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Une note du Conseil d’analyse stratégique (CAS) étudie les dispositifs de "soutien scolaire" (Education nationale et Ville) et conclut que l’accompagnement scolaire "semble plus profiter aux élèves moyens qu’aux élèves en réelle difficulté"

9 janvier 2013

Quelle organisation pour le soutien scolaire ? (CAS, Note d’analyse 315 - Janvier 2013, 12 p.)
09/01/13

Le soutien scolaire public et privé doit davantage combattre les inégalités sociales et territoriales d’accès au savoir.

L’école demeure traversée par de profondes inégalités. Le nombre d’élèves ne maîtrisant pas les connaissances de base en français un an avant la fin de la scolarité obligatoire a augmenté : en 2009, 20 % des jeunes de 15 ans rencontraient des difficultés notables de lecture, contre 15 % en 2000. En outre, la compétition scolaire a tendance à croître. Dans ce contexte, les dispositifs de soutien scolaire public se sont succédé de l’école primaire au lycée pour réduire les inégalités d’apprentissage, limiter l’échec et aider les parents à suivre la scolarité de leur enfant. Qu’ils émanent du ministère de l’Éducation nationale (MEN) ou qu’ils s’inscrivent dans le cadre de la politique de la ville, se pose la question de leurs publics cibles et de leur efficacité.

Par ailleurs, la France est le premier marché de soutien scolaire privé dans l’Union européenne avec, en 2011, un volume d’affaires de 1,5 milliard d’euros. Ces cours sont très majoritairement non déclarés, malgré les avantages fiscaux accordés depuis 2005.

En limitant l’étude au soutien scolaire portant sur les matières au programme de l’Éducation nationale, un état des lieux des principaux dispositifs met au jour leur multiplicité et de fortes inégalités sociales, culturelles et territoriales.

Sommaire
- Le soutien scolaire supervisé par l’Éducation nationale, une notion aux contours flous
- L’"accompagnement scolaire" dans la politique de la ville
- Le soutien scolaire privé, lieu de fortes inégalités sociales, culturelles et territoriales
Auteur : Marie-Cécile Naves, département Questions sociales.

Propositions
Conclure une convention-cadre entre le ministère de l’Éducation nationale et
l’Agence du service civique pour encourager les missions de volontaires de service
civique dans l’accompagnement scolaire, en ciblant les associations, notamment
en zone rurale.
Lutter contre les inégalités territoriales en complétant, dans chaque rectorat,
les espaces numériques de travail par un dispositif national incluant du soutien
pour les élèves et des informations pour les parents.

 

EXTRAIT
des évaluations contradictoires
Un grand nombre de spécialistes estiment que l’accompagnement scolaire est utile pour soutenir les familles qui ne peuvent offrir de cadre de travail adéquat à leurs
enfants. En cela, ils donnent à ces derniers un “espace intermédiaire” entre la famille et l’école.
Par exemple, en 2001, le sociologue D. Glasman(33) faisait état d’une évaluation positive du dispositif “Coup de pouce clé” : bien cadrés sur le plan des contenus comme sur celui des compétences des intervenants, les clubs “Coup de pouce” permettent à l’élève de prendre confiance en lui et de gagner en autonomie. Le lien étroit avec l’école, et avec les compétences attendues par celle-ci, aurait
également tendance à rassurer les enfants.

L’accompagnement scolaire est perçu par les élèves et par les enseignants comme positif pour le comportement et l’organisation du travail, selon plusieurs enquêtes locales de l’IGEN. Les premiers évoquent notamment la dimension affective, “l’image différente donnée par des [intervenants] qui aident, conseillent et rassurent(34)”. Cela signifie que l’amélioration de la confiance en soi de l’élève est primordiale(35).
Néanmoins, il est parfois difficile de savoir ce qui est imputable au soutien scolaire ou à d’autres facteurs. Il semble surtout bénéficier aux élèves moyens, plus qu’aux élèves en réelle difficulté. C’est d’autant plus problématique qu’il existe souvent des ruptures entre l’école élémentaire et le collège (changement, voire
disparition des dispositifs de soutien(36)).
En outre, la stigmatisation de certains enfants n’est pas toujours évitée : L. Besson et D. Glasman déplorent que “l’accompagnement scolaire [soit] l’accompagnement social de l’exclusion scolaire(37)”. Certains observateurs estiment alors que les objectifs réels non affichés de ces programmes sont la lutte contre le désœuvrement, la promesse de paix sociale et la prévention de la délinquance.

 : Extrait de stratégie.gouv.fr du 09.01.13 : Quelle organisation pour le soutien scolaire ?

Le site du CAS

 

Voir aussi l’article de liberation.fr du 10.01.13 : La France championne du soutien scolaire privé

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