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Premiers témoignages parmi les « 100 000 étudiants tuteurs »

5 décembre 2006

Extrait de « Ouest-France », le 04.12.06 : L’étudiant donne de l’ambition au collégien

Cent mille étudiants, tuteurs de 100 000 collégiens : le dispositif, voulu par le ministre de Robien, est en place. Premières rencontres, à Nantes...

« Samir, tu es avec Thomas. Toi, Mickaëlle, avec Fanny... » Au collège nantais Debussy, la principale Élisabeth Desobry fait les présentations, entre dix élèves de 3e et les étudiants venus de l’école d’ingénieur Polytech’.

Thomas, un des étudiants-tuteurs, se lance : « On est comme vous. On ne sait pas trop comment on va s’organiser. Mais bon, aujourd’hui, on va le faire un peu à l’arrache. Qu’est-ce que vous attendez de nous ? » Réponse unanime : « Que vous nous aidiez pour notre orientation. » Très vite, le courant passe. Thomas prévoit déjà d’emmener Samir visiter l’école véto : le collégien veut devenir vétérinaire...

C’est Chrystèle Le Loc’h, prof à Polytech, qui a constitué les binômes, « en essayant de prendre en compte les centres d’intérêt ». L’accompagnement durera au moins toute l’année scolaire. « Parmi nos collégiens, certains sont capables d’avoir une réussite importante, souligne Élisabeth Desobry. Mais ils n’y pensent pas forcément. Une de nos très bonnes élèves souhaite être infirmière-puéricultrice. Mais elle peut aller bien au-delà. Ce dispositif « 100 000 étudiants, 100 000 élèves », c’est un moyen de leur ouvrir d’autres horizons. »

« Ils peuvent constituer des modèles »

« Le tutorat a vraiment pour but de faire réfléchir les élèves à leur avenir, insiste Jean-Marie Renault, inspecteur d’Académie adjoint en Loire-Atlantique. L’âge des étudiants fait qu’ils sont davantage dans une posture de grand frère ou grande soeur. Ils ont réussi dans leur parcours et peuvent constituer des modèles. Ils peuvent donner à ces gamins des idées de métiers qui ne font pas partie de la sphère familiale. » Sont essentiellement concernés les élèves de collèges classés « Ambition réussite », comme Claude Debussy

À chaque binôme de construire son projet. Visites de grandes écoles et d’universités, de lieux culturels, rencontre avec des professionnels... Tout est possible à condition de respecter la charte du tuteur élaborée dans chaque académie. « On compte beaucoup sur l’esprit d’initiatives des étudiants », dit Jean-Marie Renault.
Le dispositif s’appuie sur le bénévolat des étudiants.

La majorité n’en retirera même pas une note comptant pour leur cursus universitaire, mais une sorte d’additif au diplôme soulignant cette action. À l’école d’ingénieurs en agroalimentaire de Nantes (Enitia), par exemple, cet accompagnement de collégiens entre dans le cadre d’un « projet d’initiatives personnel ». La vraie motivation, « c’est l’envie de se rendre utile », souligne l’une des élèves de l’Enitia. « Ça va sûrement prendre un peu de temps, résume Thomas, l’étudiant de Polytech’. Mais c’est un moyen d’être un peu actif dans la vie. Si on peut donner un coup de main... »

Yasmine Tigoé

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