Cet article me semble plein de bon sens.
Pourtant, ici et là, dans de nombreux établissements scolaires on travaille depuis longtemps déjà à l’épanouissement des enfants et des enseignants, avec les moyens du bord. Pour la nouvelle année, je formule le souhait que ce mouvement prenne de l’ampleur et se généralise, car changer l’école c’est changer le monde de demain, et c’est surtout une question de (bonne) volonté :-)
Ce préfet va-t-il s’intéresser aux ZEP ?
Difficile de le prédire à la lecture de ce texte instituant cette nouvelle fonction officielle.
Il est écrit que ce préfet travaillera à la "mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en matière de cohésion sociale, d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations. A ce titre, il participe à la mise en œuvre des actions visant à l’intégration des populations immigrées résidant en France."
Mais encore ?
Si l’on en juge le nouveau "périmètre" de la "cohésion sociale" indiqué par le site officiel "cohésion sociale" (voir la revue de presse de l’OZP), les questions d’éducation en sont désormais exclues.
Ce qui est écrit dans ce décret laisse à penser qu’il s’agit surtout d’être le correspondant de la HALDE et de l’agonisant FASILD. De plus, l’article 3 assurant une suppléance possible entre préfets à la sécurité, à la défense et à l’égalité des chances, laisse penser que l’aspect sécuritaire sera bien présent dans ses fonctions.
Pour ceux qui rêvaient d’un préfet à l’égalité des chances assurant la cohérence entre les différentes politiques territoriales, ce decret est pauvre et inquiétant.
On connait depuis 15 ans les "sous-préfets à la Ville" : on a vu des tas et des tas de jeunes sous-préfets assurer les tâches ingrates des préfectures avec la volonté de quitter au plus vite ces emplois sous estimés et sous qualifiés : ils ont été des comètes volatiles pleines d’assurance prônant la stabilité des fonctionnaires en poste dans les ZEP !
Est-ce que ces nouveaux préfets feront de même ?
On peut estimer positif que l’Education Nationale retrouve ses prérogatives mais que deviennent les PRE et surtout les financements qui les accompagnaient à destination des accompagnements à la scolarité individualisés, des équipes de réussite éducatice au service des élèves(entre autres), bref le fruit d’une année del travail partenarial que le plan de cohésion sociale avait eu le mérite d’instaurer...
Parents violents, enfants méfiants, professeurs heureux mais épuisés... la fin d’une utopie, celle de l’éducation pour tous ? J’ai la désagréable impression d’être manipulé, dans ce pays où un citoyen sur quatre avoue des sympathie pour l’extrême droite, et où l’amalgame entre pauvreté, couleur de peau et échec scolaire court les rues.
bonjour
celui ou celle qui a écrit ce dialogue imaginaire a pris le discours du ministre et non les mesures une à une, ce qui aurait été plus intéressant.
comme nous sommes en vacances, si cet "adhérent" n’est pas sur des skis, il pourrait continuer ce dialogue avec les mesures.
un prof
Ces propos de nicolas Sarkozy, pour les très nombreuses familles qui ne contournent pas la carte scolaire, sont tout à la fois angoissants et profondément insultants...
Voilà que ça recommence !
Déjà, en janvier 2003, à La Garenne-Colombes, il y avait eu un drame semblable :
voir la revue de presse de l’OZP
Dans un drame aussi éffroyable, je comprends que les enseignants soient émus et réclament des moyens : à leur place, je ferais pareil.
Mais pourquoi demander à être en ZEP ?
S’il faut que ce lycée professionnel rejoigne un projet interdegrés et partenarial de réussite scolaire, impliquant des responsabilités supplémentaires aux enseignants, à la fois dans leur classe et collectivement, alors, effectivement, il faut réclamer de rejoindre la ZEP d’Etampes.
Mais si c’est pour obtenir des moyens supplémentaires en raison d’un climat de violences (ce que je lis dans cet article), alors, il faut s’adresser au plan anti-violences du rectorat de Versailles.
demander, ici, à être en ZEP pour résoudre les problèmes de violences, c’est à la fois erroné (quand on connait la réglementation) et ridicule (quand on connait les moyens attribués aux ZEP).
je souhaite joindre MMe Claude Greco qui aurait été ma prof de français dans les années 80 à lyon , merci de m’envoyer un mail si Mme Gréco était la bonne personne à : nakachedavid@yahoo.fr , ceci dans le but d’une réunion d’anciens élèves, merci par avance...
votre dialogue (réel) complète bien celui (imaginaire) avec le ministre.
je pense que "FC" a oublié ce qu’était une association : elle peut faire une analyse politique de la situation mais ne doit pas en dépendre. Elle ne peut que prendre pour argent comptant les déclarations d’un ministre.
