Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Marie Duru-Bellat : « Repenser le ciblage des aides dans l’éducation prioritaire »
Professeur de sociologie à Sciences-Po Paris
« Créée au début des années 1980, la politique d’ éducation prioritaire affiche un bilan assez décevant. L’un de ses principaux défauts est d’avoir dilué les moyens : aujourd’hui, environ un collégien sur cinq est scolarisé dans une zone d’éducation prioritaire (ZEP).
Il faut par conséquent revoir le ciblage, en se demandant s’il faut continuer à concentrer les moyens sur certaines zones ou plutôt, comme beaucoup le réclament, attribuer les aides à des élèves, quels que soient leurs lieux de résidence et de scolarisation.
Cette deuxième option permettrait de ne plus stigmatiser certains établissements avec l’étiquette ZEP mais elle aurait peut-être pour effet de renoncer à la lutte contre les inégalités entre territoires.
Il faut en tout cas avoir conscience que les principaux leviers d’action utilisés jusqu’ici – primes incitatives pour les enseignants qui vont enseigner dans ces zones et réduction de la taille des classes, avec en général deux élèves de moins que la moyenne nationale – ont été peu efficaces.
Si l’on veut des résultats, il faut réduire plus significativement la taille des classes en CP, notamment, au moment où se font les apprentissages fondamentaux. »
Extrait de lacroix.com du 04.07.12 : Trois mois de concertation pour refonder l’école