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Les effets de la "mallette des parents" et l’implication des parents de milieu populaire vus par différents chercheurs : le dossier d’une journaliste indépendante

16 décembre 2014

Un dossier d’Aude Lorriaux, journaliste indépendante

[...] Le dispositif a d’abord été testé en 2008 dans une quarantaine de collèges puis étendu en 2010 à environ 1300 établissements, la plupart labellisés ÉCLAIR (Pour « écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite », soit des établissements situés en zone difficile et bénéficiant de plus de moyens d’actions). Il est aussi testé pour les classes de 3e et de CP.

[...] Est-ce que ça marche ? Selon l’Ecole d’économie de Paris, une fondation qui a évalué le programme, la réponse est oui

[...] Si tout le monde s’accorde sur les résultats, certains soulignent les limites de la Mallette. Un des points faibles notamment réside dans la participation.

[...] La Mallette touche-t-elle, dès lors, les parents qui en auraient le plus besoin ? « Il y a tout un continent de parents invisibles qui ne rentrent pas dans ces dispositifs », regrette Pierre Périer, sociologue en sciences de l’éducation à l’université Rennes II.
Le chercheur souligne par ailleurs les effets pervers que peut induire un tel système. Mélanger sphère scolaire et sphère éducative présente ainsi le risque de brouiller les rôles, avec pour effet que les parents se sentent jugés.

[...] Plus fondamentalement, sans contester les résultats bénéfiques de ces réunions, c’est la démarche qui gêne certains chercheurs. Car il y aurait, sous-jacente à la Mallette des parents, l’idée que les familles, notamment au sein des classes populaires, ne s’impliqueraient pas assez dans la scolarité de leurs enfants. Or cette idée de parents « démissionnaires » serait tout bonnement… fausse, comme le montre une étude de l’INSEE publiée en décembre 2004.

Selon cette analyse, réalisée par Marie Gouyon, plus de 90% des parents –surtout les mères– aident leurs enfants et les classes populaires y passent même plus de temps. Cette aide diminue ensuite en effet plus tard dans la scolarité, mais elle ne serait pas liée à un manque d’implication : l’origine de ce désinvestissement subi et accepté faute de mieux s’expliquerait par un sentiment d’incompétence. Les parents seraient « désemparés » plutôt que « démissionnaires ».

[...] Comment des parents qui ne comprennent plus le contenu des cours de leurs enfants peuvent-ils se rendre utiles ? Faut-il simplement les inciter à s’impliquer plus ? Une telle injonction pourrait s’avérer contre-productive, selon Séverine Kakpo, maîtresse de Conférences à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, car on risque fort de les voir prescrire trop de devoirs et de renforcer des « malentendus déjà constitués » dans l’apprentissage [...]

Extrait de slate.fr du 15.12.14 : L’école veut aider les familles à aider leurs enfants

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