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Pour une « école de la compréhension » : note de lectures post-confinement, Guillaume Loock, septembre 2020 (site de l’Afef)

17 septembre 2020

Pour une « école de la compréhension » : note de lectures post-confinement
Guillaume Loock, septembre 2020

Dans un article récent, Raphaël LAURO envisage le Covid-19 comme le « révélateur d’un entrelacs de relations impliquant l’ensemble du vivant », rendant visible « la carte jusqu’alors théorique ou virtuelle de nos interconnexions » dans le cadre de la globalisation[1]. Ramenée à une échelle plus réduite, cette lecture semble assez bien s’appliquer à la période de travail à distance qu’ont vécu, pendant le confinement, les acteurs des apprentissages scolaires. En effet, à cause d’un virus apparu à l’autre bout du monde, et susceptible de se diffuser à la faveur des interactions entre les personnes, leurs conditions de travail ont été bouleversées. Les établissements scolaires fermés, commençait un cheminement de plusieurs semaines loin du cadre habituel des apprentissages...

Or, plusieurs aspects de ce cheminement tendent à montrer que si, pour les acteurs de ces apprentissages, rencontre il y a eu avec « l’immensité du monde », beaucoup d’entre eux ont peiné à « quitter la route fréquentée pour des sentes (...) moins battues »[2]. Dans cette période en effet, que l’on soit élève, parents ou enseignant, se motiver dans la durée, donner du sens au travail, faire vivre une synergie féconde entre acteurs des apprentissages, est souvent apparu comme un défi difficile à relever. Tout s’est passé comme si, l’effacement du cadre matériel et humain habituel laissant place au face à face avec les activités et avec soi-même, étaient sortis du brouillard des versants de cette « immensité », sur lesquels se jouent des aspects essentiels de l’apprentissage. Et sur ces versants, trouver ses marques a été d’autant plus difficile que le cheminement réservait des surprises. Efficacité d’outils a priori installés dans le quotidien de tous, parts respectives de l’angoisse et du désir d’apprendre dans l’état d’esprit des élèves, positionnement d’élèves réputés désinvestis... Sur ces plans notamment, les surprises n’ont pas manqué.

En somme, à travers les difficultés et les surprises qui l’ont marquée, la période de travail à distance a révélé une double nécessité. D’une part, être conscient de « l’immensité du monde » où s’inscrivent les apprentissages, qu’il s’agisse pour leurs acteurs d’un monde extérieur ou d’un monde intérieur. D’autre part, dans la mise en œuvre des apprentissages, faire toute leur place - et dans toute leur diversité - aux différentes données qui y jouent un rôle. Deux nécessités qui, au fond, se résument en un verbe : comprendre. Comprendre, c’est-à-dire percevoir clairement ce qui fait le sens ou régit le fonctionnement de quelque chose ou de quelqu’un. C’est-à-dire également, si l’on prend en compte l’étymologie, s’efforcer d’accueillir pleinement.

Ainsi peut-on se sentir invité à penser « l’école d’après » comme une « école de la compréhension ». [...]

Extrait de afef.org du 16.09.20

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