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A Marseille, Manuel Valls échange avec des élèves de ZEP et Najat Vallaud-Belkacem avec des parents d’une cité et des élus. Les réactions des profs de la Castellane

10 février 2015

Manuel Valls a promis lundi, devant de jeunes élèves qui l’interrogeaient, de « tout faire » pour « casser les ghettos » en France, sans quoi « on sent bien que tout va exploser ».

« Tout faire pour casser ces ghettos, ces murs, qui sont souvent dans les têtes, c’est une priorité. Cela fait 30 ans qu’on fait ça, tous les gouvernements l’ont fait avec la même bonne volonté. Mais on sent bien maintenant qu’il faut passer à un autre stade, sinon tout va exploser, notamment dans ces quartiers populaires », a dit Manuel Valls.

Dans une salle du site mémorial du Camp de déportation des Milles, le Premier ministre s’est prêté pendant 45 minutes à des questions réponses avec des élèves d’établissements d’éducation prioritaire et enseignants de l’agglomération marseillaise.

[...] « Il ne faut pas se mentir, c’est un problème de très longue haleine », a-t-il dit, rappelant avoir parlé le mois dernier d’un « apartheid social, territorial et ethnique ».

Rénovation urbaine, école, remettre « de la culture et de la vie » dans les quartiers : le Premier ministre a évoqué quelques pistes, sur des thèmes qu’il doit encore aborder lors de la suite de sa visite à Marseille.

[...] Manuel Valls a dit vouloir « lutter contre ces processus qui visent à mettre toujours dans les mêmes quartiers, toujours les mêmes personnes des mêmes origines, pour qu’ils s’y sentent isolés complètement » et promis d’ »être impitoyable contre les discriminations, car les discriminations, ça a un autre nom, c’est le racisme ».

Il a également appelé les 150 élèves de l’assistance à « apprendre à être français et à aimer d’être français ». « Être français, c’est pas une couleur de peau, c’est pas un lieu de naissance », a-t-il dit aux enfants.

Extrait de vousnousils.fr du 09.02.2015 : Valls veut « casser les ghettos » sinon « tout va exploser »

 

[...] Le centre social a réuni des parents d’élèves des cités environnantes qui restent en fond de salle, loin derrière les élus qui occupent le premier rang. Le micro circule, les questions sont précises : plus d’argent pour les rythmes scolaires "pas à la hauteur de la deuxième ville de France", plus de places pour enfants handicapés, plus d’attention pour les enfants de Ruisseau-Mirabeau "qui restent en fond de salle", une classe en maternelle pour les enfants de deux ans...
Et une dernière pour la route, d’une autre maman qui "veut éclaircir les quartiers Nord" et parle de sa fille qui un master bac + 4 et l’autre qui prépare Sciences po. "Ici, il n’y a pas que des délinquants. Moi, Sciences po, je savais même pas que ça existait..."

En face, la ministre joue les bonnes élèves et prend des notes précises. Mais, avant qu’elle ait le temps de répondre, les élus de secteur, Samia Ghali en tête, sollicite un homme installé au premier rang. Régis Messonnier est délégué des parents d’élèves de l’école de la Castellane. Les autres ont été retenus sur place par l’opération de police en cours. "Madame la ministre, aujourd’hui, nos enfants ont peur quand ils vont à l’école. Que va faire l’État pour nous ? Ils ont créé une zone de sécurité prioritaire mais elle fait la taille de la ville. Il fallait mettre le paquet là où il y en avait le plus besoin. L’école a subi six attaques depuis le 31 décembre. Elle n’est pas protégée. Ils ont même volé l’argent de la coopérative. On attend la vidéosurveillance, on nous l’a promise mais rien n’arrive." [...]

Extrait de marsactu.fr du 09.02.15 : Najat Vallaud-Belkacem s’exerce à l’opé de com’ "sans filets

 
Montrer que l’avenir de Marseille n’est pas qu’une affaire de sécurité et de police. Manuel Valls a coloré différemment sa seconde demi-journée dans la cité phocéenne, mardi 10 février. Le premier ministre a en effet cette fois mis l’accent sur le volet social du plan de sécurité et de cohésion sociale, bâti pour la ville par l’ancien gouvernement Ayrault à l’automne 2013.

[...] Autant d’outils qui, selon M. Valls, doivent permettre de « casser les ghettos ». « A Marseille, l’apartheid social, territorial et ethnique dont j’ai parlé en janvier est une réalité dans certains quartiers », a-t-il expliqué. S’adressant à plusieurs élèves choisis pour le rencontrer, il leur a tenu un discours positif et offensif. « Vous êtes l’avenir de ce pays, vous êtes pleinement Français, vous êtes les élites de demain, avec vos origines, vos couleurs, vos parcours », leur a-t-il lancé, estimant que « les barrières doivent tomber ».

Extrait de lemonde.fr du 10.02.15 : Valls à Marseille ; : les barrières doivent tomber

 
On ne va pas dire qu’ils ont repris la balle au bond. Les 47 enseignants des 4 écoles de la cité de La Castellane à Marseille saisissent l’occasion de la présence médiatique sur leur quartier pour parler vraiment de leurs problèmes et pousser des revendication réalistes qui donnent sens au mot égalité.

Ils soulignent l’insécurité dans laquelle ils vivent avec les familles. " Les familles se disent prisonnières de la cité et vivent quotidiennement dans l’angoisse, la peur des balles perdues ou des affrontements. Cela accentue le taux d’absentéisme déjà important dans nos quartiers. Les enfants, confrontés à cette situation intègrent la violence comme un mode de fonctionnement et la banalise. Ils ont d’autres préoccupations que l’apprentissage", écrivent-ils.

Leurs revendications sont entièrement tournées vers ces enfants. A l’Etat ils demandent un maximum de 20 élèves par classe, le rétablissement du Rased, des infirmières et un médecin scolaire et enfin une protection policière des écoles. A la ville de Marseille, ils demandent "un entretien régulier et normal des locaux" dont ils dénoncent "l’insalubrité". Ils veulent aussi une ATSEM par classe de maternelle "come cela se fait dans toutes les autres communes".

Extrait de cafepedagogique.net du 11.02.15 : Marseille : Les profs de La Castellane réagissent

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