Je note avec étonnement que vous n’avez pas fait echo de l’article du Canard Enchaîné du même jour (8-02-2006) sur la première liste des collèges "Ambition réussite" du Ministère.
Des bons collèges estampillés UMP
La vraie priorité de Robien, c’est les copains d’abord...
Le 31 janvier dernier, l’Inspection académique de Seine-Saint-Denis convoquait 50 directeurs de collège du département pour une importante réunion. En fait, ces fonctionnaires ont eu droit à la visite surprise de Robien. But de l’opération : tenter de désamorcer la fronde qui n’a cessé d’enfler partout en France. Et en particulier dans le « neuf-trois », où les profs, très remontés contre la mise à la diète des ZEP, ont multiplié manifs et occupations des bahuts.
Car les critères retenus pour le nouveau plan ministériel d’éducation prioritaire (1 000 enseignants et 3 000 assistants pédagogiques réservés à un nombre limité de collèges) ne semblent pas tout à fait innocents. Les fameux collèges estampillés « Ambition-réussite » auraient-ils aussi l’« ambition » d’assurer la « réussite » des municipalités ou des circonscriptions UMP ?
Après examen de la liste des établissements retenus, la réponse est oui. A l’exception no¬table des deux académies de Lille et de Créteil (qui compte, entre autres, la Seine-Saint-Denis), les sélectionnés sont pour une très large part situés dans des fiefs de droite.
A la tête du client
On est à cent pour cent dans l’académie de Nancy-Metz. La ville de Nice, dirigée par Peyrat, transfuge du Front national, décroche le label pour 3 des 5 collèges de l’académie. La cité phocéenne fait presque aussi bien et rafle 18 des 22 bahuts à Aix-Marseille. Les collèges sortis du lot dans celles d’Amiens (le fief de Robien) et de Strasbourg sont aux trois quarts en terre UMP. Pour l’académie de Versailles, on descend aux deux tiers : Mantes-la-Jolie, où sévit l’équipe de l’ancien ministre Bédier, confisque la moitié des (futurs) moyens.
Et à des milliers de kilomètres de là, dans les DOM-TOM, même topo : 60 % des « Ambition-réussite » de Guyane sont situés sur des com¬munes UMP. Idem à la Réunion. Ces deux académies font un bond prodigieux, totalisant désormais autant d’établissements prioritaires que toute Île-de-France. En revanche, dans l’académie de Versailles, des départements entiers ont été oubliés, comme le Val-d’Oise (Sarcelles) ou les Hauts-de-Seine (Nanterre), "Personne ne comprend les choix qui sont faits", se désespère un jeune prof.
Illustration avec les résultats de l’évaluation d’entrée en sixième. "Le Canard", a pu mettre son bec dans le classement confidentiel des services académiques. Exemples : le collège Jean-Vilar à Grigny (mairie PS), dans l’Essonne, 417e sur 417, pas retenu ; les Pyramides à Evry (fief de Manuel Valls), 413e, non sélectionné ; Jean-Lurçat à Sarcelles (chez DSK), 412e, écarté, etc. Mieux, ce dernier établissement, classé ZEP, va perdre 80 heures de cours à la rentrée 2006. Et le cas n’est pas isolé.
« Le gouvernement choisit ses pauvres », persifle un syndicaliste enseignant. Reste encore une cinquantaine d’EP 1 (établissements prioritaires 1) à désigner. Le choix se fera à la discrétion des recteurs, « C’est la prime à qui râlera le plus. On va nous obliger à nous battre entre nous. Et le ministère aura l’air d’être à l’écoute », décrypte un élu.
Et pas besoin d’avoir la bosse des maths pour cette soustraction : il y avait 874 collèges en ZEP, il y aura au mieux 220 « Ambition-réussite ".
Et les 654 qui restent ?
Brigitte Rossigneux
UNE HONTE !!!!!!!!!!!!!
Le chèque emploi service.
Ce qu’il faut savoir c’est que ‘le larbin’ qui sera dans l’obligation de travailler dans ces conditions cotisera DES la première heure de travail.
Par contre, s’il ne travaille pas un certains nombre d’heures minimum, il ne pourra prétendre aux prestations pour les quelles il a cotisé.
Il aura cotisera pour dans le seul objectif de renflouer les caisses de l’état.
Ce que je constate : c’est toujours aux petites gens que nos responsables demandent de participer à l’effort de la SOLIDARITE NATIONALE.
Les petites gens crèvent de la SOLIDARITE NATIONALE.
Ne pourrait -on envisager d’exonérer de charges SALARIALES tous les salaires à hauteur des seuils de pauvreté et de faire participer un peu plus, par pure solidarité, les autres salaires (tranche B et C) par exemple
???????????????????????
