Un nouveau "corps" d’enseignants vient donc d’être créé : celui des enseignants issus de l’immigration.
En avions nous besoin ?
A quand une étude sur les élèves issus de l’immigration d’enseignants issus de l’immigration ?
Pour quel résultat ? Suggérer qu’ils subissent peut- être des discriminations ?
Ce n’est pas une grande révélation sur la société française ni sur son école. Nous avons sur ce sujet d’autres indicateurs, (cf les associations de lutte contre le racisme).
Est-il pertinent de mener des enquêtes autour cette catégorie de français ? Qui y mettons-nous ?
Selon quels critères ? Le faciès ? Le nom ? La date d’acquisition de la Nationalité Française ? Celle des parents ? Un seul ou les deux ? Des Grands-parents ? Les déclarations des intéressés ? Qui va fournir les listes ? Qu’y-a-t-il dans la pensée d’un enseignant qui fournit la liste ?
Pendant combien de générations est-on issu de l’immigration ?
Faites des catégories, il en sortira toujours quelque chose. Des discriminations par exemple...
n’hésitez pas à vous méfier du bon sens...
Le retour de la syllabique, de la grammaire et des 4 opérations en primaire ne vise en rien à une amélioration de l’école. Le retour à la terre, au travail, à la patrie et aux valeurs millénaires de la famille n’a pas conduit à la paix.
La crémation de millions de juifs n’a pas exterminé le chômage.
L’opération "restore hope" n’a pas rendu l’espoir aux africains affamés.
Comme ça, des choses paraissent simples, et en fait, le monde ne l’est pas.
Comme pour l’enseignement, ce n’est pas en simplifiant qu’on appréhende le mieux la complexité et les enjeux.
Ce qui faisait fonctionner l’école de grand papa, c’était une sélection sévère qui envoyait au turbin à 14 ans des milliers d’arpettes. Mais les petits boulots de l’époque sont en Chine et en Roumanie désormais.
On veut revenir aux valeurs simples ? Mais le monde d’autrefois ne reviendra pas, et les petits orientés ne pourront pas retourner au cul des vaches.
Pour améliorer les résultats de l’école, il faut des moyens sérieux et stables, des objectifs portés par toute une société, une stabilité de la vie des parents.
Je lis que les écoles les plus en difficulté se trouvent dans les réseaux ambition réussite. Ce n’est que partiellement vrai, puisque les indicateurs ont été calculés sur les collèges et non sur les écoles. Une école en grande difficulté peut avoir un secteur de collège qui l’est moins.
Mon école a été changée de secteur juste au moment du passage du collège en Ambition Réussite, ce qui fait que le collège a le label grâce en partie à nos élèves, et que nous ne l’avons pas, alors qu’aucune modification n’est intervenue sur notre secteur scolaire à nous...Du coup, le collège ambition réussite n’a plus qu’une seule école ZEP sur son secteur... alors que 4 écoles l’alimentent : bref, on est à nouveau dans le n’importe quoi.
Déjà, dans le 93, bien des écoles ne sont pas ZEP simplement parce qu’à l’époque les municipalités étaient hostiles au label. D’autres le sont restées, alors que le quartier a changé de nature, parce que plus personne ne peut reparler des ZEP ici sans ouvrir la boite de Pandore, car des dizaines d’écoles pourraient obtenir le label, si on se donnait un critère national...
Enfin, je conteste absolument le critère de difficulté sociale calculé sur les CSP. Les CSP ne veulent rien dire, puisque la précarité sociale n’est pas mesurée ; un CES est dans la même catégorie qu’un salarié en CDI, un intérimaire dans le même codage qu’un poste définitif, un hébergé dans le même secteur d’habitation qu’un propriétaire, un sans papier dans la même nationalité qu’un fils de titulaire de carte de séjour de 10 ans.. Or c’est la précarité, plus que la pauvreté ou l’origine étrangère qui assassine les résultats des élèves.
Chez nous, les élèves sont précaires, les équipes ne tiennent pas, les mutations sont légions et pour autant, il y a très peu de réseaux "ambition réussite" (quel titre ronflant et creux...).
Moi, j’aimerai des ZEP "fonctionnement normal" qui se donneraient pour objectif de fonctionner normalement avec tous les élèves.
