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Audition de Marc Douaire par la Cour des comptes le 13 septembre 2024

19 novembre

Audition de Marc Douaire par la Cour des comptes
Marc Douaire a été auditionné en visioconférence le 13 septembre dernier par trois magistrats de la
Cour des Comptes.
Cette audition entrait dans le cadre d’un rapport sur l’éducation prioritaire demandée par la
commission des affaires budgétaires du Sénat. Elle intervenait en fin d’élaboration du rapport ce qui a permis de dégager les points essentiels.

« J’ai particulièrement insisté sur les points suivants :
  La politique d’éducation prioritaire constitue une politique publique qui a connu depuis 1984 une discontinuité régulière dans le pilotage ministériel avec des périodes longues de silence et d’abandons ; ce qui est préjudiciable à la réussite de cette politique et à son action sur la durée. Un exemple : le refus du ministre Blanquer de procéder aux évaluations des projets des réseaux et de la carte en 2019 engagement du ministère précédent pris à l’issue de la refondation de 2014…
  La politique d’éducation prioritaire doit être considérée comme une politique nationale et portée comme telle. La lutte pour la justice sociale et l’émancipation est d’abord une question nationale, impliquant l’action continue et résolue de l’Etat et ne saurait être déléguée aux collectivités régionales (tendance constante des libéraux de gauche et de droite).
  La politique d’éducation prioritaire vise les populations scolaires des quartiers ségrégués et ne saurait être confondue avec d’autres problématiques politiques qui doivent relever de politiques spécifiques (rural isolé, territoires ultra-marins).
  L’éducation prioritaire doit se définir d’abord par son projet pédagogique, éducatif de conduire à la réussite les jeunes qui y sont scolarisés. Ce sont ces projets de réseaux engagés depuis 2014 qui doivent bénéficier de formation, d’accompagnement, de soutien avec les travaux de la recherche, de moyens conséquents garantis sur la durée (postes, dispositifs de formation, temps de concertation, moyens financiers). L’action et l’investissement des professionnels doit être encouragée et reconnue.
  La question de la révision de la carte de l’éducation prioritaire doit nécessairement être traitée mais elle ne vient qu’au second rang après l’évaluation des projets. Le recours aux I.P.S des écoles et collèges constitue un instrument de travail pertinent pour la révision de la carte. En revanche, vouloir faire coïncider la carte de l’éducation prioritaire avec celle des Quartiers Prioritaires de la Ville ne semble pas pertinent (les réalités scolaires et sociales ne se superposent pas systématiquement) et pourrait traduire soit une forme de paresse intellectuelle soit, plus sûrement, une volonté de transférer la conduite de la politique d’éducation prioritaire à la Politique de la Ville.
  La politique d’éducation prioritaire engagée depuis 2017 est en rupture avec celle voulue par la refondation de 2014. Non seulement cette politique engagée en 2017 n’a jamais été sérieusement évaluée mais, dans le même temps, le ministre Blanquer a procédé par des tentatives de politiques de contournement destinées à vider la notion de politique d’éducation prioritaire de son sens (ex : les Contrats locaux d’accompagnement de l’éphémère Secrétaire d’Etat Nathalie Elimas).
  Aujourd’hui, il est nécessaire d’organiser des Assises nationales de l’éducation prioritaire ; proposition de l’OZP reprise dans le rapport de la mission parlementaire de juillet 2023.
  Enfin, à la question de la place de l’OZP dans l’écosystème de l’éducation prioritaire ma réponse fut évidente : seule mais ce qui n’empêche aucunement les relations de travail avec d’autres partenaires. Enfin, j’ai précisé que l’OZP ne bénéficie d’aucune subvention et qu’elle est une association indépendante.
Cette audition a duré une heure trente et j’ai bénéficié de beaucoup d’écoute. Quel sera le produit final et le destin de ce rapport ? A suivre »

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