Ce n’est que l’exploitation du quart monde par la Crème.
bonjour,
« il est tres difficile de réaliser un travail de concertation dans plusieurs disciplines tous les mois si dans l’emploi du temps rien n’est prévu. »
Je crois qu’une partie de la réponse est là :
« Evidemment cela suppose une organisation différente des emplois du temps des maitres, en ayant une vision collective des emplois du temps des équipes...et ça demande aux enseignants de revoir leur temps de présence dans leur établissement... »
et ici :
« Il me semble qu’il est tout à fait possible, une semaine par mois, de ne pas prévoir de copies à corriger, d’opter pour une préparation allégée et de bloquer une à deux heure pour se concerter... »
« Un prof ne travaille pas 18h ou 35h mais le temps qu’il faut pour effectuer son travail correctement. »
j’en suis convaincu... mais pourquoi tant de crispation sur les 18h alors... ? (cf propositions Thélot pour ne parler que des dernières suggestions sur l’organisation du temps de travail des enseignants du 2nd degré ???) Ce serait une manière de tordre le coup aux idées reçues sur le travail des enseignants, d’afficher, d’officialiser et de faire reconnaître un temps de travail autrement que par la demande de versement d’heures supplémentaires, ce qui pour le coup est réellement déplacé....
"Pourquoi est il si difficile pour un parent de rencontrer les enseignants de ses enfants lorsque ceux ci passent dans le second degré ?". Là je rigole ! Je n’ai jamais vu depuis 8 ans que je suis en zep, un seul parent venir se plaindre. Mais toutes les semaines de nombreux parents refusent de venir au collège rencontrer des profs.
Ne fallait-il pas plutôt lire : Qu’est ce qui fait que la relation parent-enseignant est rompu généralement au collège ? Qu’est ce qui fait qu’elle ne l’est pas -ou plus rarement- dans le premier degré...?
Concernant le plan, je me suis exprimé et partage votre opinion...au delà même....
Il est imaginé que les écoles désservant les collèges "ambition réussite" sont les écoles les plus en difficulté.
Or, par exemple à Bobigny, ce n’est pas le cas. Au contraire, la carte scolaire a été modifiée justement l’an passé pour enlever du secteur de République une partie des écoles "difficiles". Donc, avec ce nouveau dispositif, ce seront des écoles qui ne sont pas actuellement en ZEP qui vont bénéficier des mesures, alors que des écoles ZEP en grande difficulté n’én bénéficieront pas.
Comble de l’absurde : pour réaliser cet équilibre, les élèves de mon groupe scolaire doivent désormais traverser toute la ville et prendre le tramway. Les parents devront donc payer le transport et payer l’étude pour les petits du primaire, alors que les élèves du groupe scolaire à côté, qui n’est pas ZEP, iront à pied au collège et pourront bénéficier de l’étude gratuite ?
Il va y avoir plus d’école ZEP en grande difficulté ne bénéficiant pas des mesures EP1 que d’écoles en bénéficiant (il reste une seule école ZEP sur le secteur de République, depuis cette modification)
Par contre, les collèges qui devront désormais accueillir les élèves venant de ces écoles ne bénéficient d’aucune aide supplémentaire...
Là, on sent que les "décideurs" sont bien éloignés du terrain...
Cher M. Jean Yves Rochex,
bonjour,
Je m’appelle Irene Santos et je vous écris du Portugal, suite a une intervention que vous avez fait à Lisbonne je crois qu’en 2001. J’ai essayé de vous écrire a une adresse de micronet, mais le message est revenu. Je m’excuse de vous chercher par ce moyen mais j’ai cherché une adresse plus directe, mais c’etait difficile.
A l’époque vous aviez parlez d’un travail, d’une recherche sur / où étaient analysées les références des jeunes en rapport à l’amour. J’accompagne actuellement un groupe de travail de professeurs qui veulent étudier l’éducation sexuelle. Il y a ceux qui défendent que cela ne doit pas être une éducation simplement « organique », mais qui doit intégrer le rapport aux émotions, et à l’amour.
Ayant bien aimée votre abordage approfondie sur le rapport au savoir en tant que rapport à soi, dans une perspective ontologique et intersubjective, ..., je voudrais vous demander l’indication de ce travail, si vous vous y rappelé encore, ou d’autres qui vont dans le même sens.
Merci beaucoup de votre attention, Irene Santos
le 14.02.2006
parent d’élève à l’école Philibert Commerson, je peux vous assurer qu’il n’y a toujours pas de ventilateur à l’école maternelle, les classes de C.P. ont été équipées prioritairement car plus chaudes. Qu’en est-il pour l’école Candide-Azéma qui se trouve en ZEP ?
Je suis enseignant en zep et vos propos : "Comment, avec 18 h de présence devant élèves au collège, peut on oser demander plus de temps pour la concertation ..." sont completement déplacés. Un prof ne travaille pas 18h ou 35h mais le temps qu’il faut pour effectuer son travail correctement. Par contre, il est tres difficile de réaliser un travail de concertation dans plusieurs disciplines tous les mois si dans l’emploi du temps rien n’est prévu. Comment on fait ? Sur notre temps de pause ou de déjeuner !