On aurait des dentistes, des infirmières, des médecins, des ophtalmo et des orthophonistes, comme cela, on passerait pas notre temps à voir qui accepte encore la CMU ou l’AME dans le quartier pour que Jules ait des lunettes et que Gustave cesse de pleurer à cause de ses caries
On aurait les fournitures scolaires qui arriveraient en septembre, les ordinateurs réparés dans la semaine, et pas des mois d’attente pour les réparations des portes et des fenêtres après les cambriolages.
Nos élèves auraient des logements, et leurs parents auraient des salaires pour les élever.
On finirait pas devenir des écoles normales, avec un fonctionnement ordinaire.
Et les milliers d’heures de réunions inutiles pour des "projets" qui ne sont les projets de personne qui a l’intention de rester suffisamment pour en faire autre chose que du vent pourraient enfin servir.
Et puis, ce serait Noël, et il ferait bon partir en vacances...
Parce que les pleurs de Gustave, ça mine tout de même le moral.
Et le centre de santé ? Sans vitale, ils ne prennent pas. Et l’hôpital ? Ils font pas le dentaire. Et à Paris ? Ils ne prennent plus les AME. Et Médecins du monde ? Ils font la tuberculose, mais pas les dents.
Il serait temps qu’on ait des dentistes, parce que de toutes les façons, le premier qui dit que les écoles EP2 ont "plus de mixité sociale que les EP1" je lui pète les dents en criant Whaou, comme dans les mangas.
Joyeux Noël.
Le meilleur, c’est ce qui a été pratiqué dans les ZEP qui ont réussi. L’éducation prioritaire se définit d’abord par son ambition pédagogique. Il faut généraliser les pratiques pédagogiques qui ont réussi dans certaines ZEP et développer une véritable innovation pédagogique pour que les besoins spécifiques de tous les élèves soient mieux pris en compte. (chap.B-2 du manifeste.)
Qu’est-ce qui a réussi ?Où ces pratiques sont-elles clairement inventoriées, sur les sites de l’OZP, Savary ou ailleurs ? Qu’en est-il des ZEP laboratoires pédagogiques ?Pédagogie, partenariat avec les familles... : Nous perdons énormément d’énergie, parfois pour rien, dans le meilleur des cas pour réinventer ce qui existe déjà ailleurs.Nous en perdons encore pour le mettre en oeuvre, impliquer nouveaux collègues, réexpliquer, etc...quand des circulaires ministérielles ne viennent pas tout remettre en cause du jour au lendemain.Ces dysfonctionnements, cette lourdeur ont creusé la tombe des ZEP...
Tanguy Saler
directeur coordonateur ZEP
74 CLUSES
"des moyens humains non négligeables"... Mais pour faire quoi ?
A lire nombre de bilans de fonctionnement d’EP1 établis par les enseignants, je doute fort que ce soit vraiment des moyens au service des élèves et des équipes.
Cordialement.
Il est clair que l’on peut critiqué les choix, les sélections faites sur les zones et le fonctionnement à moyens constants.
De plus, on sait très bien que les enseignants de ces réseaux font preuve au quotidien de patience et de pugnacité aussi bien au niveau pédogogique que relationnel avec tous leurs partenaires. Le label EP1 n’a rien changé à cela. Il apporte des moyens humains non négligeables
Il me semble aussi que c’est au coordo de trouver les synergies pour que la dynamique s’installe dans les esprits comme dans les faits.
Quant aux missions des enseignants référents, il est vrai que la précision de leur lettre de mission est importante. La liaison entre école élémentaire et collège est une piste. Ce sont des moyens humains, qui dans cette optique apporte un plus.
Il faut, bien sûr, un engagement sans faille des personnes qui occupent ces postes ainsi qu’une étroite collaboration en IEN, principal et coordo.
Bien sûr, vous n’avez pas tort !
Mais ayant deux enfants, collège en REp, dont un en grande difficulté, moi je le dis sans nuance : la grammaire qu’on leur apprend est une vaste tarte à la crème.
Elle est prétentieuse, elle est au service de qui cette grammaire là ?
Comment ons’y retrouve nous, dans cette sémantique hallucinante ?
J’ai déjà cherché plusieurs mots dans le dico, sans résultat. Je trouve cela écoeurant. Une grammaire d’intello, au service des intellos.
Pour moi, c’est ça, ce tapis de néologisme qui nous étrangle quand on tente de faire réciter, que dis-je ? , de faire rentrer dans les têtes des concepts auxquels nous ne comprenons rien. Alors une réforme de la grammaire liée à du bon sens ? Moi je suis 100 % pour !