Qu’aurait dit "FC" si le ministre, présentant les mêmes mesures, ce qui est imaginable, avait été membre d’un gouvernement de gauche ? Aurait-il dit que, ipso facto, le ministre était crédible ? Alors qu’il dit que de Robien ne l’est pas "par appartenance à un gouvernement de droite" ?
Une association comme l’OZP doit rester objective et ne pas refuser une parole, sauf si elle émane d’un menteur, or celui qui a parlé ne nous a pas menti (encore ? on verra bien).
j’adhére parfaitement aux différentes remarques faites dans ce communiqué ; l’absence de discours sur le primaire est étonnant et préoccupant, faciliter le départ des bons élèves vers des bons lycées est contradictoire avec la revalorisation préconisé des établissements de zep ou de secteurs (les bons établissements = établissements avec des bons élèves de CSP favorisées ?) aller dans les établissements de secteurs serait-il le signe de l’échec ?
par contre il y a beaucoup de bonnes mesures (un référent au ministère chargé de l’education prioritaire, le resserrement de la carte ...l’abandon du redoublement ...)effectivement pour certaines courageuses ; comment les recteurs vont-ils se saisir de tout cela pour les faire vivre effectivement.... il va être important d’avoir des infos à ce sujet de partout pour suivre l’application et tenter d’influencer dans le bon sens leur déclinaison sur le terrain...
tenter d’être présent et vigilant quand on le peut... à suivre
Il est certes logique (recentrage) et courageux (abandon du caractère ZEP pour beaucoup d’établissement) mais il est néosoviétique dans l’âme :
– le Gosplan : 1000 profs expérimentés à la rentrée 2006 ! Une blague, pourquoi irais-je m’enfoncer dans des difficultés sans avantages sérieux (la hors classe promise par Jospin, croyez-en De Robien, vous y aurez droit :-(
– le contrôle social : pour que les profs débutants soient efficaces (ce n’est pas vraiment dit), une inspection annuelle (ce qui est dit, c’est que ça les fera avancer au super mérite) alors qu’aucune étude n’a jamais montré le caractère corrélé entre la réussite scolaire et l’action de d’inspection (ni même sa sélection des profs avançant au mérite).
Et évidemment, il oublie de faire confiance aux profs et équipes d’encadrement :
– pas d’horaires de travail collectif intégré au service, 15h heures en collège Zep pour tous et 4 ou 5 heures de présence sur place pour le suivi individuel (un élève), l’analyse collective de notre travail, la préparation collective d’activités novatrices, etc :-((
– pas de posture expérimentale a priori pour ces collèges alors que la loi Fillon le permet...
Enfin il oublie la question centrale et ardente obligation républicaine de la mixité sociale qui seule justifie la contrainte de la sectorisation : alors que les enfants des familles habiles prennent le bus pour aller dans un autre collège, le refus de modifier la carte (prérogative des départements) ou de fusionner des collèges en deux lieux socialement discriminés condamne à accepter la ghettoïsation actuelle, source d’un apartheid inacceptable.
Pire, il propose de désigner les vrais lycées, ceux auxquels pourront accéder les élèves méritants des collèges ZEP.
Enfin, après le rapport Thélot, qui avait pour lui d’être construit et réfléchi démocratiquement, après la loi Fillon, après les mesures De Villepin, nous voici affublés d’un autre projet. Décidement, l’éducation est bien mal menée par les politiques français.
J’ai assisté à ce débat hier soir, qui était très intéressant.
Quelques interrogations me sont venues à écouter les uns et les autres...
Tout le monde parle des "élèves défavorisés" comme s’il s’agissait d’un bloc homogène, et comme s’il était acquis que le fait de venir d’une famille pauvre légitimait forcément le fait d’avoir des résultats scolaires médiocres. Pourtant le QI n’est que partiellement dépendant du milieu, et il est évolutif. Pourtant je viens d’une famille de très pauvres qui se sont élevés socialement grâce à l’école. Ma belle-famille aussi. Parmi nous il y a des enseignants, des commerçants, des chercheurs...
