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En janvier dernier, le ministère de l’Education nationale présentait son plan de refondation de l’éducation prioritaire. Mathieu Logothetis, professeur d’histoire géographie à La Courneuve et responsable Snes-FSU du 93, fait le point sur la situation en Seine-Saint-Denis.
Vincent Peillon a annoncé la mise en place du système REP+ dans le cadre de sa réforme de l’éducation prioritaire. Qu’est-ce que cela change pour vous ?
Pas grand-chose. Il s’agit d’un nouveau statut qui ne concerne que six collèges de Seine-Saint-Denis. Six établissements classés Eclair et qui deviennent des REP +. Pourquoi a-t-on choisi ces six établissements sur les treize baptisés Eclair ? Nous l’ignorons. Les critères d’attribution sont flous : est-ce la rectrice qui les a sélectionnés ou les chefs d’établissements qui ont directement candidaté ? Par ailleurs, le ministre Vincent Peillon avait été clair dès le début, à savoir qu’il allait tenir compte de la politique d’austérité du gouvernement... Donc nous ne nous attendions pas à grand-chose ! D’autant plus que nous savions qu’il n’y aurait que 100 établissements REP + sur toute la France... Mais les enseignants ont été surpris car beaucoup d’annonces dans la presse donnaient l’impression d’une grosse réforme, d’un grand changement... D’où l’effet de douche froide.
Quel est le problème de cette réforme ?
La réforme ne comprend pas d’enveloppe budgétaire supplémentaire. Or, il est annoncé que les enseignants des REP + vont être déchargés d’une heure et demie de cours par semaine, ce qui signifie que l’on va prendre des heures pour les REP+ dans les autres établissements... On va dépouiller les « pauvres » pour les « encore plus pauvres ». De plus, les critères d’attribution de ces dispositifs sont opaques. Du point de vue du SNES-FSU, il faudrait que 108 des 120 collèges de Seine-Saint-Denis soient intégrés aux dispositifs d’éducation prioritaire (en Seine-Saint-Denis, 64 collèges sur 120 dépendent de l’éducation prioritaire). Dans le meilleur des collèges classé Eclair, il y a 35% d’élèves dont les familles sont au RSA, vous imaginez les autres ! Dans le 93, la classification n’est pas volée.
Extrait de vousnousils ;fr du 07.03.14 : 108 des 120 collèges su 93 mériteraient d’intégrer les dispositifs d’éducation prioritaire