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Cités éducatives : Un dispositif de plus donc ? Oui. Mais c’est sans doute le prix à payer pour relégitimer les acteurs, pour retrouver des dynamiques qui s’épuisent. " (La Lettre de ToutEduc)

10 mai 2019

EDITORIAL.[de la Lettre de Tout Educ du 9 mai 2019, NDLR] Quelque 80 territoires sont éligibles au dispositif dit "de cité éducative". Celui-ci s’inspire du projet éducatif lancé à Grigny, qui était un village dans les années 50, qui a vu sa population multipliée par 10 en 7 ans, et qui compte 85 nationalités pour 30 000 habitants, pour l’essentiel résidant dans deux cités, "La Grande Borne" et "Grigny 2". La ville compte encore 27 écoles et 3 collèges, tous en REP+, mais aucun lycée. La situation n’y était "plus tenable", rappelle Loïc Bourdin, chef de projet "Grigny 2020" qui était invité par l’OZP (l’Observatoire de l’éducation prioritaire) le 10 mars et qui a expliqué comment Vincent Léna, délégué du Gouvernement, conseiller maître à la Cour des comptes, a pu user de son statut de haut fonctionnaire pour "taper aux portes" de tous les ministères. Il s’agissait de mettre en place une action coordonnée et d’établir une feuille de route à 10 ans avec trois principes, la sécurisation des parcours de l’enfant et du jeune majeur, le renforcement de l’expertise professionnelle des enseignants et l’utilisation du numérique.

Hormis ce dernier point, qui fait référence à la modernité, et la concentration sur un nombre réduit de territoires, ceux qui sont depuis trop longtemps "perdus" non pas seulement "de la République" mais pour tous, à commencer par leurs habitants, ce dispositif rappelle étrangement tous les autres, depuis des décennies, les CLAS (contrats locaux d’accompagnement à la scolarité), les programmes de réussite éducative (lancés par J-L Borloo), les CEL (contrats éducatifs locaux), les PEL (projets éducatifs locaux), les PEDT (projets éducatifs de territoire), sans oublier l’ambition initiale des ZEP (zones d’éducation prioritaires) ni les volets "éducation" des contrats de ville.... Tous ont leurs spécificités et leur histoire, mais ils partent tous du même constat : les actions éducative manquent de cohérence, il faut mettre toutes les parties prenantes autour de la même table. Pour beaucoup, ils ont une double origine, les élus locaux et le ministère en charge de la Ville, et tous ont cherché, avec plus ou moins de bonheur à y associer l’Ecole qui est pourtant, tous le disent à chaque fois, "au centre".

Un dispositif de plus donc ? Oui. Mais c’est sans doute le prix à payer pour relégitimer les acteurs, pour retrouver des dynamiques qui s’épuisent. L’éducation est, par définition, un éternel recommencement. Il faut imaginer Sisyphe heureux, disait Camus.

Extrait de touteduc.fr du 09..05.19

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