Mais effectivement, quand mon enfant est entré au CP, dans un charmant village favorisé, j’ai été étonnée de constater que, même là, contrairement à ce qui s’était passé en maternelle, les résultats des enfants se sont mis à coller à la courbe des revenus des parents. Il y avait un seul gosse de pauvres, il a tenu son rôle de gosse de pauvre.
On va alors parler du rôle des parents qui doivent soutenir l’enfant à la maison. Donc les devoirs à la maison sont facteurs d’inégalité scolaire, renforcent les inégalités sociales...
Pourquoi les familles pauvres sont-elles dites défavorisées dans le contexte scolaire ? Peut-être parce que la culture populaire n’est pas la culture de l’école. La culture populaire est riche, et de plus le fait d’être bilingue, de venir d’un autre pays est une immense richesse (d’ailleurs selon certaines études les enfants bilingues apprennent à lire plus vite que les autres). Mais ce n’est pas la culture de l’école. C’est pourquoi parfois quand j’entends parler de scolarisation précoce comme une chance qui n’est pas saisie dans les quartiers populaires, je me sens très gênée ; un enfant est toujours mieux avec sa maman avant trois ans, nous disent les pédiatres, et n’y-a-t-il pas là un soupçon de volonté d’aculturation ?
La culture de l’école n’est pas la seule Culture, mais elle n’a pas à avoir honte de ce qu’elle est. Gaston Kelman a écrit de belles pages contre la pédagogie couscous et pour l’exigence scolaire. L’école devrait à mon sens faire passer le message "je te respecte en tant qu’individu particulier avec une histoire particulière, mais je te demande, qui que tu sois, de faire l’effort de découvrir les plus grands textes d’une certaine culture". Il faudrait faire lire les grands textes à tous les enfants, beaucoup de textes. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’ils n’ont pas le vocabulaire requis ; où vont-ils l’acquérir si ce n’est en fréquentant les textes ? Pas en regardant la télé ou en faisant leurs courses !
Mais alors, puisque maintenant mes enfants sont en ZEP, je vois bien ce qui se passe dans les classes. Comment peut-on penser sérieusement qu’il suffit d’être un "professeur expérimenté" pour savoir comment parler à un groupe de 23 personnes qui contient peut-être 15 nationalités différentes ? Comment l’enseignant construit-il un élève idéal dans ces conditions ? Sur quelles références communes s’appuie-t-il ? C’est là que se pose le problème des représentations, très bien développé dans l’article de Mr Bier sur ce site. Puisque l’on se pose la question des moyens, ne faudrait-il pas plutôt utiliser les moyens à former tous les enseignants aux questions de l’interculturalité et des représentations personnelles ? Ne faudrait-il pas organiser des ateliers dans toutes les ZEP, au moins pour les enseignants et équipes de vie scolaire pour les aider à exprimer ce qu’ils ressentent à ce sujet ?
Et puis ne faudrait-il pas prendre en compte maintenant dans les classes le fait qu’environ 10% des enfants sont dyslexiques, et qu’il existe différents modes d’apprentissage et de mémorisation selon les individus ?
Souvent j’entends parler de volonté de former les parents, on souhaite leur apprendre comment être de « bons parents », comment exercer leur « parentalité ». C’est illusoire, car on ne peut pas former tant de personnes. De plus un bon parent ça n’existe pas. Un parent sufisemment bon, oui. C’est un des trois métiers impossible disait Freud (les deux autres étant enseignant et psy). C’est à l’enfant de juger si son parent est acceptable ou pas. Mon immigré de père gagne bien sa vie, il est très cultivé, mais il a toujours refusé d’aller à une rencontre parents-enseignants. En revanche il est toujours venu aux fêtes et cérémonies. J’ai pu observer récemment les visages des parents qui venaient à une remise de bulletins, même les parents de bons élèves visages pâles semblaient terrorrisés.
Finalement, je pense que les problèmes des ZEP, ce sont les problèmes de l’Ecole tout entière, mais qui se posent de façon plus aigüe qu’ailleurs... et nous avons une chance , grâce aux ZEP, de pouvoir contribuer à changer l’Ecole pour tous.
En tout cas, merci pour votre travail à tous, et pour ce site, vous apportez une grande bouffée d’oxygène et d’espoir dans un monde bien gris !
Cher collègue,
Permets-moi de te tutoyer : tu dois être, comme moi, un prof de ZEP adhérent de l’OZP.
