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Acte II du Choc des savoirs : c’est toujours NON
Dans un mail adressé aux enseignants et lors d’une conférence de presse donnée mardi 12 novembre 2024, la ministre a annoncé ses mesures de l’acte II du Choc des savoirs qui s’inscrivent dans la continuité de ses prédécesseurs. La Fep-CFDT lui avait pourtant rappelé le 16 octobre 2024, son opposition à ces réformes.
Le maintien des évaluations nationales
Elle confirme les évaluations nationales généralisées en primaire, alors qu’elles alourdissent la charge de travail des enseignants, sans plus-value pour les élèves. À aucun moment, elle ne parle de rémunération supplémentaire. Au collège, ces évaluations resteront obligatoires en 6e et 4e et facultatives en 5e et 3e. Au lycée, le test de positionnement en classe de seconde générale, technologique et professionnelle, ainsi qu’en première année de CAP, sera également maintenu.
Des nouveaux programmes
Concernant la refonte des programmes, elle rappelle la mise en place des nouveaux programmes de français et de mathématiques des cycles 1 et 2. Pourtant, ils avaient été rejetés par Conseil supérieur de l’éducation les jugeant comme inadaptés et considérant que cela aggravait le métier d’enseignant. À la rentrée 2025, entreront également en vigueur les nouveaux programmes de mathématiques et de français du cycle 3, ainsi que ceux de langues vivantes de 6e, 2de, 1ère et terminale. À la rentrée 2026, ce seront ceux de mathématiques et français pour du cycle 4, et ceux de langues vivantes du cycle 1 au cycle 4.
La labellisation des manuels
Elle persiste dans la labellisation des manuels. Pourtant, cela porte atteinte à la liberté et l’innovation pédagogiques, sources d’épanouissement professionnel. De plus, cela ne permet pas de s’adapter aux élèves. Les premiers manuels labellisés seront ceux du CP et du CE1, en mathématiques et français, dès la rentrée 2025. L’État les financera pour certaines écoles en zones rurales, sans préciser si cela s’appliquera au privé.
Collège : groupes de niveaux, devoirs faits, DNB
Pour le collège, elle maintient les groupes de niveaux des 6e et 5e, prétendant qu’ils sont déjà mis en place. Pourtant, notre enquête de rentrée montre que seuls 26,7% des établissements jouent le jeu intégralement, faute de moyens. En 4e et 3e, pour la rentrée 2025, il y a aura des groupes de besoins à raison d’une heure par semaine, en alternance entre français et mathématiques. Cela se déploiera au sein des volumes horaires actuels qui ne seront pas modifiés. Hors la classe, il y aura une heure de « devoirs faits » pour la moitié des collégiens de 4e et de 3e. Des stages pendant les vacances seront proposés aux élèves.
Elle entend réformer le brevet en redonnant du sens aux notes. On se questionne alors sur la place du travail par compétence et sur le nouveau socle prévu pour 2026. Dès 2025, elle propose notamment la séparation des notes d’histoire-géographie et d’EMC. En 2026, entrera en vigueur une nouvelle répartition entre le contrôle continu (40 %) et les épreuves terminales (60 %). Le contrôle continu sera constitué de la moyenne des notes de 3e. L’ obligation du DNB pour rentrer en seconde sera mise en place en 2027.
Lycée : classes « prépa seconde » et nouvelles ambitions
Pour les élèves non reçus au DNB, elle confirme la création des classes « prépa seconde » pour la rentrée de 2026. Pourtant, regrouper des jeunes en fonction de leurs difficultés sera compliqué car il n’y a pas toujours de la place pour une classe supplémentaire. Ce dispositif va être très gourmand en heures pour une efficacité très relative. Il vaudrait mieux utiliser ces moyens pour réduire le nombre d’élèves par classe et mieux les accompagner les années précédentes et au lycée.
Dès juin 2026, il y aura une épreuve anticipée de mathématiques du baccalauréat pour tous les lycéens, en première générale et technologique.
Pour la voie professionnelle, elle a pour ambition de transformer la carte des formations pour atteindre les objectifs de « zéro décrochage » et de 100% d’insertion de tous les jeunes, sans en expliquer le comment. Elle compte aussi faire un travail ambitieux sur le respect des professeurs qui leur est dû.
On la prend au mot et on attend ses vives réprobations des propos récents d’un ancien président de la République contre le corps professoral tout entier.