Je trouve dommage que dans les propositions de l’OZP ne figurent jamais les personnels Education Nationale non en charge de classe ( concernant le premier degré, les gens des RASED ; dans le second degré, les assistantes sociales, CPE, infirmières scolaires ... ) . Je vois là une vision très strictement technocratico-pédagogique. Les élèves ont aussi besoin de personnes avec lesquelles parler, desquelles obtenir une aide face telle ou telle difficulté personnelle ... Obtenir cette aide, cette écoute, peut les aider à se sentir mieux au sein de l’établissement scolaire. L’Educ Nat nous considère comme excessivement coûteux, nous disparaissons peu à peu ... Je trouve ça franchement dommage que l’OZP ne dise pas un mot là dessus.
Sylvie Blanchet. Ré-éducatrice RASED. Orléans
Madame,
Il est agréable de vous savoir toujours aussi efficace dans la défense de vos points de vue.
C’est avec plaisir, encore parfois teinté de fascination, que Sarah et moi nous remémorons l’année 1986 et vos cours passionnants....très sincèrement.
Je souhaite vous dire par ces quelques mots, combien vous avez marqué nos esprits. Nous gardons de vous un très bon souvenir (j’associe Sarah qui, j’en suis sur, cautionne mon propos).
Cela vous paraîtra sans doute ridicule, je suis heureux de pouvoir m’adresser à vous. Je ne peux m’empêcher d’imaginer que peut être, vous serez agacée devant ce relent de ce que vous considériez à l’époque être de l’idolâtrie. Peut être en était-ce...c’est aujourd’hui du respect et de l’estime. Bien que je ne sois toujours pas un littéraire, j’ai progressé. Je vous le dois en partie.
Pour cela, merci.
Arnaud Wallois
Bonjour,
2 réactions qui me viennent à la première lecture :
– en faisant l’impasse sur la dimension politique de la problématique, toute tentative de résolution qui ne la revendiquerait pas me semble condamnée à la stérilité et au découragement.
– à propos des effectifs : personne ne conteste que la qualité des pratiques pédagogiques a une influence sensible sur la réussite des élèves. Sauf que cette règle est valable en tous milieux. Sur 10 enseignants, une petite minorité a les capacités de conduire une classe d’une trentaine d’élèves en zone sensible, et cela même quand le travail d’équipe n’est pas qu’activisme.
L’échéance pour élever le niveau de formation des enseignants ne coïncide pas avec l’urgence de la situation des REP. En attendant, sur le terrain, il est évident que les effectifs chargés de certaines classes pénalisent ces élèves qui n’en ont vraiment pas besoin.
Cordialement
M. Laurent, directeur d’une école en REP, Minguettes
ATTENTION :
L’adresse exacte de l’article de Geneviève VENS WAGNER paru dans les cahiers de la MSE est en FTP :
ftp://mse.univ-paris1.fr/pub/mse/cahiers2005/R05081.pdf
auteurs==> Vens-Wagner G. * & Le Guen M. (2005),
Titre ==> "Les bases biologiques du traitement cognitif de l’information. Pour repenser l’éducation", Les cahiers de la MSE, Série Rouge-MATISSE n°2005.81, 43 pages.
MLG
Si la philosophie ne peut faire partager sa vision humaniste, la science pourrait être plus démocartiquement accessible à tous grâce à l’école et notamment très en amont dès les classes dites primaires. malheureusement désormais, les enseignants issus des IUFM sont de moins en moins scientifiques.
C’est dommage car la biologie et notamment les sciences cognitives nous apprennent que l’objet de connaissance du monde et d’action sur ce monde , l’objet le plus complexe de l’univers est possédé par chacun, puisqu’il s’agit du cerveau. —> (la nature serait-elle "juste" ?).
