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Politique de la ville - Le rapport Laqhila propose un plan Booster concentré sur 50 quartiers (vraiment) prioritaires
"Il faut éviter d’arroser là où l’herbe est déjà verte." Cette maxime, le député LREM des Bouches-du-Rhône Mohamed Laqhila, rapporteur spécial des crédits 2018 de la cohésion des territoires, l’applique à la politique de la ville. Dans son rapport présenté le 27 octobre en commission élargie, cet expert-comptable de profession dénonce classiquement le "saupoudrage" qui caractériserait les budgets de la politique de la ville depuis sa naissance il y a quarante ans. Dès lors, "l’action publique doit être davantage concentrée en mobilisant plus et mieux le droit commun, en recréant l’élan qui avait caractérisé la période ’Borloo’ par la mise en place d’une grande politique d’État mobilisant l’ensemble des ministères", explique-t-il.
Pour cela, il suggère que les crédits "politique de la ville" soient "identifiés et sanctuarisés dans chaque ministère afin de renforcer le droit commun et d’éviter cet effet de substitution". Dans ce cadre, pas de ministre dévolu à la politique de la ville, "l’impulsion coordinatrice du Premier ministre s’exercerait par l’intermédiaire du commissariat général à l’égalité des territoires".
Mohamed Laqhila considère que "les surcoûts et difficultés structurelles" de la politique de la ville "pourront être réduits, dès lors que chaque ministère aura internalisé les actions qui sont de sa compétence, et que le montant des dotations aux collectivités locales aura été réévalué au regard des besoins identifiés".
D’autre part, il considère que "la politique de la ville sous sa forme actuelle devrait être resserrée sur des politiques expérimentales, susceptibles ensuite d’entrer dans le ’droit commun’, et sur l’élaboration de diagnostics partagés et transversaux".
Pour lui, la géographie prioritaire devrait être "davantage resserrée, afin de mieux concentrer les moyens sur les quartiers dans lesquels les dysfonctionnements urbains sont les plus notables et les indicateurs sociaux sont les plus dégradés". Dès lors, il souhaiterait que "l’Etat et ses partenaires interviennent d’abord et surtout dans ces territoires par un plan de soutien urgent, massif et ciblé, et en particulier dans les cinquante quartiers identifiés comme étant les plus en difficulté".
Dans son esprit, "la concentration territoriale des moyens de ce plan ’booster’, piloté au plus haut niveau de l’Etat et engageant tous les ministères, devrait en outre se doubler d’une concentration thématique des crédits sur le logement et l’emploi, les autres domaines devant mobiliser des crédits de ’droit commun’ de l’État et des collectivités".
Extrait de caissedesdepotsdesterritoires.fr du 30.10.17 : Politique de la ville - Le rapport Laqhila propose un plan Booster concentré sur 50 quartiers (vraiment) prioritaires