Je trouve que tu es honnête et cohérent mais naïf.
Tout ce que tu dis me convient parfaitement, de même que les termes du communiqué de l’OZP. Je pense même qu’il a fallu du courage et de la cohérence à l’OZP pour dire publiquement que le ministre avait eu du courage et montré de la cohérence.
Alors, pourquoi ai-je parlé de naïveté ?
Parce que tu sembles oublier que ce ministre (homme estimable, certainement) appartient à un gouvernement réactionnaire qui conçoit les relations avec les parents de ZEP de la manière la plus brutale, qui organise la régression de l’obligation scolaire (ce qui n’avait jamais été imaginé depuis 125 ans) par la création d’une voie officielle de relégation à 14 ans, qui a supprimé des milliers de postes d’enseignants, d’aides-éducateurs, de personnels administratifs, etc. qui, par la bouche son seul Ministre d’Etat, injurie les jeunes de ZEP, qui est incapable de faire significativement baisser le chômage, qui multiplie les "boucliers" fiscaux pour éviter aux riches de payer (mais aussi, on n’en parle pas, aux entreprises via la taxe professionnelle)...
Tu vas me dire, cher collègue, que je tiens des propos politiciens de tribune, ou des phrases de bistro... ça en a tout l’air, il est vrai. Mais reste qu’un ministre peut faire toutes les annonces qu’il veut, il lui faut ensuite appliquer ses décisions. Or quelle majorité politique va le soutenir dans ce sens ? Aucune ! L’UMP n’a rien à faire des ZEP et son électorat s’en débarrasserait volontiers (voir Sarkozy), tout en versant des larmes de crocodile sur les pauvres.
Je pense donc que l’appui que tu apportes aux déclarations de Gilles de Robien est à mettre au crédit de ta cohérence, à celui de la fidélité à tes idées, à l’honnêteté devant un ministre qui reprend un certain nombre des propositions de l’OZP... mais que tu restes bien naïf devant la politique actuelle du gouvernement.
Nous verrons, en septembre prochain, si effectivement les mesures annoncées deviennent des réalités et, dans 5 ans, si elles ont produit des effets.
En 2011, tu m’écriras peut-être (je l’espère) que le "naïf" était en fait le "clairvoyant" et qu’envers et contre tous, le ministre de l’Education nationale de l’époque était bien parvenu à relancer les ZEP au profit des élèves qui avaient le plus besoin d’un service public d’éducation performant.
4 critères pour entrer en ZEP EP 1
– >le nombre des élèves qui ont deux ans de retard à l’entrée du collège.
Mais c’est interdit de faire redoubler les élèves plus d’une fois ? Comment peut-il y avoir des élèves qui ont deux ans de retard à l’entrée du collège ?
– >2/3 de CSP défavorisées : mais les CSP, qui détaillent très bien les catégories supérieures font entrer dans la catégorie employés ou ouvrier tous les gens, précaires ou non, à 1/2 temps de force ou non, travaillant de jour ou de nuit,...comme si tout cela n’avait pas d’importance.. l’intérim, les CES, les CDD,...surtout pour élever des enfants.
– >les élèves non francophones : mais ils ne sont référencés qu’une seule année. les années suivantes, injectés dans les classes "banales", passés au collège souvent (très souvent lorsqu’ils sont NSA) sans les acquis fondamentaux, ils n’apparaissent plus dans aucune statistique
– > l’évaluation 6ème : sauf qu’elle n’a plus de temps de passation et que le même résultat, selon qu’il est obtenu en 1/2 groupe, avec 2 heures de travail ou en classe entière en 1/2 heure n’a pas la même valeur
Bref : des critères dont je ne vois ni une construction sérieuse, ni une validation claire, et qui risquent de favoriser les quartiers des copains au détriment des villes plus éloignées politiquement. Par contre, pour les ZEP 3, on voit tout de suite bien que les collèges qui vont passer à la trappe sont déjà clairement menacés.
De là à penser que les moyens seront recentrés sans prise en compte des besoins, il ne reste qu’un pas, que je franchis sans honte ;..
« En contre partie, il peut être nécessaire de rappeler que les coordonnateurs doivent aligner leur service, horaires hebdomadaires et congés annuels sur celui des personnels qui ne sont en présence d’élèves ».
Alors, "qui sont en présence d’élèves" ou "qui ne sont pas en présence d’élèves"
Merci
J Clavaud