sur la différenciation des voies professionnelles, les Apprentis d’Auteuil sur l’accompagnement individualisé de jeunes en difficulté, en situation de handicap, issus de la ruralité ou des quartiers défavorisés. En Ile de France, les jeunes bénéficient des programmes dits "passerelles" pour accéder à un contrat d’apprentissage. C’est ce cas avec le CERFAL, un CFA régional multiprofessionnel issu de l’enseignement catholique qui "met en place des actions pour les jeunes qui commencent une formation en apprentissage sans contrat". Selon le vice-président, Eric Bonsch, "le but est de leur donner les outils nécessaires et les accompagner dans leur recherche afin qu’ils trouvent un contrat dans les délais impartis".

La mise en oeuvre disposition de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" qui prévoit la possibilité de faire des rentrées tout au long de l’année ne semble pas être à l’ordre du jour, étant donné les difficultés qu’elle entraîne, notamment pour trouver des entreprises prêtes à signer des contrats d’apprentissage. Pour leur part, les CFA "traditionnels" subissent la concurrence des CFA créés par de grandes entreprises : Les jeunes qu’ils accueillent ont presque automatiquement un contrat puisqu’ils sont dans des établissements correspondant à des métiers dits en tension. C’est notamment le cas du CFA créé par Adecco, Accor, Korian et Sodexo pour les métiers de la cuisine et de la restauration collective.

Mais les CFA ont, outre leurs effectifs, une autre préoccupation, la réforme de la taxe d’apprentissage et des OPCA devenus OPCO (opérateurs de compétences).

Extrait de touteduc.fr du 24.09.19

 

De la culture en lycée professionnel

" À l’heure des nouveaux programmes et de la diminution des horaires disciplinaires, en lettres et en histoire-géographie notamment, il est plus que jamais nécessaire de s’interroger sur la notion de culture à l’École et au lycée professionnel en particulier ainsi que sur les enjeux de nos disciplines. Que représente la culture aux yeux de nos élèves ? Que mettent-ils derrière ce terme ? Quel est l’intérêt du cours de français ?" Florence Guittard pose de bonnes questions dans le dernier numéro d’Interlignes, la revue des PLP Lettres histoire de l’académie de Versailles. Ce numéro, coordonné par Françoise Bollengier et Françoise Girod, est tout simplement brillant.

Interlignes, n° 49

Extrait de cafepedagogique.net du 26.09.19

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