La nature nous cree-t-elle libre également ? Oui semble -t-il car le néocortex frontal (siège potentiel de notre humanité culturelle - perceptions émotionnelles conscientes,apprentissages,plannifiaction, prise de décisions.. ) n’établit l’essentiel de ses connections neuronales qu’après la naissance, au seul contact de "l’enveloppe sensorielle, affective et culturelle" rencontrée . Pour le dire autrement " notre cerveau n’est programmé pour rien si ce n’est pour s’adapter au bain culturel rencontré ". Chaque génération est donc le "produit humain" de la génération précédente ... et porte la responsabilité des représentations culturelles et spirituelles de la suivante".Les inégalités sont "de Nature mais l’équité et l’altérité sont oeuvres culturelles humaines. geneviève Vens-wagner prof de BIO
geneviève vens-wagner
bonjour j’ai trouvé votre publication et le point de vue qu’elle laisse paraitre très intéressants. puis-je néanmoins le compléter en attirant votre attention sur le point suivant : il y a différentes formes évidemment d’emprise de l’Etat via l’éducation sur les parents et de nouvelles formes de domination et d’atteinte à la liberté d’éducation or il me semble que, par exemple, le dispositif récent des contrats d’éducation en primaire entre familles et écoles pour mettre en place des mesures appropriées en cas d’échec scolaire pose un pb grave : car dans le cadre d’un tel contrat on met en place non pas seulement une aide scolaire mais également le cas échéant une aide éducative : à l’autonomie par exemple, s’habiller tout seul faire son cartable etc . mais la France est désormais un pays multi culturel et pluri ethnique : tout le monde n’entend pas élever ses enfants de la même manière et il ne serait pas difficile de prouver que l’autonomie que nous considérons en général comme une composante essentielle et un des moyens de la liberté n’en est pas le moyen exclusif etc
D’ailleurs c’est aux seuls parents qu’il appartient de dire quel est le bon âge pour l’autonomie d’autre part. ces remarque rapidezs pour attirer l’attention sur la complexité du problème car il se peut qu’une plus grande ouverture de l’école aux parent soit un moyen déguisé pour l’école de la république d’assimiler familles et enfants avec toute la violence -acculturation- que cela peut impliquer au mépris des liberté individuelles et du respect de la personne humaine. Donc oui à l’ouverture de l’école aux parents oui mille fois oui mais à condition que soit exactement mesurée la place des uns et des autres et à condition que ces dispositions soient enfin accompagnées d’une réflexion honnête sur les processus de discrimination à et par l’école.
Une réaction rapide quant à un commentaire déplacé ( "un rapport magistral" 2e partie).
.....A noter dans ce chapitre une faille rarement relevée : la densité insuffisante du travail écrit. Dans les ZEP, bien souvent, on est convaincu de l’effort à faire sur le langage et sur la lecture (de 2 à 16 ans) mais peu sur l’écrit. Ici, c’est dit. Les IG auraient pu, dans la foulée, souligner la probable sous exigence en matière de leçons à l’école élémentaire, mais il faudrait, pour l’affirmer de manière globale, en avoir des preuves.....
De quelles leçons parlez-vous ?
De celles qui , même proscrites depuis des décénies, creusent encore les inégalités ?
Pensez-vous sincèrement, après la lecture des programmes de 2002, qu’un élève doit apprendre des leçons pour réussir ?
La démarche inductive nécessaire à l’ORL, la construction du savoir ne serait-ce que dans le plan de rénovation des sciences, la recherche systématique de sens donné aux apprentissages, la méta-cognition enfin suggérée officiellement...tout cela ne s’accomode guère de leçons à apprendre !!!
Ou alors, pour mardi vous m’apprendrez l’accord du participe passé avec l’auxiliaire etc etc...et à vous la réussite.Il n’y aura plus de sous-exigence en matière de leçons.On pourrait même commencer les leçons plus tôt en ZEP qu’ailleurs...
La densité insuffisante du travail écrit est réelle.Mais la lecture détaillée et approfondie des programmes nationaux et des documents d’accompagnement reste une étape nécessaire pour tous, étape souvent bâclée...
La plupart du temps l’enseignant reproduit le modèle scolaire qu’il a connu en tant qu’élève.En secteur d’éducation prioritaire, encore plus qu’ailleurs, l’effort pour s’en écarter doit être réel, et encouragé.
Tanguy Saler
Directeur/coordonateur REP Cluses-Scionzier 1er degré
Madame, Monsieur,
Nous sommes un groupe de quatre étudiants en Master2 Administration Générale et territoriale.
Dans ce cadre, nous travaillons actuellement sur projet fictif de transfert de la compétence école des communes membres d’une communauté de communes vers cette communauté de communes.
Ainsi, nous rencontrons quelques difficultés et nous souhaiterions vivement pouvoir contacter le Conseil Territorial de l’Education Nationale ou tout autre organisme ayant la faculté de nous aider et de nous conseiller.
Merci.
Cordialement.