Pire : "Pourquoi est il si difficile pour un parent de rencontrer les enseignants de ses enfants lorsque ceux ci passent dans le second degré ?". Là je rigole ! Je n’ai jamais vu depuis 8 ans que je suis en zep, un seul parent venir se plaindre. Mais toutes les semaines de nombreux parents refusent de venir au collège rencontrer des profs. Il ne faut pas confondre un cas particulier ? (le votre ?) pour une généralité.
Pour le plan zep, on va perdre 6h dans la dhg (la fameuse 1/2h par division en 5e et 4e), donc plus de groupes en technologie et plus de groupes en 6e en mathématiques. Bravo, merci :((
Il faut aussi dénoncer la démagogie de certaines décisions, notamment celles concernant la formation continue des enseignants de ZEP : quand on sait que dans le 93, depuis 2 ans, et davantage encore cette année que l’année dernière, plus de la moitié des stages de proximité dans le 1er degré (et ceux de liaison 1er-2nd degré) sont annulés au dernier moment faute de remplaçants, on s’interroge sur les moyens que compte mettre en oeuvre le ministre pour faire de ses annonces des réalités...
Oh David c’est bien d’enseigner l’anglais....mais que ta voix et tes rythmes manquent à mon oreille
Bonjour,
je ne suis pas du tout en accord avec le plan annoncé, cependant je ne peux m’empêcher de réagir au message précédent... :
Comment, avec 18 h de présence devant élèves au collège, peut on oser demander plus de temps pour la concertation ... Pourquoi les CA sont ils généralement si désertés par les enseignants ? Pourquoi est il si difficile pour un parent de rencontrer les enseignants de ses enfants lorsque ceux ci passent dans le second degré ? (...)
Le temps de travail étant à 35h, il reste 17h pour la préparation des cours, la correction des copies, les réunions institutionnelles quand celles-ci ne relèvent pas d’heures supplémentaires...Il me semble qu’il est tout à fait possible, une semaine par mois, de ne pas prévoir de copies à corriger, d’opter pour une préparation allégée et de bloquer une à deux heure pour se concerter...
Evidemment cela suppose une organisation différente des emplois du temps des maitres, en ayant une vision collective des emplois du temps des équipes...et ça demande aux enseignants de revoir leur temps de présence dans leur établissement mais est ce si insurmontable ?
Le premier degré pose aussi la question du temps de concertation mais d’une autre manière...parce que d’une part ils disposent déjà d’une heure par semaine -jugée insuffisante- (la 27ème heure) et d’autre part ils sont en permanence dans leur établissement, donc bcp plus "disponible" pour la concertation et les rencontres avec les familles. Leur souhait est plutôt de se voir reconnaitre ce temps supplémentaire qu’ils passent en concertation.
Pour revenir au plan, je le juge mauvais sur bien des points (heures pro en 4eme, dérogation carte scoalire des lycées, contractualisation floue du réseau avec les autorités académiques, création de comités exécutifs superfétatoires -cf conseil de zone/groupe de pilotage REP- et ingérables juridiquement, les directeurs n’ayant aucune autorité contrairement au principal, et ne peuvent de se fait s’engager et engager leurs équipes, 1000 enseignants supplémentaires issus du seul 2nd degré, le caractère obligatoires des études accompagnées, le caractère obligatoire de l’Ecole ouverte, les dispositifs relais assimilés à des zones tampons pour élèves "perturbateurs", etc etc...)
Il s’agit plus d’un plan visant à rassurer le grand public que d’ un plan d’aide en faveur des élèves et il y a plus à attendre des équipes du terrain que de ce plan... Les solutions existent mais la ressource est en nous et elles demandent de revoir nos fonctionnement...
je ne suis certaine que les collèges ambition-réussite répondent au problème.
J’aurai aimé des baisses d’effectifs dans les classes et des heures de concertation entre enseignants !!!
Très bien d’alerter sur les risques qui menacent « La Joie par les livres. » Les outils d’une mobilisation nationale, voire internationale manquent. Car il faut insister sur le caractère de pionnière de cette bibliothèque, avec à sa tête à l’époque Geneviève PATTE (Laissez-les lire !) qui est à l’origine de la spécialisation de bibliiothécaire jeunesse et qui a formé des dizaines de professionnel(le)s en France et dans le monde.
Y aurait-il une pétition ? Autre chose ?
il est souhaitable de mettre à la disposition de l’internote ,les données statistiques fiables lui permettant d’apporter une contribution sur la question.
Cependant,je saisi cette occasion en tant qu’étudiant Camerounais ayant un mémoire de fin d’étude à rediger se rapportant à cette question " du Manuel scolaire comme perspective "— des renseignements authentiques sur" le marché et les besoins en manuel scolaire au cameroun" seront la bien venus.
Monsieur Sarkozy, sachez que ce n’est pas par des mesures coercitives excessivement inadéquates au sein des établisements scolaires aussi "sensibles" qu’il soient, que la violence va baisser...Les méthodes actions-réactions risquent fort d’avoir l’effet inverse que ce qui était primordialement recherché..Ces méthodes sont à changer !
Une furax de la vingtaine...
Cet article est magnifiquement écrit !