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Extrait de « Libération » du 17.11.05 : Emballage
Nul ne peut reprocher à quelqu’un en train de se noyer dans les rapides de s’accrocher à la première branche qui passe. C’est l’utilité, ces jours-ci, du « service civil ». Personne ne sait très bien de quoi il s’agit, ni comment ça peut marcher, et encore moins combien ça coûte, mais presque tout le monde semble croire que c’est un bon remède au mal des banlieues.
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Il ne fait pourtant pas de doute que tout ce qui relève de la « deuxième chance » est bon à prendre. L’échec scolaire est particulièrement pénalisant dans un système tout entier bâti sur la réussite scolaire initiale et qui ne s’est jamais beaucoup intéressé aux roues de secours. Chacune des administrations et beaucoup de corps de métier peuvent imaginer des passerelles qui favoriseront, après une formation, l’embauche de jeunes issus de l’immigration. Cela pourrait permettre de corriger le déficit de la fonction publique en personnels d’ascendance africaine ou maghrébine. Même l’armée, grâce à ses ressources héroïques de boy-scoutisme, peut s’enrôler. Le risque, avec l’histoire du « service civil », c’est de diluer les efforts. Et d’oublier que le service public (et civil) de l’Education nationale ne s’est toujours pas donné les moyens de réussir l’expérience des ZEP.
Gérard Dupuy