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Entre sobriété subie et sobriété choisie, les questions écologiques s’installent dans les quartiers populaires
Malgré une empreinte carbone inférieure, les populations défavorisées sont souvent en première ligne face au réchauffement climatique, en raison d’habitats mal isolés et du manque d’espaces verts. L’environnement devient, ici comme ailleurs, une préoccupation de tous les jours.
[...] « Consignes culpabilisantes »
Rénovation urbaine, pollution sonore et atmosphérique, manque d’espaces verts, gestion des déchets sont donc autant de thèmes discutés à Verdragon, la Maison de l’écologie populaire à Bagnolet, cocréée par le syndicat de parents d’élèves Front de Mères – qui a été contesté pour ses positions proches des « indigénistes » – et Alternatiba. L’établissement, ouvert il y a bientôt deux ans, propose du soutien scolaire autour des questions écologiques, des sorties en mer ou en forêt pour les enfants, [...]
[...] Les habitants de ces quartiers peuvent manifester une certaine hostilité par rapport à des injonctions écologiques venant de milieux plus aisés. « Le milieu militant s’adresse souvent à ces classes populaires avec une vision évangéliste et des consignes culpabilisantes », regrette Gabriel Mazzolini, d’Alternatiba. « Quand la société vous renvoie en permanence à une position inférieure, l’idée que, individuellement, vous avez la mission de sauver la planète paraît un peu désajustée », résume Hadrien Malier, sociologue travaillant sur les questions environnementales et les classes populaires.[...]
Extrait de lemonde.fr du 06.03.23
La rénovation urbaine en plein débat face aux enjeux climatiques
Alors que les projets en cours doivent être réévalués, parmi les spécialistes, un consensus peine à émerger entre partisans de la rénovation d’immeubles existants et ceux qui militent pour des démolitions et des reconstructions.
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Un nouveau débat se pose aussi pour l’ANRU dans ces projets à venir. Jusque-là, la doctrine de l’institution était de détruire pour mieux reconstruire. Désormais, vaut-il mieux privilégier la réhabilitation plutôt que la destruction ? « Il y a un vrai débat en interne. Nous n’avons pas de dogme sur la démolition », assure Anne-Claire Mialot, directrice générale de l’ANRU.
Argument financier
La dirigeante défend l’option destructrice qui permettrait « d’ouvrir le quartier sur l’extérieur » et de mieux répondre aux enjeux de mixité sociale. Même si cela implique parfois de déloger les gens d’un endroit où ils ont toujours vécu et de créer un éparpillement social, pas toujours facile à vivre pour ces populations précaires. « La réhabilitation pose aussi des difficultés pour le DPE [Diagnostic de performance énergétique]. Il est très difficile d’atteindre l’étiquette “A” en rénovation. Ce sera plutôt en “B” ou “C”. Avec la reconstruction, c’est forcément du “A”. La démolition pourrait donc être plus écologique sur le long terme », ajoute Anne-Claire Mialot. Pour l’instant, c’est aussi l’argument financier qui arbitre. En réalité, la réhabilitation coûte beaucoup plus cher que l’autre option.