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Étude de L’impact d’une introduction des ateliers de philosophie dans les curriculums au primaire et au collège sur l’intégrité cognitive
Bernard Slusarczyk, Gabriela Fiema, Aline Auriel et Emmanuèle Auriac- Slusarczyk
In "Recherches & Educations", n° 14, octobre 2015
Résumé : Implantés aléatoirement, les ateliers philosophiques ne sont pas institutionnalisés. Nous avons mesuré un score d’intégrité cognitive à l’aide d’un test standardisé et comparé les scores des élèves (philosophant/tout venant). Au primaire, les résultats au test mettent à jour une homogénéisation progressive des scores d’intégrité cognitive. Au collège, l’intégrité cognitive est corrélée aux moyennes scolaires. La comparaison philosophant/tout venant instruit que les ateliers de philosophie amenuisent les écarts scolaires et déstabilisent quelques élèves.
[...] La partie des données exploitée est présentée dans le tableau suivant : 64 sujets français scolarisés, testés au primaire sont répartis sur trois niveaux de classes exclusivement primaires (Cours préparatoire, cours élémentaires 1ère et 2ème année, cours moyen 2ème année). Les données testées auprès de 183 collégiens fréquentant la classe de 5ème d’un établissement situé en zone défavorisée dans le Puy-de-Dôme complètent l’expérimentation initiale.
[...] Conclusion
[...] Sous réserve de validation, nos résultats mettent en exergue que les ateliers de philosophie pourraient renforcer la capacité de l’école à amoindrir, suspendre voire contrecarrer les inégalités scolaires : les ateliers philosophiques pratiqués ont permis de lutter contre le transfert mécanique des écarts scolaires aux scores d’intégrité cognitive des collégiens. Pour davantage éclairer les politiques éducatives, des programmes scientifiques devraient vérifier, à partir d’expériences pilotes proches de celle que nous avons conduite en collège, si la variabilité interclasse (d’une classe à l’autre), interindividuelle (d’un élève à l’autre) et intra-individuelle (d’un moment de l’année à l’autre pour le même élève), explique pour partie la résistance de certains élèves à profiter des ateliers philosophiques.
Quoi qu’il en soit, l’exercice du raisonnement dans les ateliers philosophiques est effectif. Aussi, il s’agirait sans doute moins de développer de nouvelles méthodes pédagogiques que de contrôler systématiquement les facteurs de variabilité (genre, moyennes scolaires, tests de motivation, type d’animation) qui impactent sur la tenue et le rendement cognitif des ateliers philosophiques. De même, il conviendrait sans doute d’adapter des tests de créativité et des tests verbaux à la spécificité de ces pratiques pédagogiques.
Extrait de rechercheseducations.revues.org du : Etude de l’impact...