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La Cour des comptes dénonce l’empilement des dispositifs de suivi : le cas des stages de remise à niveau et de l’accompagnement éducatif

5 mars 2015

Le suivi individualisé des élèves : une ambition à concilier avec l’organisation du système éducatif
Cour des comptes, 4 mars 2015

[...] p.35 Les stages de remise à niveau relèvent d’une logique différente, puisque les élèves doivent être volontaires et qu’ils ne sont pas assurés par l’enseignant titulaire de la classe mais par des enseignants du premier degré, volontaires et rémunérés en heures supplémentaires. Ils se déroulent pendant les vacances scolaires (trois heures par jour sur cinq
jours) et s’adressent aux élèves de CM1 et de CM2 présentant des lacunes importantes en français et en mathématiques.

Comme dans l’aide personnalisée, le travail est effectué en petits groupes. Dans les quatre académies observées par la Cour, 58 % des écoles publiques et privées organisent des stages de remise à niveau - mais ces stages ne concernent
en moyenne que 5 à 8 % des élèves d’une école.
On peut regretter que la note ministérielle qui institue les stages de remise à niveau fixe un objectif quantitatif uniforme sur tout le territoire en termes de capacité d’accueil (10 % en moyenne des élèves des cours moyens de chaque département), car cela suppose que la difficulté scolaire soit identique sur tout le territoire. En outre, le recrutement des enseignants sur la base du volontariat peut conduire, selon les inspections générales dans la note de synthèse sur la réforme de l’école primaire précitée, à une offre de stages insuffisante dans les endroits où
les besoins sont les plus grands.
Selon l’enquête statistique de la Cour, l’indisponibilité des enseignants est la première raison pour laquelle les
écoles n’organisent pas de stages (la moitié des écoles invoquant ce motif).

[...] p. 38 1 - À l’école primaire et au collège : l’accompagnement éducatif
L’accompagnement éducatif est créé en 200739 dans les collèges de l’éducation prioritaire et étendu l’année suivante à tous les collèges, puis aux écoles élémentaires de l’éducation prioritaire, afin de répondre à une demande sociale de prise en charge des élèves après les cours. Il comprend quatre domaines d’activité : l’aide au travail scolaire pour le niveau élémentaire et l’aide aux devoirs et aux leçons pour le niveau du collège ; la pratique sportive ; la pratique artistique et culturelle ; et l’anglais oral. Les activités sont assurées par des enseignants volontaires, des assistants pédagogiques ou d’éducation, des personnels non enseignants ou des intervenants extérieurs, tous rémunérés en heures supplémentaires effectives ou en vacations, selon leur statut. Sa durée indicative est de deux heures par semaine, qui s’ajoutent à l’horaire normal de classe et sont positionnées le plus souvent en fin de journée.

Selon les données de la DGESCO, ce dispositif est implanté dans la quasi-totalité des collèges et touche un tiers des collégiens. Dans les écoles relevant de l’éducation prioritaire, un tiers des élèves sont également concernés. Toutefois, l’accompagnement éducatif s’adressant aux élèves volontaires de l’établissement, rien ne garantit qu’il bénéficie aux élèves qui en ont le plus besoin : les publics les plus éloignés de l’école sont en effet rarement motivés par un allongement de leur journée scolaire.

En termes de contenu, l’aide aux devoirs est très majoritairement
représentée (60 % des heures d’accompagnement éducatif y étant affectées en 2012-2013 selon la DGESCO). La Cour avait déjà noté dans son rapport public thématique de mai 2010 sur l’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves : « l’aide aux devoirs (…) ne devrait pas, si elle est nécessaire pour la réussite de l’élève, reposer sur le principe du volontariat ; en outre, elle devrait, pour être efficace, être assurée ou bien étroitement coordonnée par les enseignants de l’élève ».
Elle réitère son observation à l’issue de cette enquête.
Certes, dans certains établissements en 2012-2013, l’accompagnement éducatif s’inscrit bien dans la démarche de
personnalisation du suivi des élèves : les élèves le suivent sur
recommandation de leur enseignant40. Cependant, la Cour regrette que, dans la majorité des écoles et des collèges, cet accompagnement relève de la seule initiative des élèves et de leur famille.

 

[...] Aide personnalisée, accompagnement éducatif, programme personnalisé de réussite éducative… La politique d’accompagnement des élèves se caractérise par un « fourmillement de dispositifs aux terminologies variées et qui évoluent sans cesse », souligne la Cour. Certains s’adressent aux élèves en difficulté, d’autres à tous, d’autres encore aux seuls volontaires. La plupart ont lieu en dehors du temps scolaire.

En 2013, la Cour comptabilisait douze dispositifs. [...]

Extrait de lemonde.fr du 04.03.15 : Pour la Cour des comptes, le suivi des élèves est cher et inefficace

 

La solution aux problèmes des élèves se trouve-t-elle dans le temps de travail des enseignants ? C’est ce que donne à penser le rapport de la Cour des Comptes sur le suivi individualisé des élèves publié le 4 mars. La Cour des comptes renoue avec ses recommandations de 2013 en demandant l’annualisation du temps de service des enseignants. Elle analyse aussi avec sévérité les dispositifs d’aide individualisée mis en place par le ministère de l’école au lycée sur les 20 dernières années. Elle n’a pas de mal à en montrer les limites. Elle pense que seule une nouvelle gestion des enseignants résoudrait le problème. Est ce si sûr ?

Extrait de cafepedagogique.net du 05.03.15 : La Cour des Comptes en campagne pour l’annualisation des enseignants

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